11 Mai 2017
http://www.cqv.qc.ca/l_euthanasie_et_le_suicide_assist_pourquoi_pas
Malgré ce titre alléchant, il s'agit de contrer les partisans de la liberté : ce sont les explications des OPPOSANTS virulents à cette option légalisée, le plus souvent des soins palliatifs catholiques qui prônent encore la souffrance.
Je reprends les arguments POUR la possibilité d'aide médicale à mourir, en fin de vie. en reprenant point par point leurs arguments contre.
Extraits des réponses (opposition formelle) :
1. C’est ma vie, ma mort, ma liberté, mon choix, mon droit !
L’euthanasie et le suicide assisté ne sont pas des questions privées. Ces gestes impliquent des tiers. Nul n’est une île. La liberté personnelle, l’autodétermination et les droits individuels ne sont pas des absolus. On peut y déroger pour préserver d’autres valeurs dans la société : protéger les droits de citoyens vulnérables et au nom du bien commun.
Ce n'est pas protéger un citoyen que l'empêcher de vivre et mourir selon son dernier souhait !
La définition de l'euthanasie étant que la décision de mourir est celle du patient et jamais celle d'un autre.
2. Je veux mourir dans la dignité.
Le simple fait d’être humain confère une dignité que ne possède aucun autre être vivant.
(je ne suis pas d'accord, ce n'est pas ma croyance)
Les soins palliatifs proposent une mort dans la dignité parce qu’ils assurent aux patients le soulagement de la douleur et le soutien social, affectif et spirituel dont ils ont besoin pour vivre leur mort avec courage. Ce soutien demande, bien sûr, du temps et de la persévérance.
Le sentiment que nous avons de notre dignité est lié au RESPECT que nous avons les uns pour les autres en tant qu’êtres humains.
LA LOI DOIT PROTÉGER LE RESPECT de l'être humain par la médecine
et OBÉIR À SES DIRECTIVES, QUELLES QU'ELLES SOIENT :
demande de soins palliatifs, refus de ces soins, demande de sédation profonde et demande de mort volontaire assistée (suicide ou euthanasie).
3. La vie n’est pas une obligation. Je ne veux pas mourir branché à un tas de machines ou me trouver contraint de rester en vie quand je saurai que mon heure est venue.
Au Canada, la loi n’oblige personne à se soumettre à un traitement.
En France non plus.
Si on interrompt un traitement disproportionné ou qu’on s’abstient de l’administrer, la cause du décès est la maladie ou l’état du patient,
dans l’euthanasie, la cause du décès est l’injection, la pilule ou tout autre moyen létal qu’on utilise.
NON : pas vraiment, ce geste ne fait qu'accélérer le processus de l'agonie.
Il y a une différence entre le fait de laisser mourir quelqu’un et de le faire mourir.
OUI mais est-ce mieux au niveau de l'éthique de le laisser mourir alors qu'il souhaite un geste actif pour ne pas subir l'agonie ? MANQUE DE RESPECT pour cette personne.
L’alimentation et l’hydratation artificielles sont des traitements, puisque artificiels.
Ces soins prolongent évidemment artificiellement la vie, comme l'oxygénation artificielle et autres...
Lorsqu'une personne va mourir, elle n'a pas faim, elle refuse même souvent toute alimentation.
La déshydratation peut faire souffrir mais une sédation profonde fait disparaître cette souffrance (d'après les « experts »).
Ne pas imposer ces traitements permet de ne pas prolonger une vie qui disparaît.
A chacun de dire s'il les veut ou pas, et aux autres de respecter leur choix.
4. Le fait d’avoir le droit de mourir, même si je ne devais jamais m’en prévaloir, me donne le contrôle qu’il me faut pour mourir en paix.
Ce qui permet de mourir en paix, ce n’est pas le contrôle mais l’acceptation.
Il est important de prodiguer aux gens qui souffrent la compassion (souffrir avec) et l’aide dont ils ont besoin pour cheminer vers l’acceptation, jusqu’à l’heure de leur mort naturelle (rien de naturel dans nos vies médicalisées, donc dans notre mort).
Il y a longtemps que j'ai accepté le fait de mourir, inhérent à la vie,
et je refuse la compassion : pourquoi vouloir souffrir avec moi ?
J'ai seulement besoin (peut-être) d'aide pour mourir plus vite lorsque la mort se présentera, pour éviter les souffrances de l'agonie.
Les demandes d’euthanasie et de suicide assisté naissent souvent d’un profond sentiment de désespoir.
FAUX : ces demandes relèvent de personnes qui ont accepté depuis longtemps l'idée de leur mort, qu'elles ont préparé avec leurs proches, et dont la philosophie de vie est stoïcienne, favorable au suicide, ou mort volontaire.
Notre société a toujours tendu la main à ses citoyens suicidaires, qui ont besoin d’aide pour vivre, et non pour mourir.
NORMAL pour des dépressions passagères, guérissables, liées à des événements de la vie.
La plupart de ces personnes ne demandent pas d'aide pour mourir, car leur suicide est un coup de tête non préparé. Et elles ont souvent plus ou moins consciemment raté leur suicide, ce qui s'appelle appel au secours.
MAIS ceux qui demandent une aide pour mourir alors qu'ils vont mourir, ne rentrent pas dans ce cas : l'espoir de vie n'est que de quelques jours ou semaines, et en attendant ils souffrent de se voir mourir, et de voir leurs proches attendre leur mort, avec des sentiments mêlés d'amour et de soulagement.
Et le suicide n'est pas interdit dans nos sociétés, fort heureusement.
5. Il faut faire preuve de compassion. Je ne laisserais même pas mon chien supporter une longue agonie. Pourquoi obliger une personne à endurer une douleur incontrôlable ?
La douleur incontrôlable est très rare.
FAUX … et il ne s'agit pas que de douleur physique mais de douleur morale, impossible à soulager lorsque tous savent que la mort est proche et que la médecine est impuissante à guérir.
6. De bons soins palliatifs devraient offrir l’option de l’euthanasie. Dans certaines circonstances, c’est le type de soins appropriés.
L’euthanasie est incompatible avec les principes et les buts des soins palliatifs.
FAUX : elle est incompatible avec une certaine vision religieuse catholique qui interdit le suicide, c'est tout. La mort peut être le seul soulagement souhaité.
Pour ceux qui ne partagent pas cette vision, refuser leur demande c'est leur MANQUER DE RESPECT.
Dans les pays du Benelux, pourtant religieux, plutôt protestants, ce sont les soins palliatifs qui assurent les gestes euthanasiques, lorsque le patient le réclame. C'est très contrôlé, et fonctionne très bien. Peu de demandes (moins de 2 % des mourants).
Les médecins ont droit à l’objection de conscience.
C'est le cas au Benelux. On demande au médecin qui refuse de faire le geste demandé par un patient de lui trouver un médecin qui l'accepte, c'est tout.
Dans les pays où on a légalisé l’euthanasie ou le suicide assisté, on affecte moins de ressources aux soins palliatifs, qui sont pourtant la réponse vraiment humaine aux défis liés à la fin de la vie.
NON C'est le contraire, les pays du Benelux sont ceux qui ont développé depuis longtemps des soins palliatifs pour tous.
7. Les soins en fin de vie sont très coûteux. La personne qui décide de mourir rend service à la société en libérant des ressources médicales. Il faudrait l’autoriser à faire un choix qui donne un sens à sa mort par un geste honorable, généreux et utile aux autres.
La vie humaine n’a pas de prix.
SI !
à l'heure actuelle, pendant que les hommes préparent la guerre et font la guerre à grands frais, n'hésitant pas à tuer des jeunes,
les traitements avec machines ou médicaments coûtent de plus en plus cher à la société qui paye ainsi une industrie privée, de plus en plus riche et qui fait des bénéfices fabuleux.
Le problème c'est « qui paye » ???
Si les riches veulent des prolongations de vie inutiles et qu'ils paient pour eux mêmes, cela les regarde.
Mais la société doit-elle payer des soins de plus en plus coûteux pour tous, alors même qu'on les sait inutiles ? Jusqu'où la société peut-elle payer des machines, des traitements à titre expérimental ? Car il s'agit souvent d'essayer de nouveaux traitements, dont on ne sait pas grand-chose.
8. Je ne veux pas devenir un fardeau pour ma famille et pour la société.
La crainte de devenir un poids inutile est la principale raison pour laquelle certaines personnes demandent de hâter leur mort.
FAUX, la principale raison de vouloir mourir, en fin de vie, est la pensée que :
« je suis un être humain, donc responsable de ma vie, donc j'ai le droit d'y mettre un terme quand je le décide, et le fait de la solidarité humaine me doit de m'aider lorsque je veux éviter des prolongations et des souffrances inutiles, alors que je sais que je vais mourir dans un temps relativement court, donc de m'aider à mourir si je le demande.
Aux Pays-Bas, certains aînés préfèrent déménager en Allemagne parce qu’ils ne font plus confiance à leurs médecins et qu’ils craignent que leurs proches ne profitent de leur vulnérabilité pour abréger leur vie.
FAUX : La seule possibilité d'être aidé à mourir est de le demander soi même, de façon réitérée, de prouver qu'on souffre et qu'on est incurable, nul n'a le droit de le demander à ma place !
9. Les personnes handicapées n’ont pas de qualité de vie. Leur vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Elles seraient mieux mortes que vivantes.
Vous mélangez deux choses : ce que disent les autres, et ce que pensent les intéressés.
Certains handicapés préféreraient pouvoir mourir, et le demandent, d'autres préfèrent vivre avec leur handicap, et il me paraît normal d'aider les uns comme les autres.
Qui d'autre qu'eux mêmes peut juger de la qualité de leur vie ? Tout dépend du handicap, de l'âge, de l'environnement, des croyances.
Rendons-leur leur responsabilité sur leur vie et ne pensons pas à leur place !
11. Pourquoi parler de risque de dérive ? L’expérience d’autres pays et d’autres États montre que les mesures de protection prévues par la loi permettent de prévenir les abus.
Une étude attentive de la situation dans ces pays et ces États indique plutôt que le risque de dérive est bien réel.
FAUX, INTOX , démentis réguliers venant de ces pays .
12. Vous essayez d’imposer vos valeurs religieuses à l’ensemble de la société canadienne.
Qu’on soit croyant ou athée, les raisons fondamentales de dire non à l’euthanasie et au suicide assisté sont avant tout d’ordre purement naturel…
FAUX La nature ignore notre médecine, rien n'est plus naturel dans nos vies :
nos vies sont prolongées de plus en plus par la médecine, opérations, prothèses, médicaments, par des machines, d'où l'augmentation des maladies chroniques…