9 Février 2018
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SANTÉ. QUEBEC
EN FRANCE
La loi s’appelle « DROITS DES PATIENTS ET DE LA FIN DE VIE ».
Elle ne parle pas des soins médicaux proprement dits parce que le droit et la médecine ce n’est pas le même domaine. Des juristes n’ont pas à dire aux médecins quelles méthodes de soins il faut ou non utiliser. Ce n’est pas leur métier. Tout à fait normal.
La loi ne peut que mettre un cadre aux pratiques médicales actuelles.
La dernière version date de 2016 (Leonetti Clayes) mais la précédente de 2005 (Leonetti) était quasiment identique, seules de petites précisions ont été notées.
Les précédentes qui avaient été un réel progrès en donnant enfin des droits aux « patients » clients de notre médecine, avaient été initiées par M Kouchner en 1999, puis 2002.
Auparavant les médecins avaient tous les droits sur nos vies : médecine totalement patriarcale, mais les « machines à prolonger les vies » n’existaient pas : leur utilisation a commencé en 1982.
Je regrette profondément que la loi sépare les patients en plusieurs catégories :
ceux qui sont proches de la mort d’après notre médecine et les autres, en quoi sont-ils différents ?
Sont-ils des citoyens à part qui n’auraient pas les mêmes droits que les autres ?
Comment définit-on la fin de la vie ?
Derniers moments d’agonie, quelques jours, parfois atroces…
ou bien
dès qu’une personne est atteinte de maux incurables qui la font souffrir moralement sinon physiquement et lui rendent son reste de vie intolérable pour elle même ?
Ce qui peut se produire plusieurs années avant la mort prévue par la médecine, suite à ces maux (cas de Anne Bert et d'autres malades du même genre) , et en attendant la personne peut mourir d’autre chose…
mais lorsque son reste de vie est devenue un enfer dont seule la mort la délivrera, on comprend que certains la demandent (pas tous d’ailleurs) ou la provoquent s’ils le peuvent encore.
Pour moi, rien ne justifie la séparation entre ceux dont on prévoit la mort médicalement et les autres.
Car la mort ne prévient personne, et nous sommes tous mortels, que nous soyons en bonne santé ou pas, jeunes ou vieux : les affaires de Vincent Humbert puis Vincent Lambert etc. le prouvent.
Nul ne sait quand ni comment, ni où…
Un malade incurable peut mourir d’autre chose que de sa maladie…
QUELQUES RAPPELS
Qu’est-ce qu’un soin palliatif ?
Défini par la circulaire Laroque de 1982 … et rendu obligatoire pour tous les médecins et soignants, dès cette époque :
Il s’agit d’accompagner le malade et donc de s’occuper moralement de lui et de son environnement, de diminuer ses souffrances au maximum, qu’il soit curable ou pas.
Donc évidemment les soins palliatifs sont dus à tous les patients, qu’ils approchent ou non de leur fin de vie présumée.
Depuis, on a institué dans les hôpitaux des services spécialisés de soins palliatifs destinés aux incurables. On a utilisé ces services pour la recherche sur les fins de vie, et on a formé des « experts » de la mort…
Pourquoi pas dans l’absolu ? Faire avancer la science… A condition que le patient « cobaye » soit bien traité donc d’abord écouté et respecté, ce qui n’est pas toujours le cas :
En particulier les patients qui demandent une mort plus rapide sont systématiquement muselés par une grande désapprobation de personnes qui considèrent le suicide comme un acte contraire à leur éthique personnelle, alors que le suicide est accepté comme liberté dans la République. Reste de religion en partie, mais aussi peur de perdre des clients (je l’ai lu tel quel dans la presse lors de l’accusation du Dr Bonnemaison : il faisait « perdre des client » aux soins palliatifs de son hôpital ! )
Qu’est-ce qu’une sédation ?
C’est un traitement qui endort le malade de façon temporaire (sédation partielle : avec réveils), ou de façon continue jusqu’à la mort (sédation continue et profonde) .
Tout médecin a le droit de pratiquer une sédation, selon la souffrance à traiter. avec ou sans directives anticipées,
dès lors que l’espoir d’amélioration de l’état de santé est vain avec les connaissances actuelles, le médecin doit arrêter tous les traitements et soins qui deviennent déraisonnables, mais évidemment il se doit de pallier aux souffrances tant morales que physiques, et les sédations diverses sont les seuls moyens à sa disposition.
La grande peur de certains médecins a amené le législateur à préciser que
tout citoyen peut demander par avance une sédation « terminale » (profonde et continue) s’il le souhaite,
ce qui dégage les médecins de toute responsabilité, en cas de désaccord avec des familles prêtes à faire des procès aux médecins.
NOUS VOULONS QUE LA LOI DE SANTÉ NE DISTINGUE PLUS DIVERSES CATÉGORIES DE CLIENTS-PATIENTS (le mot vient du latin et signifie : celui qui souffre) , PUISQUE TOUS SONT DES CITOYENS AYANT DROIT À LA CONSIDÉRATION DU SYSTÈME DE SANTÉ.
NOUS VOULONS QUE LES CITOYENS DONT LA SOUFFRANCE DE VIVRE EST DEVENUE TROP GRANDE, INCURABLE EN L’ÉTAT ACTUEL DES CONNAISSANCES, PUISSENT OBTENIR UNE AIDE POUR UNE MORT DOUCE ET RAPIDE,
S’ ILS LA DEMANDENT EXPRESSÉMENT,
DE PRÉFÉRENCE SI CE CHOIX A ÉTÉ ÉCRIT ET SIGNÉ DANS LEURS DIRECTIVES ANTICIPÉES, donc réfléchi depuis longtemps .
NOUS VOULONS QUE TOUT MÉDECIN TRAITANT ENCOURAGE SES PATIENTS À ÉCRIRE LEURS DIRECTIVES ANTICIPÉES,
À LES FAIRE CONNAÎTRE À LEURS MÉDECINS, À LEURS PROCHES,
qu’ils aient ou non les mêmes idées sur la vie :
On sait que tous sont différents, mais tous doivent avoir les mêmes droits à la considération:
les uns demanderont la prolongation maximum de leur vie, tant pis pour leurs souffrances,
les autres voudront en finir au plus vite,
les uns n’ont aucun scrupule par rapport à leur suicide, ou mort volontaire,
d’autres reculent devant l’idée même de mort volontaire :
à chacun sa philosophie de vie et aux médecins de la respecter.
Faut-il se pendre pour mourir alors qu’on souffre atrocement et ce de manière incurable ?
N’y a-t-il pas d’autres moyens de mourir en douceur ?
Si, on le sait depuis longtemps.
Alors le devoir des médecins est de porter assistance à leurs malades et mourants, donc de respecter leurs choix.
Et pour ceux qui ne voudraient absolument pas aller contre leurs idées religieuses en aidant à la mort volontaire, on leur demandera d’adresser leur patient à un collègue volontaire, il y en a.