22 Octobre 2022
Le monde 21/10/22
Vers un nouveau régime de consentement pour la fin de vie ?
Brahim Bouselmi est consultant sur les questions de santé publique, ancien directeur d’établissements de santé
Sandrine Bretonnière est sociologue, coautrice du livre « Vivre et vaincre le cancer » (Autrement, 2016)
Ils appellent à
renverser le rapport de pouvoir qui maintient les malades dans une infériorité par rapport à leur médecin
C’est en prenant la mesure d’un nécessaire renversement du régime du consentement que les discussions pourront réellement s’enrichir.
(voir extraits en pièce jointe)
Cet analyse excellente va dans le sens de ce que j'ai toujours dénoncé dans
la loi de santé actuelle :
d'abord par son titre : droits des malades et de la fin de vie
qui discrimine les malades mourants des autres... comme si le fait d'approcher de la mort leur retirait tous leurs droits...
car c'est bien de cela qu'il s'agit :
1er cas : vous êtes malade et guérissable ou du moins vous pouvez vivre pas trop mal avec une maladie chronique malgré les inconvénients des traitements à vie.
Alors vous avez des droits :
le droit de refuser des traitements, opérations, soins etc... que la Médecine officielle vous propose...et vous explicite, parce que vous trouvez que les traitements vous rendront la vie trop pénible.
On suppose que seul le médecin – en position de domination : sachant - sait ce qui pourrait vous convenir... et que vous êtes ignare...
2ème cas : vous êtes affecté par divers maux incurables qui vous mènent à la mort dans un délai relativement court et vous rendent la vie impossible pour vous même (souffrances, défauts d'autonomie, défauts de qualité de vie, etc... )
Vous perdez vos droits !
Sous le prétexte que vous êtes vulnérable
on prétend que vous ne savez plus quel est votre intérêt,
on vous soumet au pouvoir médical qui aura le droit de décider à votre place :
Bien sûr on vous dira que :
Vous pouvez, appuyé par vos directives anticipées, refuser des traitements et soins qui prolongeraient votre vie, ce que vous ne voulez surtout pas.
Vous pouvez déjà demander une sédation complète au bout de laquelle vous mourrez, tous soins et traitements étant alors arrêtés, pour que cela ne dure pas trop longtemps.
Si vous l'obtenez avant les derniers jours d'agonie, vous avez de la chance...
Mais on vous refuse le droit à la mort rapide et douce, car on part du principe que personne ne souhaite mourir, ce qui est contradictoire avec ce qu'on voit tous les jours chez ceux qui souffrent le martyre avant de mourir.
Mais on vous considérera trop souvent comme « vulnérable » ce qui vous ôte tous vos droits d'être humain responsable...
alors c'est le médecin (et son équipe) qui passera outre à votre volonté pour vous imposer la sienne, sous couvert de bienfaisance :
ils prétendent savoir mieux que vous ce qui vous convient, ce qui est évidemment faux :
c'est vous qui souffrez moralement et physiquement, pas eux,
c'est votre corps
vous seul savez si vous préférez ou pas la mort à votre situation actuelle de souffrant
vous seul connaissez le niveau de vos souffrances morales, les pires,
celles que la Médecine refuse de considérer car elle n'y peut rien, ….
elle se contente de soulager autant qu'elle le peut des douleurs physiques et encore ces douleurs là elle ne peut pas toujours les retirer...
la médecine n'est pas toute puissante et n'empêche pas la mort d'advenir.
LES DIRECTIVES ANTICIPÉES :
C'EST INDISPENSABLE DÈS 18 ANS, ON N'Y PENSE PAS ASSEZ, NOUS SOMMES TOUS MORTELS ET NUL NE SAIT QUAND LA MORT ARRIVERA, JEUNE OU VIEUX,
vous devez réfléchir et écrire ce que vous attendez de la Médecine officielle au cas où vous ne pourriez plus le dire, alors que vous seriez dans un état entre la vie et la mort, incapable de vous exprimer... et cet état peut durer des années si la médecine le veut.
Sinon vous serez la proie du système médical et de vos proches... (pas forcément du même avis que vous)
MAIS EN 2022,
LA LOI DE SANTÉ EST TELLE QUE
VOUS N'AVEZ PAS LA CERTITUDE D'ÊTRE SUIVI PAR LA MÉDECINE :
Vous refusez toute réanimation, on vous réanime d'abord et on voit après, c'est la loi !
Vous demandez une aide pour mourir rapidement et en douceur : c'est refusé par la loi actuelle,
même la sédation pourtant légale est rarement mise en œuvre avant les derniers jours d'agonie...
Vous refusez certains traitements ou soins : si votre personne de confiance ne se montre pas suffisamment persuasive, vous avez de gros risques de les subir quand même...
Notre Médecine est toujours patriarcale et veut imposer sa volonté contre la vôtre
elle veut poursuivre des traitements et soins
non pas pour votre bien être (traitements souvent atroces à supporter) mais
pour la recherche scientifique sans vous le dire
(si vous acceptez d'être cobaye de la science, c'est bien, mais vous devez le savoir et c'est votre droit de refuser d'être un cobaye... )
ou
pour l'argent qu'elle y gagne avec Bigpharma (la sécu paye... , vos complémentaires santé aussi... vous peut-être en plus ? )
ou simplement
parce qu'elle refuse la mort par idéologie comme s'il était possible d'être immortel
parce qu'elle croit toujours en une souffrance rédemptrice soutenue par les religions
parce que certains sont persuadés qu'en cajolant les mourants, en les persuadant qu'il n'est pas possible de préférer la mort à la vie (vouloir mourir va contre l'idée qu'ils ont de la création divine) , cela retire les demandes d'aide à mourir qu'ils refusent par principe.
C'est vrai que lorsqu'on empêche les personnes de s'exprimer sur leur vœu de mort, ils finissent par abandonner et se résignent à attendre la mort malgré leurs souffrances morales sinon physiques.
MAIS NOUS VOULONS UNE MEDECINE AU SERVICE DES CITOYENS
ce qu'elle n'est pas actuellement.
Une médecine dans laquelle il y aura égalité entre le médecin qui connait des techniques, des médicaments et fait el diagnostic, et le citoyen seul habilité à connaître son corps et ses souffrances tant morales que physiques, ses réactions par rapport aux traitements proposés, seul habilité à savoir s'il veut encore vivre malgré un état de santé déplorable ou s'il préfère mourir dans ces conditions de vie qu'il ne supporte plus.