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www.jacqueline.salenson.fr

QUESTIONS DE VIE ET DE MORT, DROIT AU SUICIDE ACCOMPAGNE LOIS DU SYSTEME DE SANTÉ QUANT A LA FIN DE LA VIE/ pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'INTERRUPTION DE VIE VOLONTAIRE, en fin de vie, avec "le choix" et "Ultime Liberté"

Dernière lecture : « Histoire d'une vie » par Aharon Appelfeld

Deux paragraphes m'ont frappée dans notre époque mouvementée, qui repart vers un chaos orchestré. Pour quoi ces haines qui reviennent sans cesse ? Alors que l'humanité est douée aussi d'une grande empathie, d'une grande solidarité ?


« Déjà, à l'époque, je savais que les êtres ne changent pas. Même des guerres terribles ne les changent pas. L'homme se barricade derrière ses croyances et ses vieilles habitudes, il n'en sort pas facilement, et plus encore : toutes les faiblesses, les envies, les tromperies, les moyens pour parvenir à ses fins, les dissimulations ne disparaissent pas après les grandes catastrophes, parfois, et la honte m'étreint quand je le dis, ils se renforcent. La lutte pour le poste de vice-président du club en 1953 en fut une preuve. Deux commerçants aisés se disputaient le titre. Ils ne reculèrent devant aucun moyen, y compris la corruption. Les gens protestaient vainement : « ce n'est pas beau, souvenez-vous d'où nous venons, il faut donner l'exemple. » les pulsions sont toujours plus fortes que les valeurs et les croyances. Il n'est pas facile d'accepter cette simple vérité. »

« Ma poétique personnelle s'est formé au début de ma vie... Ce rapport n'a pas changé avec le temps. Ma vie s'est pourtant enrichie, j'ai amassé des mots, des termes et des connaissances, mais le rapport fondamental est demeuré tel quel. Durant la guerre, j'ai vu la vie dans sa nudité, sans fard. Le bien et le mal, le beau et le laid se sont révélés à moi mêlés. Cela ne m'a pas transformé, grâce au ciel, en moraliste. Au contraire, j'ai appris à respecter la faiblesse et à l'aimer, la faiblesse est notre essence et notre humanité. Un home qui connaît sa faiblesse sait parfois la surmonter. Le moraliste ignore ses faiblesses et, au lieu de s'en prendre à lui-même, il s'en prend à son prochain.

J'ai parlé du silence et du soupçon, de la préférence pour le fait plutôt que pour l'explication. Je n'aime pas m'étendre sur les sentiments. Une trop grande propension à parler des affects nous entraînera toujours vers le labyrinthe sentimental, vers le piétinement sur place et l'aplatissement. Un sentiment qui découle d'un fait est un sentiment solide. »

Pour en savoir plus sur cet écrivain:

http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/appelfeld/appelfeld.html

extraits :

« Aharon Appelfeld est ce merveilleux écrivain de langue hébraïque que la France a découvert par le prix Médicis Étranger en 2004.

Depuis, quatre traductions ont permis au public français de prendre conscience de l'immensité de cet écrivain qui vit à Jérusalem. C'est l'écrivain israélien le plus traduit dans le monde.

Sa tristesse profonde, liée à un humour féroce et à une recréation de la langue hébraïque acquise grâce à Martin Buber et Samuel Agnon, en fait l'un des grands témoins d'aujourd'hui. Être juif, et être écrivain cela n'est pas une rareté, loin de là. Mais l'écrivain Appelfeld est celui qui ne veut pas apporter de réponses mais poser principalement des questions. »

« Aharon Appelfeld, est né le 16 Février 1932 à Czernowitz en Bucovine, partie alors de l'empire Austro-hongrois, (l’actuelle Cernovcy ukrainienne). Située entre les Carpates et le Dniestr, cette province est austro-hongroise jusqu’en 1918, puis roumaine. Le nord de la Bucovine, dont Czernowitz, est annexé en juin 1940 par l’URSS (en conséquence du pacte dit Molotov-Ribbentrop), avant d’être occupé par la coalition germano-roumaine en 1941. Les nombreux juifs qui l’habitaient depuis des siècles sont exécutés sur place ou déportés. »

« Comme Milan Kundera, Aharon Appelfeld est un écrivain au-delà de l'histoire, et il ne s'occupe que des hommes et de leurs relations entre eux, leur vie, leurs amours, leurs souffrances. Sans donner des leçons de morale, il témoigne aussi bien sur le mal dans le monde, que sur l'amour qui le sauve. »

Gil Pressnitzer

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