15 Octobre 2015
merci à Michèle Delaunay pour ce très beau soutien au Dr Bonnemaison.
Toutefois la loi doit être là pour défendre ces médecins humains qui privilégient la qualité de vie sur la longévité artificielle, au détriment des profits faits sur les prolongations de vie.
LA LOI AUTORISE DÉJÀ LES SÉDATIONS, donc les actes aidant à une mort sans souffrances pour des mourants en bien mauvais état, sans espoir d'amélioration.
Elle le fait déjà, mais du bout des lèvres, puisque « la fin de vie » n'est pas définie, puisque « l'obstination déraisonnable » n'est pas définie.
La loi reste dans un flou théorique, à l'appréciation du médecin et du patient, qui sont et devraient rester dans un dialogue intime, hors de toute intervention familiale ou sociale.
LA LOI PRÉVOIT AUSSI QUE SEUL LE MÉDECIN DÉCIDE, même si elle lui demande de discuter au préalable de sa décision avec son équipe et la personne de confiance, à défaut la famille représentée en général par celui ou celle qui a accompagné le malade à l'hôpital.
LA SOI-DISANT COLLÉGIALITÉ DE LA LOI (CODE DE SANTÉ) EST ABSURDE :
En réalité il s'agit de réunir l'équipe du service pour s'assurer que la personne est bien en fin de vie et que la sédation est justifiée.
Dans un service uni, tout se passe bien.
Mais dans un service à querelles, à jalousies ?
Cela favorise les querelles internes du service, les dénonciations internes alors que les familles étaient satisfaites, où, tant à Périgueux qu'à Bayonne, les médecins ont été accusés par des membres de leur service, par jalousie, intérêt (des personnels des Soins Palliatifs de Bayonne ont accusé le Dr Bonnemaison de leur faire perdre des « clients »!) ou par dogme religieux.
Aucune vraie collégialité indépendante avec des acteurs indépendants, définis par la loi de la même façon partout et qui ne seraient que des civils (comme les jurés) avec le médecin et la décision prise au final par le seul intéressé, ou sa personne de confiance, en dialogue avec son médecin !
LA LOI DOIT MODIFIER CE PROCESSUS COLLÉGIAL, et laisser la décision finale à la personne seule ou à son représentant légal = sa personne de confiance.
En conséquence chacun œuvre avec ses peurs, ses dogmes, sans se préoccuper de l'essentiel : le bien-être du mourant, auquel les prolongations artificielles de vie ne contribuent pas, au contraire : être piqué, bardé de tuyaux divers liés à des machines diverses, n'améliorent pas le confort contrairement à ce qu'on voudrait nous voir « avaler », les machines prolongent une vie de grabataire, comateux ou dément... sans espoir de mieux-être.
Enrichir certains acteurs de la fin de vie, c'est certain.
LA LOI DOIT PROTÉGER LES PATIENTS MAIS AUSSI LES MÉDECINS.
Ces médecins qui reçoivent en urgence des personnes qui n'ont rien à y faire, alors qu'on est certain que la seule issue est la mort,
les EHPAD se débarrassent de leurs mourants à l'hôpital parce que çà ne fait pas bien de mourir dans l'EHPAD.
L'EHPAD CACHE SES MORTS, ON N'Y PARLE PAS DE LA MORT, POURTANT TOUJOURS PRÉSENTE, avec un ou deux « départs » chaque semaine... puisque ceux qui entrent dans les EHPAD n'y entrent que lorsqu'ils sont devenus incapables de prendre soin d'eux, même avec de l'aide chez eux.
C'est bien l'antichambre de la mort, dont les soins palliatifs sont quasiment absents.
Je viens d'avoir l'expérience avec ma mère, mourante, que le médecin aurait voulu envoyer à l'hôpital et la barder de tuyaux pour l'hydrater, alors qu'elle prenait plaisir à boire, mais que les aides soignants débordés n'avaient pas le temps de faire boire, puisqu'il fallait lui mettre le verre dans les mains, incapable de l'attraper autrement.
Pas non plus la gentillesse de lui offrir autre chose que l'eau qui trainait sur sa table, j'ai dû acheter moi même les jus de fruits, apporter thé et café qu'elle aimait
EHPAD public à 1800€ par mois!, manque de personnel :
3 ou 4 pour 80 personnes, il paraît que c'est normal en Creuse, et ailleurs je pense que ce n'est guère mieux ailleurs, tous les aidants se plaignent de ne pas avoir le temps de s'occuper des gens, de leur donner la présence dont ils ont besoin, bien plus que le luxe devenu obligatoire des lieux!
FAUT-IL LAISSER DES PERSONNES HURLER À LA MORT, comme on l'entend encore trop souvent
dans les hôpitaux ? (encore expérience de la semaine dernière de ma voisine au CHU local) et
dans les EHPAD ? (expérience personnelle malheureusement plusieurs fois renouvelée, dans des EHPAD différents, dans des régions variées)
OU FAUT-IL ADMETTRE QUE LE DR BONNEMAISON A OEUVRÉ en toute logique contre les souffrances de l'agonie, pas plus, avec des sédations comme son rôle de médecin le lui permet, sous sa décision comme la loi le prévoit ? après examen des situations avec les accompagnants du mourant venus à l'hôpital, dont certains continueront toujours d'espérer la ressuscitation contre toute logique.
N'AYONS PAS PEUR DES MOTS, PARLONS DE LA MORT,
Les périphrases souvent utilisées ne facilitent pas la compréhension.