14 Octobre 2015
Suicides au travail en milieu agricole, dans les entreprises, pourquoi ?
Un pélerinage ferait du bien ? Pourquoi pas ? Peut-être pour les croyants ? Les autres, pas sûr...
extraits de l'article :
les agriculteurs :
« La financiarisation à outrance du monde agricole ont eu raison de leur métier. »
« Le mal est à l’intérieur. Les banques, la MSA (sécurité sociale agricole, NDLR) et certains responsables syndicaux servent leurs intérêts. Quand quelqu’un est en difficulté, ils le guettent. Non pas pour l’aider mais pour racheter sa ferme ».
« Quand on est débordé, qu’on bosse sept jours sur sept et que votre conjoint demande quelques jours de vacances, la situation est impossible. Et en cas de divorce, un agriculteur ne peut pas demander le droit de garde, il n’a rien à offrir. On ne choisit pas le suicide, on le subit »
Pourquoi les difficultés du travail peuvent pousser certains au suicide, et pas les autres, qui connaissent pourtant les mêmes affres, comme tout le monde ?
Ces suicides sont dus à l'incapacité de certains à l'adaptation vers un autre métier, un autre lieu de vie, qui les amène à la dépression grave parce qu'ils ne voient pas comment vivre autrement qu'à l'habitude, et ils savent ne plus pouvoir vivre comme avant.
La dépression non soignée, mais il faut reconnaître, très difficile à soigner, peut pousser à la mort volontaire, seule issue au malaise social.
Combien pensent à demander de l'aide au médecin, au psy, à leur famille, aux amis ?
Qui nous aidera ? Beaucoup plus de gens que le dépressif ne le pense.
L'entr'aide humaine est naturelle, quoique soi-disant plus rare qu'avant... je n'en sais rien, je ne le pense pas...
Ce qui fait toujours du bien est la parole, en parler avant toute chose, sans parti pris de quelque sorte que ce soit.
Parler de la mort est nécessaire, de façon naturelle, on l'a trop oublié.
La mort est dans la vie, avec nous tous, elle touche tout le monde, volontairement ou involontairement.
Pourquoi la honte courante de parler de la mort volontaire ? Quelles qu'en soient les circonstances...
Combien de suicides cachés par les familles parce que « çà ne se fait pas »...
Et pourtant, çà se fait, çà existe, depuis toujours.
Et ce malgré les interdits des religions monothéistes :
Les églises ont longtemps considéré le suicide comme le pire des outrages à Dieu, un crime sévèrement puni, y compris dans les familles « maudites », excommuniées, auxquelles on prenait leurs biens, pendant que le suicidé était condamné à mort !
C'était au contraire valorisé dans la Grèce antique et dans beaucoup d'autres sociétés, selon le contexte.
Cet article est très intéressant :
« Du point de vue religieux, on a considéré pendant longtemps que celui qui se tuait n’avait pas eu le temps de se repentir. On craignait de ne pas recevoir les sacrements.
Aujourd’hui, l’Église n’a pas cette attitude : elle accueille les suicidés, leur accorde des obsèques religieuses et prie pour le repos de leur âme. Il était important de faire tomber ce tabou qui existe encore dans les campagnes. »