1 Octobre 2022
référence: philomag : voir texte ci joint
J'avoue ne pas comprendre cela... pour moi la mort est liée à la vie, ma mère en parlait tous les jours, sans doute reste d'une enfance orpheline difficile (elle était née en juillet 14, n'a pas connu son père disparu aux Dardanelles en 1915, sa mère est morte en 1918 de la grippe espagnole, et elle a été tiraillée entre grands parents maternels à la campagne et un frère de son père et sa femme parisiens comme elles)... mon père était lui aussi orphelin de père 1915, mais il en a moins souffert, restant avec sa mère très pauvre et ses deux grands frères d'un premier lit. Il a souffert de la faim mais pas du manque du père dont on parlait toujours.
A la campagne la mort était présente partout, humains et animaux, on en parlait sans crainte, les vieux, dès 60 ans, qui avaient un peu de bien, préparaient leur héritage et leur enterrement pour qu'il n'y ait pas de problème à leur mort entre les enfants.
Je n'ai pas connu la peur de la mort, juste une compagne de chaque instant ;
Enfant avec ma mère, on visitait les hospices à Paris : ma grand mère paternelle est restée 3 ans à Ivry, elle avait failli faire sauter son immeuble en oubliant le gaz! j'avais entre 6 et 9 ans, on y allait toutes les semaines, c'était encore de vastes dortoirs où les gens mouraient à petit feu...
c'était juste naturel! on entrait on leur disait bonjour, on leur faisait une bise, et ils étaient contents malgré leur état lamentable . Il y avait un beau parc où on allait se promener avec ma grand mère qui marchait encore bien malgré sa tête vide.
On allait aussi visiter les vieux et vieilles que ma mère connaissait bien à l'hospice de la Souterraine, dans la Creuse, tenu par les soeurs du couvent voisin. Très petit donc plus convivial, mais à l'époque les vieux de l'hospice étaient en dortoir.
La mort était naturelle, le bout de la vie.
On s'étonnait seulement des morts prématurées de jeunes enfants et de jeunes adultes : On disait injuste que la mort touche aussi les jeunes, mais il n'y a pas de justice dans la mort, les uns vivent très peu de temps, les autres font d'agiles centenaires, nul ne sait pourquoi.
A part l'accepter, que faire d'autre?
J'ai connu indirectement la guerre d'Algérie : pendant plusieurs années, quand on venait en vacances en Creuse, la première question était de compter les morts à la guerre, des jeunes appelés pris de force dans la guerre qu'ils ne souhaitaient pas faire... plusieurs morts que nous connaissions chaque année... les familles endeuillées faisaient face au malheur avec dignité.
Mais bien sûr à l'époque ni TV ni réseaux sociaux qui déversent chaque jour les violences du monde, pas de médecine qui s'écharne à prolonger les vies coûte que coûte... pas de machines à vivre (j'appelle ainsi tous ces appareillages qui permettent de nourrir, d'hydrater, d'oxygéner artificiellement, de nettoyer les reins, etc etc...)
Des médecins humains abrégeaient s'ils le pouvaient des agonies trop longues.
On ne parlait pas d'euthanasie encore moins de meurtre, on parlait de compassion : faire cesser les souffrances du mourant et par là même de ses proches.
Mais les médecins de cette époque se déplaçaient dans les familles et connaissaient bien leurs clients. Ils les suivaient pour beaucoup de la naissance à la mort.
Pas de consultation de 10 mn dans un cabinet impersonnel ! Pas de consultation par video !
Où le diagnostic se fait à distance par machines : prise de la tension, analyse de sang, radios, et autres échographies, scanners... où telle anomalie entraîne systématiquement le même traitement pour tous... protocole généralisé, indifféremment... alors que nous sommes tous différents et que notre environnement joue un rôle essentiel dans notre mal-être...
Les médecines ancestrales sont rejetées, pourtant médecins manuelles et médecines par les plantes sont connues et efficaces depuis des millénaires sur toute la terre... elles devraient être complémentaires des machines modernes, mais non rejetées par
un système qui privilégie Big Pharma qui éduque nos futurs médecins...
un système destiné par le grand capital à gagner de l'argent avant toute chose.
Seul reconnu par une sécurité sociale déviée de son but d'origine par un état capitaliste.