1 Octobre 2017
À propos de la proposition de loi de M Touraine et ses amis:
http://www.genethique.org/fr/une-proposition-de-loi-dangereuse-sur-la-fin-de-vie-68294.html
On sait que ce site lutte de toutes ses forces contre l’euthanasie possible(ou suicide assisté)… depuis toujours… on sait moins pourquoi… (intérêts financiers ? Religion ? )
citation : Le 27 septembre dernier, une proposition de loi visant à légaliser « l’assistance médicalisée active à mourir » a été enregistrée à la Présidence de l’Assemblée Nationale. Parmi les auteurs de cette proposition menée par Jean-Louis Touraine, Brigitte Bourguignon, Présidente de la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale.
Texte de la proposition de loi :
Après l’article L. 1110-5 du code de la santé publique, est inséré un article L. 1110-5-1-A ainsi rédigé :
« Art. L. 1110-5-1-A. – Toute personne majeure et capable, en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable, peut demander, dans les conditions prévues au présent titre, à bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir.
« La demande du patient est immédiatement étudiée par un collège de trois médecins afin d’en vérifier le caractère libre, éclairé, réfléchi et explicite et de s’assurer de la réalité de la situation médicale et de l’impasse thérapeutique dans laquelle se trouve l’intéressé.
« Si le patient confirme sa volonté de bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir au moins quarante-huit heures après sa demande initiale, alors sa volonté doit être respectée.
« Dans un délai maximal de quatre jours après la confirmation de la demande par le patient, l’assistance médicalisée active à mourir est pratiquée, selon la volonté du patient, soit par le patient lui-même en présence du médecin, soit par le médecin. L’intéressé peut à tout moment révoquer sa demande.
« L’ensemble de la procédure suivie est inscrite dans le dossier médical du patient. »
Evidemment ce texte n’est pas parfait, ce n’est qu’une proposition à discuter. Pour moi, il manque de précisions et ne va pas assez loin. Je l’ai commenté dans le blog de AAVIVRE sa fin de vie :
citation :
Le texte enregistré prévoit que « toute personne majeure et capable, en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable, peut demander, dans les conditions prévues au présent titre, à bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir ».
La proposition est sans limite puisqu’elle permet notamment d’euthanasier un patient dont la seule souffrance psychique serait insupportable alors même que ce dernier ne souffrirait d’aucune douleur physique.
Un patient dépressif pourrait-il être euthanasié sur le fondement de ce texte ?
Oui si sa « dépression » est incurable, essais de guérison depuis longtemps, pourquoi pas ?
On sait qu’on baptise « dépression » des maladies mentales irréversibles et qui peuvent faire souffrir affreusement le malade.
Et quel sort réserver au patient inconscient qui n’a pas rédigé ses directives anticipées ?
Le texte est muet sur ce point.
C’est alors à son médecin avec les proches auxquels il a pu parler de ses idées de décider à sa place puisqu’il n’a pas jugé utile d’écrire ses volontés :
tous les médecins devraient encourager leurs patients-clients à rédiger leurs directives, ce dès 18 ans (âge de la majorité légale), c’est loin d’être le cas…
Les médecins en sont coupables, à mon avis, puisque leur rôle est aussi d’éduquer le patient, donc de lui apprendre ses droits s’il ne les connaît pas.
La rapidité de la procédure est terrifiante : la volonté du patient doit être respectée s’il confirme sa demande au moins 48 heures après sa demande initiale.
Et l’euthanasie doit être pratiquée dans un délai maximal de 4 jours après la confirmation de la demande. En moins d’une semaine, la procédure d’euthanasie arrive à son terme.
Terrifiante pour qui ? ce n’est pas terrifiant pour l’intéressé sion il ne demanderait qu’à vivre un peu plus. Et lui seul compte ! c’est sa vie.
Pourquoi attendre alors que le patient doit être dans une impasse thérapeutique ?
Premier critère pour tenir compte de la volonté du patient, qui n’aura pas satisfaction s’il y a pas d’espoir de le guérir : impossible de soulager ses souffrances, tant morales que physiques. On sait que les souffrances morales sont les pires et les plus difficiles voire impossibles à soulager.
Cette proposition de loi est dangereuse, la présence d’un collège de 3 médecins chargé d’étudier la demande d’euthanasie ne servira pas de garde-fou.
Garde-fou pourquoi ??? contre quoi ???
Il me semble déjà que 3 médecins c’est trop : le seul rôle du médecin est de constater l’état de santé du patient qui peut lui donner le droit à une aide pour mourir : il me semble que deux médecins honnêtes devraient suffire, le 3ème étant seulement demandé en cas de désaccord profond.
Dès lors que l’état de santé du patient constaté est d’être incurable de ses souffrances , quelles soient d’ordre psychiques ou physiques (souvent les deux), il n’y a aucune raison de lui refuser une aide à mourir, soit suicide assisté soit « euthanasie » s’il ne peut pas agir seul.
Une telle proposition ne peut en aucun cas être légitimée par le constat fait par les auteurs selon lequel « 2000 à 4000 personnes [termineraient] leur vie, chaque année en France grâce à l’assistance active à mourir » en toute illégalité.
Oui et non : certes, ce n’est pas parce que la loi n’est pas appliquée ( soit refus de sédation, soit aide à mourir pratiquée en cachette) qu’il faut la changer, quoique ??? peut-être que si… mais pourquoi des médecins refusent-ils d’appliquer la loi ?
Ce depuis toujours, sans qu’ils soient inquiétés de quelque sorte que ce soit…
aucune sanction prévue… voilà le drame…
Un médecin peut faire comme il veut, n’importe quoi, dans un sens comme dans l’autre…
Je suis opposée à cette totale liberté des médecins qui devraient avoir des comptes à rendre de leur action et de leurs attitudes envers leur client, qui le paye pour qu’il soit à son service, pas pour qu’il lui impose ses propres idées.
La première action demandée aux médecins est de nous écouter, de tenir compte de notre avis, premier abord pour établir la confiance nécessaire , ensuite on leur demande de soulager nos souffrances, ce qu’ils ne peuvent pas toujours. Ils doivent reconnaître qu’ils ne font pas de miracles et que leur science a des limites.