4 Décembre 2022
principe contraire à l'interdit d'homicide : NON
l'homicide est la mort de quelqu'un provoquée par la violence de l'assassin autre.
Le suicide n'est pas un homicide :
c'est le choix de préférer mourir que vivre encore, choix respectable à mon avis :
… vivre encore un peu pour tous ceux dont la vie est déjà condamnée par les maladies, handicaps, etc... mal être qui ne peut pas être guéri.
Pourquoi oblige-t-on des suicidés ratés à continuer de vivre ? Leur choix serait une erreur de leur part ? Peut-être... 3 sur 4 recommencent jusqu'à réussir... mais le 4ème est content d'avoir été empêché...
Lorsque le suicide est réfléchi avec ses proches, justifié par une fin de vie trop difficile
c'est différent d'un geste suicidaire spontané sous le coup d'un événement insupportable...
sans réflexion préalable ni demande d'aide.
La demande d'aide au suicide vient de l'idée de préserver ses proches d'un suicide violent auquel ceux qui n'ont pas accès à une drogue douce sont condamnés. Alors que la décision de mourir est prise.
valeur de fraternité et de non abandon : NON
fraterniser signifie écouter l'Autre, le respecter,
tout autant dans le fait de l'aider à vivre si c'est possible que
dans le fait de l'aider à mourir quand il n'y a pas d'autre perspective pour lui (elle).
L'aide active à mourir autorisée ailleurs n'est donnée que sous conditions très strictes qui demande auparavant discussion, soins, écoute et incurabilité du patient. Ce qui prend au minimum habituellement 6 mois d'échanges, de dossiers médicaux, etc...
la dignité est une valeur sur laquelle on ne peut pas transiger...
à condition d'être d'accord sur le sens donné à ce mot, qui n'est pas universel.
Pour moi la dignité intrinsèque est un mythe. RESPECTER L AUTRE .
Seule MA dignité compte, c'est l'idée de MA dignité qui est essentielle, pas celle d'un autre.
Nous avons tous des idées différentes sur le seuil de tolérance où s'arrête MA dignité.
l'autonomie est entamée par la fragilité liée à la maladie : NON
d'une part ne pas confondre autonomie physique et autonomie mentale,
d'autre part les directives anticipées sont faites pour donner ses directives de fin de vie au cas où l'autonomie mentale serait atteinte (coma, impossibilité de s'exprimer, …)
quand on dit quelqu'un fragile ce n'est qu'un prétexte pour le commander et refuser de l'écouter sous prétexte qu'il ne serait plus en état de penser lui même...
or j'ai mis toute une vie à forger ma philosophie de vie et il n'est pas question que j'en change, même affaiblie.
Que la demande d'aide à mourir soit examinée et discutée, c'est le cas dans tous les pays qui ont légiféré pour l'autorise !
la mort fait partie de la vie : oui évidemment.
Si certains l'ont oublié c'est en partie la faute d'une Médecine occidentale qui se veut « dieu » et capable d'empêcher toute mort... qui a trop longtemps considéré la mort comme son échec... et a fait croire à certains qu'ils seraient éternels...
Mais médecine occidentale et les autres n'ont jamais empêché les vivants de mourir, humains et autres créatures !
Les rites du deuil ont disparu ? Pas chez tous, et ils sont très diversifiés.
La société doit remettre la mort à la place qu'elle n'aurait jamais du perdre :
juste naturelle, et qui arrive à tout âge et à n'importe quel moment.
Que l'on peut parfois reculer mais jamais empêcher.
une réponse expéditive dispensera des efforts pour les soins palliatifs...
réponse expéditive à la demande d'aide à mourir ? pourquoi expéditive ?
Ce n'est le cas nulle part et ce n'est pas ce qui est demandé.
Il est bien évident qu'avant de permettre à un médecin une aide à mourir
on s'assure de l'état de santé incurable de la personne qui la demande,
on s'assure donc d'avoir soulagé au mieux ses souffrances (pas seulement douleurs physiques) :
Les « soins palliatifs » sont un grand mot pour dire seulement qu'
on donne des antidouleurs adaptés et qu'on accompagne moralement la personne dans son entourage,
c'est le devoir de base de toute médecine même si certains médecins l'ont oublié.
Pas besoin de spécialistes pour çà.
Que certains médecins fassent de la recherche pour améliorer l'accompagnement anti douleurs et l'accompagnement moral, soit, mais cela relève de cas particuliers de recherche, avec permission évidemment des patients concernés.
une demande de reconnaissance, de lien et d'écoute (de la part du patient?)
de quel lien parle-t-on ? Je ne comprends pas...
Que le patient demande à être écouté, et reconnu comme humain est évident et pas souvent le cas dans une médecine plus technicienne que humaine... à l'heure actuelle.
Cela n'influence en rien un choix de vie ou de mort venu de la façon de gérer sa vie pour chacun ou chacune.
Ne pas oublier que dans les pays qui ont autorisé cette aide depuis de longues années, les demandes n'excèdent pas 4% des mourants... 96% préfèrent vivre mal que de mourir.
Non l'aide à mourir ne sera jamais donnée sans discussions préalables, c'est le but d'une loi que de définir le cadre adéquat.
le fossé entre aide à mourir et valeurs du soin
créé artificiellement par des personnes persuadées que leur amour suffira pour que des personnes en voie de mourir s'accrochent à la vie, pourquoi cette fausse croyance ? Très marquée par un reste de catholicisme qui interdit le suicide comme offense à leur dieu.
Aider à mourir bien comme la personne le souhaite est une valeur de soin comme une autre.
D'ailleurs dans les pays voisins, l'aide à mourir est donnée au cœur des soins palliatifs, donnés à tous.
contradiction entre les conduites médicales devant des idées suicidaires
Je ne vois pas de contradiction entre « sauver » un suicidaire de la mort ou l'aider au contraire :
tout dépend des cas et des motifs. Les « suicidaires » ne sont pas un monobloc :
Leurs raisons d'en finir avec leur vie est pour chacun.e différentes.
Liées à une fatigue ou un événement passager, créant une dépression nerveuse passagère guérissable
ou bien pour des personnes qui en ont « marre » de vivre une vie de souffrances morales voire physiques incurables et refusent cette vie là.
Le psychiatre comme tout médecin doit s'adapter aux différences énormes entre les cas .
un acte obligatoirement médicalisé ?
Pas forcément mais
demandant un médicament adapté que seuls les médecins ont le droit de prescrire dans notre système de santé : il faut bien passer par eux
ou changer le système de santé actuel... où les médecins sont tout puissants...
Ensuite, le médicament pourrait être donné par des infirmiers ou pris par la personne elle même si elle le peut.
Mais pourquoi un médecin abandonnerait-il son patient aux portes de la mort ? Pas très « moral » , il me semble...
légiférer au nom d'une exception d'euthanasie n'a pas de sens
oui mais il n'en est pas question...
légiférer sous le coup de l'émotion est irrecevable...
depuis 40 ans qu'on en parle, il me semble que il n'y a pas d'émotion particulière sur le sujet...
dérives et pente glissante :
l'idée que l'autorisation d'aide à mourir provoquerait beaucoup de demandes est absurde et prouvée par les pays qui l'ont pratiquée depuis longtemps...
très peu de demandes mais au nom de quoi refuser de les satisfaire, dans le cadre du respect de l'Autre ?
hyper-médicalisation de la vie :
C'est déjà le cas, le gain de survie est d'environ 20 ans pour une vie en mauvaise santé avant la mort, lié aux traitements et opérations de notre médecine...
Notre médecine fait tout pour empêcher la mort d'advenir, excessif sûrement.
Passer les dernières années de sa vie entre hôpitaux médecins, analyses examens, n'est pas vivre réellement... pas pour moi en tout cas...
une question de civilisation :
le droit à être aidé à mourir en fin de vie serait liée à une société individualiste ?? pas sûr...
La majorité de ceux qui choisissent la mort aidée pensent d'abord à préserver leurs proches d'une dégénérescence aussi pénible pour eux que pour les proches.
Ils pensent aussi à ne pas peser sur l'économie du pays pour des frais médicaux inutiles et vains.
Beaucoup d'altruisme dans ce choix de mort plus rapide après bien souvent des années de prolongation médicale de vie acceptées un temps.