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www.jacqueline.salenson.fr

fin de vie : droit à la mort volontaire accompagnée par un médecin pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'IVV = interruption volontaire de vie , lorsque la mort s'annonce

vu le film Plan75 hier à toulouse : mes commentaires

J'ai eu la chance de pouvoir voir le film Plan 75 hier à Toulouse avec l'association Ultime Liberté. Ce film est passé très vite sur les écrans français...

"Plan 75" est un film minimaliste, sans effets spéciaux tape-à-l’oeil, sans rebondissements renversants. Le Japon qui y est filmé ressemble à s’y méprendre au Japon d’aujourd’hui.

Science fiction : pour lutter contre le vieillissement de sa population qui obère ses finances publiques, le Japon a mis en place un plan d’accompagnement à l’euthanasie dénommé "Plan 75" destiné – comme son nom l’indique – aux plus de soixante-quinze ans.

Le but : Permettre aux personnes qui le souhaitent après 75 ans de bénéficier d'une euthanasie gratuite et même se voir octroyer un petit pécule d'environ 2/3 de smic pour l'usage qu'on veut : on les aide pour réserver 2 derniers jours dans hôtel de luxe s'ils le souhaitent, tout autre usage est possible.

J'ai beaucoup aimé ce film sobre et pragmatique.

Pour moi 77 ans, cette fiction offre une liberté appréciable, j'aimerais un tel choix en France, utopique pour le moment :

Je préfère le suicide à l'EHPAD. C'est mon choix.

Et pour le moment en France tout est fait

  • pour m'empêcher de choisir une mort douce et rapide et

  • me contraindre à une suicide violent traumatisant pour mes proches...

Est-ce mieux ?

Ce film scandalise nombre de français, y compris parmi les adhérents de Ultime liberté...

pour eux c'est une incitation au suicide des vieux... « amorale » ?

Pour moi non, c'est juste une permission avec un cadeau pour rendre les derniers jours agréables particulièrement aux plus pauvres.

En quoi obliger les vieux à terminer leurs jours en EHPAD ou en soins palliatifs hospitaliers, qui refusent le droit de mourir, dans un état de dégradation souvent très grand : grabataire voire dément,  et contre leur gré, serait-il plus moral ?

En France

LA LOI DE 1982 INTERDIT TOUTE « INCITATION » AU SUICIDE, PRESQUE TOUTE COMMUNICATION SUR LE SUICIDE, pourtant phénomène réel existant depuis toujours, comme s'il était réaliste d'obliger quelqu'un à se suicider contre sa volonté... en dehors de tout harcèlement condamné par la loi par ailleurs depuis longtemps !

LA LOI DE NON ASSISTANCE À PERSONNE EN DANGER suppose a priori que la mort est un danger pour tous et jamais la délivrance de beaucoup de personnes en souffrances qui la réclament !

CES DEUX LOIS DEVRAIENT ÊTRE REVUES pour différencier la fuite devant un accident d'une aide active à mourir, et pour permettre à chacun d'avoir accès à la connaissance autour des suicides, voire l'accès aux produits adéquats à la mort douce et rapide pour ceux qui le veulent.

TOUT EST FAIT EN FRANCE POUR EMPÊCHER TOUT SUICIDE, occasionnel comme fondamentalement souhaité, bien que le suicide soit resté en théorie une liberté républicaine !

Mais on ne veut pas le voir : débrouillez vous pour vous suicider seul et si les seules méthodes à votre disposition sont épouvantables, cela pourrait vous en dissuader ?

On dénie aux français la liberté sur leur corps, leur santé, leur choix de vie jusqu'au bout de la vie : Notre médecine toute puissante, de plus en plus privée quoique payée en grande partie par la sécu et nos complémentaires santé, veut les « protéger » de la mort , y compris contre leur gré, et contre la nature qui fait que tout vivant meure. On reste dans l'idée très catholique que se suicider est une offense à dieu ou aux autres...

On fait dire que la médecine est faite pour nous empêcher de mourir, que la mort est l'échec du médecin : eh bien non, c'est une grave erreur.

La médecine peut parfois repousser momentanément la mort, mais pour quelle qualité de vie ? Selon la qualité de vie restante, c'est un bien ou un mal.

Je demande à la médecine seulement d'améliorer ma qualité de vie, diminuer mes souffrances, et je refuse un allongement de ma vie qui aurait le résultat opposé.

LE JAPON (que je connais mal) : Beaucoup de personnes âgées doivent encore travailler et sinon sont réduites à la mendicité, foyers, etc... la solidarité familiale est défaite comme chez nous par les distances prises entre parents et enfants, liées à la vie moderne, les aides sociales, bien sûr certains n'ont pas ou plus d'enfants, la vie est difficile pour nombre de travailleurs...

Une population vieillissante comme chez nous qui coûte très cher en aides, même si l'or gris rapporte beaucoup d'argent là bas aussi...

Ce film raconte l’histoire de quatre personnages principaux  dans cette fiction :

l'Etat a permis et même encouragé la mort volontaire des personnes de plus de 75 ans, qui doivent laisser la place aux jeunes...

Michi, une octogénaire, qui vient de perdre son emploi de femme de ménage dans un grand hôtel et dont le logement va être détruit sans espoir d’en retrouver un rapidement, se résout à y souscrire.

Elle n'a plus aucune famille, et ne peut retrouver ni travail ni logement. Elle a quelques amies qui ne peuvent rien pour elle.

Hiromi, un jeune cadre, a été embauché par l’organisation en charge du "Plan 75" et a la responsabilité de convaincre des personnes de plus de 75 ans de signer ces contrats. Il retrouve ainsi son oncle perdu de vue depuis des années... Il doit laisser ce dossier à quelqu'un d'autre, moins impliqué affectivement.

Yoko, une autre employée de l’organisation, chargée de l’accueil téléphonique noue avec Michi une relation filiale... (théoriquement les contacts entre employés et clients sont interdits)

Maria est une Philippine, émigrée au Japon, elle travaille au chevet des personnes âgées pour y économiser la somme nécessaire à l’opération de sa petite fille de cinq ans, atteinte d’une grave malformation cardiaque. Travailler dans un centre d'euthanasie est mieux payé qu'ailleurs : elle change d'emploi pour y aller.

"Plan 75" pose frontalement la question de la place des personnes âgées – et des plus pauvres – dans nos sociétés contemporaines . Et la question de la mort choisie.

Une tradition du suicide au Japon = la plus noble décision :

- hara kiri tradition des samouraïs : mode de suicide particulier au Japon qui consiste à s'ouvrir le ventre. Il était obligatoire pour les daimyo et pour les samouraïs après une sentence de condamnation à mort. Il était aussi pratiqué volontairement pour venger son honneur.

Les Japonais utilisent plutôt le mot seppuku.

- éloignement et mort volontaire des parents devenus une charge pour les autres.

Rappel :

le film La Ballade de Narayama réalisé par Keisuke Kinoshita et sorti en 1958 :

Un village de haute montagne, au Japon : selon une coutume ancestrale, et, à cause du manque de nourriture, les hommes et les femmes de plus de 70 ans doivent être transportés sur le dos, par un des leurs, et abandonnés au mont Narayama. La vieille Orin, en âge d'y être conduite, encourage son fils, Tatsuhei, à accomplir cette tâche. La mère est déterminée mais le fils agit contre sa propre volonté.

Un remake dû à Shōhei Imamura, a obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes 1983 : Cette adaptation quasi-naturaliste du best-seller de Shichirō Fukazawa, est aux antipodes de celle réalisée en 1958 par Keisuke Kinoshita (qui qualifie la version d'Imamura de « pornographique »)

 

 

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