10 Mars 2017
Encore un plaidoyer contre la mort volontaire par des personnes bien-pensantes, imbues de leur pouvoir. Il est vrai que notre « mourir » rapporte tellement d'argent à certains...Le seul tort qu'on peur faire aux personnes est d'aller contre leur volonté.
Qui sont les personnes « fragiles », l'ont-elles toujours été ?
Qui décide de leur « fragilité » ?
Ont-elles écrit leurs volontés avant de devenir « fragiles » ?
Des médecins continuent de vouloir infantiliser les personnes handicapées par diverses maladies et souffrances dues à des causes différentes, et quel que soit leur âge.
Et pourtant, de nombreuses personnes, certes affaiblies par la maladie, les suites d'accident ou l'âge sont encore tout à fait conscientes de leur volonté quant à leur choix de vie et de mort.
Contrairement à ce qui se dit souvent, notre philosophie de vie, bien étable à partir d'un certain âge, change rarement.
Je l'ai vécu de nombreuses fois et je n'ai pas vu changer d'avis ceux qui avaient réfléchi à leur « mourir » bien avant que cela n'arrive.
Un médecin disait mardi soir à Bordeaux le vœu principal écrit dans ses directives :
« qu'on me considère comme un être humain responsable jusqu'au bout de ma vie ! »
LE SEUL MOYEN DE SE DÉFENDRE AVANT D'ÊTRE FRAGILISÉ :
anticipez et écrivez vos directives anticipées, faites les connaître à vos proches et à vos médecins.
DONC RÉFLÉCHISSEZ ! Qu'attendez-vous du système public médical?
Qu'il prolonge votre vie quel que soit votre état de santé ?
Qu'il prolonge certes un peu, mais pas au-delà d'un certain état de santé, ce qui vous semblerait alors déraisonnable (donc interdit par la loi) ?
Qu'il vous laisse souffrir ou pas ?
Qu'il vous fasse mourir à l'hôpital, en général la nuit, seul, ou qu'il vous laisse rentrer chez vous (ou dans une maison de votre choix) pour mourir dans un meilleur environnement ?
ÉCRIVEZ VOS DIRECTIVES ANTICIPÉES (AVEC PERSONNE DE CONFIANCE) BIEN AVANT QUE LA MORT NE SE PROFILE À L'HORIZON.
Seuls ceux qui n'y ont pas pensé et restent hésitants sont plus facilement influençables, quoique… dès qu'ils y réfléchissent, en général ils savent ce qu'ils ne veulent pas subir, donc ce qu'ils acceptent et refusent d'une médecine devenue trop technocrate. Les proches souhaitent une mort plus rapide lorsqu'ils voient leur proche souffrir « pour rien », lorsqu'on sait que la mort tient à quelques jours de plus ou de moins, voire quelques semaines.
La peur d'un désir de mort lié à de l'argent (héritage, assurance vie) est toujours évoquée, et pourtant, un héritage peut durer 10 ans avant d'être réalisé, ce qui n'incite pas à vouloir raccourcir la vie de quelques semaines seulement pour l'argent !
Pourtant c'est très rare.
Regarder un être que l'on aime souffrir et mourir à petit feu est une souffrance terrible pour les proches. On préfère souvent que la mort vienne plus vite, c'est la mort délivrance.
Elle délivre de toutes ces souffrances, celle du mourant, et celles de ses proches.
Ce que les médecins déplorent encore trop fréquemment et que j'ai vécu dans ma famille, ce sont ces épouses au foyer ou des concubins/concubines qui désirent la prolongation de la vie de leur pourvoyeur de fonds, même grabataire et dément, même souffrant, pour pouvoir encore un peu bénéficier de ses revenus et pouvoir rester chez elles.
A la mort du mari ou concubin (rarement concubine) « porte-feuille » ou « banquier » selon ce que j'ai entendu, elles perdent la moitié de leur revenu, ce qui les oblige parfois à quitter leur logement qu'elles ne peuvent plus assumer.
L'hôpital est gratuit et elles économisent au maximum pendant ce temps pour survivre parfois, nul ne peut leur reprocher humainement, mais…
Est-ce à la collectivité à pourvoir à l'incompétence de ces maris ou concubins qui n'ont pas pensé à mettre leur épouse ou compagne à l'abri du besoin ?
D'autres personnes sont dans le même cas : un enfant adulte au chômage longue durée qui vit avec le parent et qui peut perdre à la fois revenu et logement en cas de décès, s'il y a des frères et sœurs pas forcément prêts à le laisser profiter de la manne.