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www.jacqueline.salenson.fr

fin de vie : droit à la mort volontaire accompagnée par un médecin pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'IVV = interruption volontaire de vie , lorsque la mort s'annonce

suite aux articles de carole gouyé : quelle loi prochaine pour la fin de la vie?

Je suis attristée par l'attaque contre un médecin pourtant déjà acquitté! (même si le procureur s'acharne sur lui, ce qui dénie la compétence des jurés!, lorsqu'il fait appel), attaque aussi contre tous ceux qui ne rédigeraient pas leurs directives !

Certes, nous voulons une loi qui protège le malade de tout geste médical irréversible qui ne serait pas souhaité par le malade, tout en lui permettant de le faire si le "mourant" le demande expressément. .

Mais nous ne voulons pas punir celui ou celle qui n'aura pas rédigé ses directives ni nommé sa personne de confiance: le laisser souffrir et s'acharner à lui faire vivre l'agonie quelques heures ou quelques jours de plus, ce qu'a refusé le Dr Bonnemaison à juste titre.

Nous ne pourrons pas obliger tous les français à écrire par avance ce qu'ils souhaitent pour leur fin de vie: beaucoup préfèrent ne pas y penser et vivre dans l'illusion sinon qu'ils sont immortels, du moins qu'ils échapperont aux fins de vie douloureuses.

Bien sûr, écrire sa philosophie de vie et écrire ce que l'on souhaite comme fin de vie est très important (à modifier dès que l'on change d'option), mais il y aura toujours des personnes qui ne le feront pas, alors doit-on les laisser souffrir? s'acharner pour les faire vivre une agonie aussi longue que possible? Non, je ne le pense pas.

N'oublions pas que les fins de vie trop pénibles ne concernent qu'environ 10 % des personnes en fin de vie: de nombreux français meurent en peu de jours, peu de souffrances, avec ou sans l'aide des médecins.

Le dr Hirsch n'a pas tort lorsqu'il dénonde ce paradoxe:

http://www.la-croix.com/Ethique/Bioethique/Donner-la-mort-un-pouvoir-delegue-aux-medecins-2014-11-12-1262806#:

Nous voulons déléguer aux médecins l'accompagnement à la mort, ce qui veut dire pour nous : nous éloigner de la mort de l'Autre, reléguée à l'hôpital et oublier parfois de nous impliquer pour nos proches.

En même temps, nous dénigrons le travail actuel des médecins: pas assez d'humanité, mensonge, indifférence, abandon, manque de concertation menant parfois à une aide à mourir décidée unilatéralement par les médecins (et leur équipe).

Il est vrai que la loi 2005 n'a pas été divulguée au sein du corps médical comme elle aurait dû l'être: texte et esprit de cette loi insuffisamment expliquée, qui a mené à une mauvaise application, voire pas d'application du tout (la loi a oublié de prévoir une vérification de son application et des sanctions pour la loi non appliquée).

Elle n'a pas plus été expliquée au grand public : on n'en a parlé dans les médias guère qu'après 2008, lors de la révision de la loi, mais de façon contradictoire et trop vague, plus à travers des films ou des débats contradictoires. Les dispositifs directives anticipées et personne de confiance n'ont jamais été développés pour tout public, et la majorité des médecins les refusent, alors que ces pièces doivent figurer dans le dossier médical.

Qui en a expliqué la nécessité? l'enjeu? les questions à se poser pour chacun?

de très rares médecins, des associations confidentielles et trop souvent sectaires, ce qui fait qu'aujourd'hui, à peine 1% de la population a écrit ce qu'il voudrait au cas où il ne pourrait plus le dire.

ALORS QUELLE NOUVELLE LOI?

  • des soins palliatifs pour tous, par tous les médecins traitants et les autres, sans passer par la case "hôpital", sans aller dans des services "réservés", mouroirs trop rares, même s'ils sont parfois excellents.

  • une re-formation obligatoire des médecins à l'humanité, ou humanitude, à la psychologie, prioritaire sur la technique, homme ou femme traité globalement, humainement, et non plus découpé en organes, maladies, etc...en tenant compte de son environnement

  • la priorité au choix final du "patient", après que le médecin ait fait oeuvre pédagogique: expliquer son diagnostic, son pronostic et les avantages et inconvénients des soins et traitements, opérations envisageables, en tenant compte de la personne et de son environnement, de façon à ce que les décisions prises le soient au mieux pour le patient (et personne d'autre).

Ce qui veut dire que, même au bout de la vie, lorsque la médecine est impuissante à améliorer l'état de santé, tel qu'il rend la vie insupportable, on autorise tous les « patients » à décider de leur vie donc de leur mort (en direct ou par anticipation):

  • OK pour les (rares) patients qui veulent souffrir et qu'on s'acharne à tout essayer sur eux, cobayes de la Science, au cas où un miracle arriverait.

  • OK pour les (rares) patients qui veulent qu'on les aide à se suicider (suicide aidé ou euthanasie: intervention d'un tiers dans le geste) ; le suicide n'est pas interdit, donc aider à un geste autorisé ne doit pas être pénalisable.

  • OK pour la majorité qui ne veut pas décider du moment de sa mort, mais souhaite mourir tranquillement, sereinement, entouré de ceux qu'il aime.

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