12 Août 2014
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mon commentaire :
LA MAÎTRISE DE MA VIE EST UNE LIBERTÉ FONDAMENTALE,
donc j'ai le droit de décider de ma vie, donc de ma mort: la mort fait partie de la vie (se tuer soi-même est le sens profond du mot suicide, sans connotation de dépression).
AIDE POSSIBLE? OUI, DEJA LEGALE puisque décider de ma mort n'est pas un acte répréhensible, on peut m'y aider, médecin ou non, ce que clame Jean Leonetti partout.
quelle aide? plusieurs degrés possibles:
morale: accompagnement,
fournir un médicament ou des médicaments utiles,
faire une piqûre létale?
où commence et où s'arrête l'interdit?
dès lors que C'EST MOI QUI DECIDE DE MA VIE, PAS D'INTERDIT !
QUESTION DE MOTS
le mot "euthanasie" est souvent pris dans le sens d'un meurtre compassionnel décidé par un autre, le médecin (même avec son équipe et un autre avis médical) pour tous les opposants, dont ceux qui ont été formés aux soins palliatifs français, influencés ou non par :
les religions, le goût du pouvoir des médecins- médecine patriarcale- , le rapport financier de « l'or gris », la foi absolue dans les miracles de la Science, et dans la Recherche médicale (qui a besoin de patients incapables de dire « non »), susceptible de tout découvrir pour annuler la mort, rêve de bien des hommes.
or les associations qui luttent pour le prennent dans un sens différent: le mot grec de "bonne mort", la bonne mort pour les grecs est soit celle qui vous prend dans votre sommeil, soit celle qui vous prend en pleine activité, soit naturelle, soit volontaire (décidée par moi-même).
d'où quiproquos incessants qui alimentent les querelles.
le mot "dignité" est de même pris dans des sens différents par les dits "anti" et les "pro" euthanasie.
pour certains, la dignité est ce qui sépare l'humain des autres animaux, inhérente donc à la nature humaine, il est donc impossible de perdre sa dignité
pour les autres, il s'agit de mon ressenti face à mon état de santé, qui peut me sembler indigne de moi-même: je ne veux pas offrir le spectacle de ma déchéance aux autres, je veux leur laisser le souvenir d'une personne intacte. Le sentiment de ma dignité m'est personnel, il s'agit non pas du regard des autres, mais de mon regard sur moi-même.
QUESTION MEDECINS
On confond trop souvent l'aide à mourir en douceur donné par la sédation continue ou partielle avec l'euthanasie:
Non, ce n'est pas une "euthanasie" au sens grec, la décision vient du médecin en dialogue avec le patient et/ou sa personne de confiance (pas de "famille", qui est rarement unie).
Non, ce n'est pas un meurtre, il s'agit de soulager des souffrances insupportables et incurables, des souffrances de l'agonie, il s'agit de ne pas s'obstiner déraisonnablement à poursuivre la vie artificiellement (soulager les souffrances au risque d'abréger la vie est autorisé par la loi actuelle).
Pourquoi serait-il interdit aux médecins de répondre à la demande raisonnée et réitérée d'un patient, qui trouve que sa vie ne vaut plus la peine (souffrances) d'être vécue, qui sait que son état est irréversible et qu'il est déjà en train de mourir?
Avec un bon encadrement de la loi, je ne vois pas pourquoi on interdirait à un citoyen la mort douce qu'il souhaite, le contraignant à un suicide violent et solitaire.
Car celui ou celle qui veut mettre fin à ses jours y arrive le plus souvent, malgré tous les obstacles qu'on y met :
On cache les suicides épouvantables dans les maisons de retraite, bien que tout y soit prévu ou presque pour les empêcher : barreaux aux fenêtres, codes secrets pour ouvrir les portes, faisant des EHPAD des prisons, médicaments délivrés un par un par des infirmières zélées qui obligent à les avaler : impossible de refuser, nourriture donnée de force, contre ceux qui se laisseraient mourir de faim, ...
On parle des ressuscités heureux de suicides ratés (souvent plus ou moins volontairement, appels au secours, dépressions réactionnelles à un événement particulier, guérissables),
mais on oublie de parler de ceux qui récidivent (plus de la moitié) jusqu'au succès de leur entreprise et ce, quelle que soit la méthode, souvent atroce, utilisée.
LE DEVOIR DU MÉDECIN est avant toute chose d'accompagner son patient (il le connait bien) et de soulager ses souffrances (SOINS PALLIATIFS),
il peut donc être amené à aider à la mort volontaire (rarement demandée: à peine 2% des mourants chez nos amis du Benelux), pour les cas de maladie irréversible, d'agonies, de trop grandes souffrances, morales ou physiques.
LA LOI DOIT LE LUI PERMETTRE (directives directes ou anticipées opposables).
AUTRES LOIS RESTRICTIVES
loi contre l'incitation au suicide, ce que je trouve personnellement absurde:
si j'ai envie de vivre, personne ne peut me pousser au suicide, sauf par harcèlement prolongé et grave, déjà puni par une autre loi, pas besoin de 2 lois pour la même chose.
Quant à éviter la publicité pour le suicide, on devrait interdire aux médias de les relater?
loi de non-assistance à personne en danger (de mort):
prévue pour les fuites de témoins d'accidents, mais elle ne devrait pas être utilisée pour interdire l'aide au suicide de façon détournée:
pour celui ou celle qui voit la mort comme sa délivrance de souffrances intolérables et incurables, le danger est de vivre, pas de mourir
il faut donc que la loi prévoit alors que toute aide est autorisée, il ne s'agit pas d'abandon, de non-assistance, au contraire, il s'agit d'accompagnement.