21 Juin 2022
Historique :
_ 1973 : Fait divers , un médecin aide sa mère de 93 ans a mourir , il écope de 1 semaine de mise a l’épreuve .
_ 1992 : Saskia est médecin .
_ Dans la pratique de la médecine , pour les cas graves , les médecins réalisent discrètement l’apaisement de la douleur quand la situation est ultime . Mais rien n’est écrit, c’est une pratique d’humanité .
_ En 1995, sont éditées des règles pour les médecins pour les euthanasies en fin de vie.
Le patient doit être demandeur
Le patient avoir des souffrances insupportables et incurables
Le patient refuse la poursuite de soins et traitements qu'il juge inutiles
La maladie est mortelle à terme
_ 2002 : La loi autorise l’aide à mourir et évolue en acceptant la démence et la vie accomplie du grand âge .
En pratique : Le médecin connaît ses malades, il les accompagne jusqu'au bout.
Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, il y a des échanges et discussions sur la mort qui approche et l’aide à mourir souhaitée (sédation ou euthanasie, laisser faire) avec le malade et avec les proches qu'il choisit pour sa fin de vie.
Les soins dits palliatifs (en réalité principalement anti-douleurs) sont donnés couramment à domicile par le médecin
Ainsi quand le patient souffre trop, quand la situation devient critique, que le patient envisage d’arrêter les traitements curatifs et palliatifs, la demande d'euthanasie se précise . On s'y préparait depuis longtemps.
La demande d'euthanasie doit être clairement exprimée par le malade et écrite. Alors la procédure peut s’engager, sans précipitation , avec toujours le malade qui s’exprime .
La demande du médecin est faite avec évaluation de la situation, elle passe par une commission qui l'accepte en général.
Puis il y a une visite par un deuxième médecin spécialisé pour l'euthanasie qui contrôle qu'on est bien dans les termes de la loi.
Enfin on décidé une date , sans précipitation, la famille participe généralement, le médecin connaît très bien son malade et son entourage .
Pour Saskia, c’est toujours après un temps de repos, pour être calme car ça prend de l’énergie. Çà se passe au domicile habituel avec les proches que le patient a choisi.
Une infirmière vient poser un cathéter quelques heures avant. Elle est experte, pas moi.
Puis le médecin repose toujours la question au malade en précisant qu’il y a toujours la possibilité d’arrêter.
C’est un moment spécial, une situation exceptionnelle pour la famille et ou les amis et un moment de grande concentration pour le médecin.
Deux produits sont injectés, penthotal puis curare, la personne s'endort et meurt rapidement. Tout se passe sereinement. On reste ensemble quelque temps.
Ensuite, le médecin fait les procédures administratives, déclaration et description de l’événement . Trois mois plus tard , il reçoit un rapport sur le fait qu'il a bien agi selon les règles.
Saskia réalise 8 a 10 actes par an . Elle préfère l’intraveineuse, car par la boisson, il peut y avoir des problèmes de déglutition , de vomissement …
LES QUESTIONS
Est-ce difficile pour vous ?
Non, cela demande de la concentration et de l'énergie mais on connaît bien le malade, on sait ce qu'il souffre et qu'on n'y peut rien, on est en accord avec lui. Il faut prendre du temps, je le fais hors de mon temps de travail habituel.
Vous arrive -t-il de faire une euthanasie à un patient qui n'est pas le vôtre ?
Oui, rarement, mais comme les médecins ont le droit de refuser de faire ce geste, il arrive qu'un patient se trouve en difficulté avec son médecin habituel.
Celui là me l'envoie avec tout son dossier médical. On prend le temps de discuter et je procède comme d'habitude selon les règles.
Y a-t-il eu des abus ?
Très rarement, mais un médecin a été condamné non pas parce qu'il avait fait une euthanasie mais parce qu'il n'avait pas suivi les règles. Affolé par la souffrance du malade il lui avait donné précipitamment une dose 2000 fois trop forte de morphine sans passer par les démarches officielles de la loi.
Y a-t-il des problèmes avec les familles ?
Rarement car on connaît bien le patient depuis longtemps en fénéral et on a donc eu des relations aussi avec ses proches.
Il arrive qu'un membre de la famille ne soit pas d'accord avec le projet du mourant. On en parle le plus possible pour arriver à un accord le plus souvent dans l'intérêt du patient.
Très rarement on n'y arrive pas et on explique alors que tant pis car dans la loi c'est seulement la décision du patient qui compte, prioritaire avant tout.