24 Juillet 2017
Nous vous conseillons d'écrire vous aussi votre lettre si vous voulez que les choses changent dans le domaine de la santé.
LETTRE OUVERTE
au Président de la République, au Premier Ministre, au Ministre de la Santé
par Jacqueline Salenson, administratrice de AAVIVRE … sa fin de vie.
AAVIVRE… sa fin de vie / www.aavivre.fr
POUR QUE LA FIN DE LA VIE NE SOIT PLUS JAMAIS UN CAUCHEMAR...
Nous sommes des citoyennes et citoyens révoltés par la souffrance et l'indifférence qui règnent dans nos hôpitaux en général, révoltés par toutes ces morts atroces que nous avons connues, vies prolongées dans des souffrances intolérables pour l'intéressé, jamais écouté, jamais entendu, sans que le système ne se préoccupe d'une qualité de vie épouvantable imposée.
Nous sommes révoltés par le nombre de personnes qui nous appellent au secours, souhaitant une mort volontaire, mais douce, pour leur fin de vie , ne sachant pas où s'adresser pour être écoutés, voire aidés.
Faut-il s'expatrier pour bénéficier d'une mort choisie douce et apaisée, accompagnée ?
Nous militons pour obtenir
LE DROIT DE VIVRE SELON NOTRE CHOIX JUSQU'AU DERNIER SOUFFLE DE NOTRE VIE,
AVEC ET DANS LE SYSTÈME PUBLIC DE SANTÉ
NOUS VOULONS LE RESPECT DES VALEURS FONDAMENTALES DE NOTRE RÉPUBLIQUE :
LIBERTÉ, ÉGALITÉ (de droits), FRATERNITÉ (solidarité) et LAÏCITÉ
TOUT ÊTRE HUMAIN A DROIT AU RESPECT DE L'AUTRE, tout humain doit être solidaire des autres, qu'il soit malade, handicapé, jeune ou vieux, homme ou femme, français ou étranger, médecin ou pas, soignant de métier ou non.
Droit de décider de sa santé, de sa vie jusqu'à sa mort :
Décider d'accepter ou de refuser les soins/traitements/opérations que la médecine publique allopathique (seule remboursée par une sécurité sociale voire des mutuelles de santé privées qui s'enrichissent de nos dons obligatoires) peut nous proposer, en nous expliquant bien le rapport bénéfices/risques, sans mentir. Lorsque ce rapport penche trop en faveur des risques, la sécurité sociale pourrait refuser le remboursement de ces soins, payés par la collectivité.
Droit de vouloir souffrir ou ne pas souffrir tout au long de la vie, jusqu'à la fin
Droit de refuser une prolongation médicale de vie pour une vie qui a perdu tout son attrait, ses qualités indispensables pour l'intéressé.
Droit de vouloir terminer sa vie dans un coma plus ou moins prolongé (sédation profonde jusqu'à la mort) pour ne pas souffrir ni moralement ni physiquement, ou de le refuser.
Droit d'être aidé pour une mort volontaire choisie, dès lors que l'intéressé l'a décidé, selon sa propre éthique, en raison d'un état de santé qui se dégrade sans espoir de retour (incurabilité) : pas d'opposition morale au suicide : le suicide est une liberté fondamentale, donc aider quelqu'un à mourir lorsqu'il le réclame, comme délivrance de ses maux incurables, est tout simplement de la solidarité humaine.
La loi est là pour prévoir un cadre et des contrôles.
Droit de vouloir que la Médecine prolonge sa survie sans aucun espoir raisonnable de retour, au-delà d'une vie réelle de mouvement et de communication : en contre-partie (çà coûte très cher, pour « rien »), le « patient » devra s'engager à servir de cobaye pour la Science, sinon : pas de remboursement sécurité sociale.
NOUS PENSONS QUE
Les libertés individuelles (naissance, mariage ou compagnonnage, sexe, santé, mort), contribuent au bien-être individuel et collectif.
NOTRE SANTÉ vient d'abord de notre façon de vivre (environnement social et affectif, alimentation, etc...) et de notre héritage génétique, la médecine n'intervient que pour une petite part (10% environ).
La médecine allopathique occidentale n'est pas plus miraculeuse que les autres, les médicaments ont des effets secondaires parfois plus néfastes que le mal qu'ils voulaient soigner, il faut s'en servir avec parcimonie, les vieilles méthodes ancestrales européennes, indiennes ou asiatiques permettent de guérir tous les « petits » maux habituels soi-même, avec quelques connaissances de base.
Si la vie a été prolongée d'une vingtaine d'années depuis une trentaine d'années, cette vie prolongée l'est le plus souvent avec des maladies chroniques permanentes qui détruisent petit à petit le goût de vivre, et n'empêchent pas la mort.
Pour une qualité de vie suffisante, pourquoi pas ? À quel prix (moral, et financier : payé par la collectivité) ?
Lorsqu'il s'agit seulement de quantité de vie sans la qualité requise par l'intéressé … quelle éthique peut permettre cela ?
QUE DEMANDONS-NOUS AUX SOIGNANTS, MÉDECINS ET AUTRES ?
Nous voulons :
Que nos médecins et autres soignants aient une formation humaine (empathie, écoute, connaissance de la souffrance et de la mort) avant d'être technique.
QUE LES MEDECINS SOIENT À L'ÉCOUTE ET AU SERVICE DE LEURS CLIENTS,
Qu'il soit clair pour tous que, médecine dite privée ou non, sauf les médecins qui sont totalement déconventionnés (rare), le médecin et les soignants sont payés par leurs clients, qui cotisent obligatoirement à la sécurité sociale et à leurs « mutuelles » (dont beaucoup ne méritent pas ce nom, n'étant que des assurances privées à but lucratif), et donc que LES « PATIENTS-CLIENTS » ONT LEUR MOT À DIRE : IL S'AGIT DE LEUR VIE, DE LEUR SANTÉ.
Que les médecins cessent d'être enseignés et intéressés financièrement par l'industrie pharmaceutique, qu'ils apprennent toutes les médecines existantes, l'allopathie mais aussi les médecines ancestrales venant d'Occident ou d'ailleurs (indiens, asiatiques).
QUE L'ORGANISATION DU SYSTÈME DE SANTÉ FASSE QUE LA FRANCE CESSE D'AVOIR DES DÉSERTS MÉDICAUX:
Il est urgent de former davantage de médecins, d'infirmiers, de kinésithérapeutes, etc... et en attendant, de favoriser l'introduction de médecins et soignants étrangers mais qui parlent le français !
Il faut établir un nombre de médecins relatif au nombre d'habitants d'un secteur, comme pour les pharmaciens, infirmiers, etc. et obliger les médecins à aller travailler où on a besoin d'eux comme on le fait dans bien d'autres métiers, sauf à ne pas être conventionnés.
QUE DEMANDONS-NOUS AUX JURISTES ?
DE FAIRE DES LOIS D'ÉGALITÉ qui donnent les mêmes droits et devoirs à tous, qui n'obligent pas à quitter la France pour mourir selon son choix, ce qui favorise évidemment les plus riches, ceux qui ont les moyens financiers de le faire ?
DE FAIRE DES LOIS DE SANTÉ OÙ LES MÉDECINS ALLOPATHES CESSENT D'ÊTRE LES SEULS DÉCIDEURS DE LA SANTÉ DES AUTRES.
POURQUOI CETTE DERNIÈRE LOI 2016 DITE LEONETTI/CLAYES EST-ELLE DISCRIMINATOIRE ENTRE CITOYENS ? Son titre seul le montre : « droits des patients et de la fin de vie ».
Pourquoi sépare-t-elle les droits des « patients » - usagers du système de santé - des autres citoyens ?
Pourquoi cette loi sépare-t-elle les patients « quelconques » de ceux qui sont « en fin de vie » ?
Comment définit-on la fin de la vie ? Nul ne le sait. La fin de la vie commence bien avant l'agonie proprement dite. Seul celui ou celle qui va mourir peut le ressentir.
En fin de vie, cesserions-nous d'être des citoyens comme les autres ? Pourquoi nos droits seraient-ils diminués, voire supprimés ?
QUE DEMANDONS-NOUS AUX CITOYENS ?
De ne pas se croire immortels, de connaître les lois, leurs droits en santé et de les utiliser. Nous travaillons à leur apprendre ce qu'ils ne savent pas encore. Nous travaillons à leur parler de la mort, inévitable, qui pourrait être belle si elle était préparée, malgré les maladies et les handicaps, qui ne devrait laisser ni regrets ni remords, mais seulement de beaux souvenirs.
NOUS ENCOURAGEONS TOUS LES FRANÇAIS MAJEURS À PRÉPARER LEUR MORT, LEUR FIN DE VIE,
en écrivant leurs « DIRECTIVES ANTICIPÉES » personnalisées, « testament de vie »
avec nomination de LEUR PERSONNE DE CONFIANCE.
NOUS DEMANDONS AUX MÉDECINS DE NOUS Y AIDER, avec le CNSPFV, centre national des soins palliatifs et de la fin de vie.
SÉCURITÉ SOCIALE ET ASSURANCES COMPLÉMENTAIRES SANTE
Nous militons pour que la sécurité sociale, dont les finances sont alimentées obligatoirement par tous les citoyens -sorte d'impôt à usage précis- exerce un meilleur contrôle contre les abus de notre médecine et pharmacopée.
Nous demandons que le titre de « mutuelle » soit exclusivement réservé aux assurances mutualistes, à but non lucratif, et interdit aux autres assurances santé privées, à but lucratif.