8 Mars 2018
Question de suicides :
Je connais mal les suicides des adolescents, toujours dramatiques pour les parents, mais la vie est dure… et certains ne se sentent pas de l’affronter, pour des raisons diverses.
Par contre, JE CONNAIS BIEN LES SUICIDES DE CEUX QUI VONT MOURIR, ceux qui ne supportent plus leur longue maladie ou leur lourd handicap, ceux pour qui la mort est joie et délivrance.
PROBLÈMES QUI NE SONT PAS TEMPORAIRES MAIS DÉFINITIFS, INCURABLES
NON , pour la plupart, LE SUICIDE N’EST PAS UN CHOIX PAR DÉFAUT,
c’est UN CHOIX DE PHILOSOPHIE DE VIE :
On préfère une vie « bonne » mais on préfère une bonne mort à une survie
que l’on estime dégradante, non conforme à notre choix de vie,
la souffrance morale étant bien pire que la souffrance physique
et jamais prise en compte par les médecins ou si peu, parce que incurable évidemment ! puisqu’il faudrait un retour impossible vers le passé et que le reste à vivre est très court.
La majorité de ceux qui ne considèrent pas le suicide comme une liberté, un droit ordinaire, préfèrent souvent vivre « mal » avec seulement des recours pour moins souffrir, ils craignent de passer le pas.
C’est pour cela que lorsque le droit à être aidé à mourir est acquis, peu de gens l’utilisent :
à peine 2 % dans les pays qui ont ce droit depuis une dizaine d’années et plus (Pays bas, Belgique)
Ce qui ne veut pas dire évidemment que la loi ne doit pas le permettre !
2 % des mourants, c’est beaucoup de personnes en France. Et pourquoi ceux là seraient-ils les seuls à ne pas se voir respecter ?
L’égalité des droits oblige à ce que chacun soit libre de l’uasage de son corps.
Et la compassion, le devoir de la médecine de soulager les souffrances doit permettre une aide à mourir légale pour ceux qui la demandent.
La loi donnant le cadre dans lesquel les médecins pourront intervenir, cadre indispensable pour non pas limiter les aides, mais les contrôler : directives anticipées indispensables, demande réitérée, incurabilité, etc.
Citation :
https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-la-philo/tu-ne-te-tueras-point
En France, la prévention du suicide est devenue une cause nationale avec la création en 2013 par la Ministre de la Santé Marisol Touraine de l’Observatoire national du suicide.
… La prévention du suicide, telle qu’elle est mise en oeuvre dans les hôpitaux psychiatriques ou par les politiques de santé publique, pose une véritable question philosophique.
… quelle est la question philosophique derrière ?
Camus « Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide ».
… la question est de savoir si le suicide est le résultat d’une cause intérieur ou bien d’une cause extérieure.
Cioran, héritier de Nietzsche et de Schopenhauer :
« la vie n’est supportable que parce qu’il est possible, par une simple décision intime, d’y mettre fin. La liberté de se suicider est un réconfort. »
Spinoza : « le suicide est plutôt le résultat d’un état de soumission à des causes externes. »
Une autre question encore et qui nous intéresse particulièrement, car elle est inscrite au rang d’un des principes essentiels du droit français, c’est l’indisponibilité du corps humain qui pose des limites à la libre disposition de soi.
Le suicide, comme l’euthanasie d’ailleurs, représentant « l’acte extrême de disposition ».
Une question se pose: devrait-on interdire le suicide ?
Thérapeutique : L’interdire, c’est impossible, l’empêcher ou le prévenir, c’est une nécessité.
… l’Observatoire national du suicide affirme que
« le suicide constitue un choix par défaut, lorsque les autres moyens de soulager la souffrance semblent inaccessibles ».
chez les adolescents … un traitement médiatique réfléchi et adapté du suicide peut avoir une dimension préventive. ...
Sur les réseaux sociaux aussi, les psychiatres s’activent, comme le Docteur Christophe Debien, qui rappelle que « le suicide est une solution définitive à des problèmes qui, eux, sont temporaires. »