16 Mai 2017
LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
AAVIVRE… sa fin de vie / www.aavivre.fr
Pour que la fin de la vie ne soit plus jamais un cauchemar...
Nous sommes des citoyennes et citoyens révoltés par la souffrance et l'indifférence qui règnent dans nos hôpitaux en général, révoltés par toutes ces morts atroces que nous avons connues, vies prolongées dans des souffrances intolérables pour l'intéressé, jamais écouté, jamais entendu, sans que le système ne se préoccupe d'une qualité de vie épouvantable imposée.
Nous sommes révoltés par le nombre de personnes qui nous appellent au secours, souhaitant une mort volontaire, mais douce, pour leur fin de vie , ne sachant pas où s'adresser pour être écoutés, voire aidés.
Faut-il s'expatrier pour bénéficier d'une mort douce et apaisée ?
Nous militons pour obtenir LE DROIT DE VIVRE SELON NOTRE CHOIX JUSQU'AU DERNIER SOUFFLE DE NOTRE VIE, AVEC ET DANS LE SYSTÈME PUBLIC DE SANTÉ
Droit de vivre et de mourir selon son choix, sa propre éthique, du début de sa vie d'adulte jusqu'à la fin de sa vie.
Droit de décider de sa santé, de sa vie jusqu'à sa mort : Décider d'accepter ou de refuser les soins/traitements/opérations que la médecine peut nous proposer, en nous expliquant bien le rapport bénéfices/risques, sans mentir. Lorsque ce rapport penche trop en faveur des risques, la sécurité sociale pourrait refuser le remboursement de ces soins.
Droit de vouloir souffrir ou ne pas souffrir tout au long de la vie, jusqu'à la fin
Droit de vouloir que la Médecine prolonge la survie sans aucun espoir raisonnable de retour, au-delà d'une vie réelle de mouvement et de communication : en contre partie (çà coûte très cher, pour « rien »), le « patient » devra s'engager à servir de cobaye pour la Science
Droit de vouloir terminer sa vie dans un coma plus ou moins prolongé (sédation profonde jusqu'à la mort) pour ne pas souffrir ni moralement ni physiquement, ou de refuser cela.
Droit d'être aidé pour une mort volontaire choisie, dès lors que l'intéressé l'a décidé, selon sa propre éthique, en raison d'un état de santé qui se dégrade sans espoir de retour (incurabilité) : pas d'opposition morale au suicide : le suicide est une liberté fondamentale, donc aider quelqu'un à mourir lorsqu'il le réclame, comme délivrance de ses maux incurables, est tout simplement de la solidarité humaine.
La loi est là pour prévoir un cadre et des contrôles.
NOUS PENSONS QUE
Les libertés individuelles (naissance, mariage ou compagnonnage, sexe, santé, mort), contribuent au bien-être individuel et collectif.
Notre santé vient d'abord de notre façon de vivre (environnement social et affectif, alimentation, etc...) et de notre héritage génétique, la médecine n'intervient que pour une petite part (10% environ).
La médecine allopathique occidentale n'est pas plus miraculeuse que les autres, les médicaments ont des effets secondaires parfois plus néfastes que le mal qu'ils voulaient soigner, il faut s'en servir avec parcimonie, les vieilles méthodes ancestrales européennes, indiennes ou asiatiques permettent de guérir tous les « petits » maux habituels soi-même, avec quelques connaissances de base.
Si la vie a été prolongée d'une vingtaine d'années depuis une trentaine d'années, cette vie prolongée l'est le plus souvent avec des maladies chroniques permanentes qui détruisent petit à petit le goût de vivre, et n'empêchent pas la mort. Pour une qualité de vie suffisante, pourquoi pas ? Mais lorsqu'il s'agit seulement de quantité de vie… quelle éthique peut permettre cela ?
NOUS VOULONS LE RESPECT DES VALEURS FONDAMENTALES DE NOTRE RÉPUBLIQUE :
LIBERTÉ, ÉGALITÉ (de droits), FRATERNITÉ (solidarité) et la LAÏCITÉ qui permet seule un vivre ensemble dans la paix, malgré des croyances diverses et variées, qui ne doivent pas influencer la vie publique.
Tout être humain a droit au respect de l'Autre, tout humain doit être solidaire des autres, qu'il soit malade, handicapé, jeune ou vieux, homme ou femme, français ou étranger, médecin ou pas, soignant de métier ou non.
QUE DEMANDONS-NOUS AUX SOIGNANTS, MÉDECINS ET AUTRES ?
Nous voulons :
Que nos médecins et autres soignants aient une formation humaine (empathie, écoute, connaissance de la souffrance et de la mort) avant d'être technique.
QUE LES MEDECINS SOIENT À L'ÉCOUTE ET AU SERVICE DE LEURS CLIENTS,
Qu'il soit clair pour tous que, médecine dite privée ou non, sauf les médecins qui sont totalement déconventionnés (rare), le médecin et les soignants sont payés par leurs clients, qui cotisent obligatoirement à la sécurité sociale et à leurs « mutuelles » (dont beaucoup ne méritent pas ce nom, n'étant que des assurances privées à but lucratif), et donc que les « patients-clients » ont leur mot à dire : il s'agit de leur vie, de leur santé.
Que les médecins cessent d'être enseignés et intéressés financièrement par l'industrie pharmaceutique, qu'ils apprennent toutes les médecines existantes, l'allopathie mais aussi les médecines ancestrales venant d'Occident ou d'ailleurs (indiens, asiatiques).
Que l'organisation du système de santé fasse que la France cesse d'avoir des déserts médicaux:
Il est urgent de former davantage de médecins, d'infirmiers, de kinésithérapeutes, etc... et en attendant, de favoriser l'introduction de médecins et soignants étrangers, qui parlent le français ! Il faut établir un nombre de médecins relatif au nombre d'habitants d'un secteur, comme pour les pharmaciens, infirmiers, etc. et obliger les médecins à aller travailler où on a besoin d'eux (sauf médecins totalement privés déconventionnés).
Les médecins de campagne acceptaient de travailler 70h par semaine - environ- , il sont remplacés par des jeunes qui ne veulent plus dépasser 35h – environ- de travail : donc mathématiquement, il faut 2 médecins jeunes pour remplacer un vieux.
QUE DEMANDONS-NOUS AUX JURISTES ?
De faire des lois d'égalité qui donnent les mêmes droits et devoirs à tous, qui n'obligent pas à quitter la France pour mourir selon son choix, ce qui favorise évidemment les plus riches, ceux qui ont les moyens financiers de le faire ?
De faire des lois de santé où les médecins cessent d'être les seuls décideurs de la santé des autres.
Pourquoi cette dernière loi 2016 dite Leonetti/Clayes est-elle discriminatoire entre citoyens ?
Son titre seul le montre : « droits des patients et de la fin de vie ».
Pourquoi sépare-t-elle les droits des « patients » -usagers du système de santé- des autres citoyens ? En réalité tous les citoyens seront un jour ou l'autre usagers de notre système de santé obligatoire.
Pourquoi cette loi sépare-t-elle les patients « quelconques » de ceux qui sont « en fin de vie » ?
Comment définit-on la fin de la vie ? Nul ne le sait. La fin de la vie commence bien avant l'agonie proprement dite. Seul celui ou celle qui va mourir peut le ressentir. En fin de vie, cesserions-nous d'être des citoyens comme les autres ? Pourquoi nos droits seraient-ils diminués, voire supprimés ?
Nous voulons des lois qui établissent clairement les droits et devoirs des usagers de la santé et des professionnels de santé, et leurs relations, tout en tenant compte des principes fondamentaux :
« LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ, LAÏCITÉ ».
QUE DEMANDONS-NOUS AUX CITOYENS ?
De ne pas se croire immortels, de connaître les lois, leurs droits en santé et de les utiliser.
Nous travaillons à leur apprendre ce qu'ils ne savent pas encore. Nous travaillons à leur parler de la mort, inévitable, qui pourrait être belle si elle était préparée, malgré les maladies et les handicaps, qui ne devrait laisser ni regrets ni remords, mais seulement de beaux souvenirs.
Nous encourageons tous les français majeurs à préparer leur mort, leur fin de vie, en écrivant leurs « DIRECTIVES ANTICIPÉES » personnalisées, avec nomination de LEUR PERSONNE DE CONFIANCE, « testament de vie » : ils écrivent bien leur testament pour leurs biens et leurs volontés pour « après leur mort ».
Nous demandons aux médecins de nous y aider (ils sont jusque là majoritairement très réticents).
SECURITE SOCIALE ET ASSURANCES SANTE
Nous militons pour que la sécurité sociale, dont les finances sont alimentées obligatoirement par tous les citoyens -sorte d'impôt à usage précis- exerce un meilleur contrôle contre les abus de notre médecine et pharmacopée.