8 Janvier 2018
SUICIDE ET ETHIQUE MEDICALE
« Grâce aux progrès technologiques, la médecine du XXIe siècle maîtrise de mieux en mieux les ressorts de la vie et tente d’assurer aux individus le statut de « bien portant ».
Mais quand le sujet se porte mal au point de ne plus vouloir ou pouvoir continuer d’exister, le médecin poursuit les soins… dans quel(s) but(s) ? »
La question est posée apparemment aux médecins…
pas aux usagers de la médecine et
encore moins aux usagers de la médecine psychiatrique à laquelle sont soumis tous les suicidés ratés…. Ce qui sous-entend qu’il faut être « fou » pour vouloir mourir ?
Pourquoi aucun de ceux qui ont été directement concernés n’est invité à la tribune ?
Dommage…
On sait que parmi ceux qui ont raté leur suicide, environ 1 sur 3 sont contents de poursuivre leur vie, après réflexion et prise en charge par les médecins et l’amour de leurs proches, tandis que les autres récidivent jusqu’à réussir leur mort.
Lorsqu’un suicide est raté, le médecin s’efforce de « sauver » la personne donc de la remettre sur les rails de la vie. Réussit-il ? Pourquoi ? Comment ? Dans quelles proportions ?
Il est évident que les suicides réussis échappent à la médecine qui arrive trop tard.
Mais peut-elle les prévenir ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?
Le « bien-être » vient-il uniquement de la médecine de notre système de santé ?
NON évidemment !
Car c’est le mal-être qui conduit au suicide, mal-être dont les causes sont extrêmement variées, mais le plus souvent liées à l’ environnement social et familial :
conditions de travail, de logement, de lien avec les autres (famille, amis, collègues), d’argent qui manque, etc. que les médicaments et les médecines diverses sont le plus souvent impuissants à changer.
Depuis l’avènement de la République laïque en France, dans laquelle les différents cultes religieux sont réservés à la sphère privée, le suicide est un droit car liberté de l’être humain : mon corps, ma vie, m’appartiennent! Je peux donc en toute lucidité décider d’y mettre un terme.
PHILOSOPHIE largement partagée chez les grecs anciens, stoiciens, épicuriens, et présocratiques, et dans d’autres civilisations (Japon et autres) .
Mais cet humain « appartient » à une société pour laquelle il peut être « utile ».
Alors si la société a besoin de cette personne, doit-on tout faire pour qu’elle continue à vivre, et ce dans et à quelles conditions ?
Et qui décide que tel ou telle est utile à la société ? Sur quels critères ?
La plupart des religions interdisent le suicide à leurs coreligionnaires, prétextant que seul Dieu a le droit de décider de notre vie, de notre mort.
Mais de nombreuses personnes pourtant croyantes se suicident malgré tout, ce depuis des siècles et des siècles, y compris du temps où l’anathème concernant le suicidé s’étendait à sa famille et à ses biens : punition pour cet acte impie : excommunication de la famille, préhemption des biens, exclusion du cimetière…
Quant aux athées, ils n’ont évidemment pas ce frein religieux.
Difficulté pour un médecin urgentiste qui reçoit un suicidé raté :
comprendre le geste de la personne, seul moyen de savoir s’il faut réanimer, jusqu’à quel état de santé restant réanimer, essayer d’éviter des conséquences trop graves pour la qualité de vie restante et essayer de remédier à l’environnement qui a provoqué ce geste.
Geste fait sur un coup de tête, sans réflexion ? Appel au secours ? Alors il faut porter secours.
Ou décision de la personne mûrement réfléchie ? À respecter alors absolument.
D’OÙ L’IMPORTANCE POUR CEUX QUI DEMANDENT UN DROIT À UNE AIDE À MOURIR,
lorsque la mort devient seule délivrance de tous nos maux, que ces maux sont incurables en la connaissance actuelle,
D’ÉCRIRE leurs convictions philosophiques qui leur permet de considérer l’acte de suicide comme un geste normal, et d’écrire leurs volontés de fin de vie :
SEUL LE TEXTE ÉCRIT DES DIRECTIVES ANTICIPÉES PEUT AIDER LE MÉDECIN (et les proches) à y voir clair dans les demandes d’aide à mourir active (on parle d’euthanasie ou d’aide au suicide) ou passive (laisser mourir en faisant tou ce qu’on peut pour éviter les souffrances : sédation totale sans autre soin), demandes qui devraient être respectées absolument :
On a pitié des animaux et de leurs souffrances de fin de vie, on n’a aucun scrupule à les faire « euthanasier » sans leur demander leur avis (impossible), ce qui est les « tuer ».
Tout vétérinaire pratique et acte sans problèmes majeurs.
POURQUOI CE MANQUE DE PITIÉ POUR LES HUMAINS dont certains demandent seulement d’arrêter de souffrir par endormissement et arrêt de tout autre soin (sédation profonde), et d’autres demandent un geste actif de la part du médecin pour activer la passage de la vie à la mort et éiter toutes souffrances supplémentaires ?
JE NE COMPRENDS PAS L’INHUMANITÉ DE NOTRE MÉDECINE PUBLIQUE.