Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
www.jacqueline.salenson.fr

fin de vie : droit à la mort volontaire accompagnée par un médecin pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'IVV = interruption volontaire de vie , lorsque la mort s'annonce

en Belgique: la loi relative à l'euthanasie a rendu la parole au patient et sa liberté

https://www.lavie.fr/actualite/philippe-mahoux-en-belgique-la-loi-relative-a-leuthanasie-a-rendu-la-parole-au-patient-84369.php

 

Sénateur émérite, ancien chef de service en chirurgie au CHR de Namur et membre de Médecins sans frontières, Philippe Mahoux, livre son témoignage.

Auteur : De la fabrique des lois

Un des artisans de la loi sur l’euthanasie, en 2002, et de son extension aux mineurs, en 2014.

La proposition de loi émanait du Parlement (comme très souvent en Belgique)

Le problème nécessitait de trouver une solution qui rende le droit au patient, et aide le médecin qui répond à sa demande de poser le geste ultime d’humanité, celui qui demande une empathie énorme. La gravité du sujet était de trouver une solution au problème inacceptable de la souffrance. Les soins palliatifs n’enlevaient rien à la nécessité absolue de trouver une solution avec l’euthanasie : parce que les soins palliatifs ne règlent pas tous les problèmes, et parce que nous voulions garder LA LIBERTÉ DU PATIENT à y recourir.

Nous étions convaincus de développer les soins palliatifs, sans considérer qu’ils résolvaient le problème de l’euthanasie. Est-ce qu’il y a une famille qui n’a pas été confrontée à une fin de vie insupportable, alors qu’on a les moyens de pouvoir y mettre fin ? C’est un des problèmes qui touchent chaque personne, car chaque personne mourra, et n’aura pas l’occasion de choisir nécessairement les circonstances de sa mort.

Le mineur avait acquis sur le plan juridique le droit de parler dans beaucoup de processus, mais pas dans celui-là. Il n’y avait pas d’urgence, mais un cheminement qui s’est fait.

Nous avons donc introduit des modifications dans la loi par rapport aux mineurs : le patient formule la demande, mais il est représenté juridiquement par ses parents. Nous avons aussi considéré qu’il fallait surmonter le caractère arbitraire de l’âge, mais qu’il fallait faire vérifier par des spécialistes la capacité de discernement, qui constitue le critère de l’applicabilité de la loi.

Nous avons enfin décidé que la maladie psychique isolée, prise en tant que telle, ne pouvait pas être considérée comme condition de l’euthanasie des mineurs, car il faut du temps pour déterminer si cette maladie est incurable.

Depuis 2014, seulement 4 mineurs ont été euthanasiés.

Puisque la loi est d’ordre général, pourquoi en avoir fait une pour si peu de cas ?

La loi est d’ordre général, mais est-ce que c’est le nombre qui détermine si elle doit être votée ou non ? Est-ce que c’est le nombre qui est important, par rapport à un problème de cette nature ?

S’IL N’Y EN AVAIT QUE 1 CONCERNÉ, CELA JUSTIFIERAIT DE FAIRE UNE LOI.

J’ai toujours considéré que le véritable scandale, c’était que des enfants souffrent et meurent dans des circonstances intolérables.

Je déplore la caricature qu’on a pu faire en France de nos débats parlementaires…À entendre ce qui est parfois dit de nous, nous signons les déclarations d’euthanasie au milieu des bocks de bière ! Nous ferions cela avec beaucoup de légèreté ! Il n’y a pas moyen d’être léger, là-dedans.

Depuis 2002, LA LOI A RENDU LA PAROLE AU PATIENT, et procure à tous un apaisement : s’il m’arrive quelque chose qui est intolérable, je pourrai y avoir recours.

Je suis allé récemment dans une unité de soins palliatifs pour interroger le personnel soignant, qui reconnaissait qu’il y a des douleurs incoercibles, liées aux circonstances de la mort. Je suis médecin moi-même, et je peux dire que mourir dans une hémorragie digestive, c’est intolérable ! Il reste aussi des polypathologies et des états de désespérance par rapport à des situations de délabrement physique. Le sentiment de déchéance dépend du regard des autres, mais pas exclusivement.

Quant à la sédation palliative, elle déconnecte le patient par rapport à l’entourage. Ça conduit à la réduction de la maîtrise que je peux avoir sur ma propre situation. C’est une question de choix individuel, qui ne peut régler tous les problèmes.

Quel serait l’intérêt de pratiquer l’euthanasie sans la déclarer ? Le risque pris par le médecin est trop grand…

la CFCEE n’a que le pouvoir de vérifier si les euthanasies sont déclarées conformément à la loi. Elle ne se substitue pas au pouvoir judiciaire.

les hôpitaux et maisons de repos belges ne peuvent pas opposer de clause à la pratique de l’euthanasie, loi en 2020.

L’objection de conscience est pour les soignants mais par pour les institutions médicales ?

QUI FINANCE TOUS LES HÔPITAUX ?

QUEL EST LE PRINCIPE D’ÉGALITÉ FACE À LA MALADIE ?

Les droits sont les mêmes pour tout le monde. Aucune structure ne peut empêcher que la loi soit appliquée. C’est un droit !

LA LIBERTÉ NE VA PAS SANS L’ÉGALITÉ ET LA SOLIDARITÉ.

Est-ce que l’euthanasie, en permettant à chacun de décider seul de sa mort, n’a pas paradoxalement encouragé la mentalité libérale individualiste, et aggravé l’éparpillement de la société en petits îlots ?

Je pense que c’est exactement l’inverse : les individus vivent toute une série de choses, des discriminations, des injustices, la pauvreté…

Ils se constituent collectivement, et créent des groupes de pression, pour que leurs revendications soient portées en place publique, comme sur la fin de vie. Le mouvement qui a permis la dépénalisation de l’euthanasie a été collectif.

NOUS GARANTISSONS LA VOLONTÉ DU PATIENT, ET LA LIBERTÉ DU MÉDECIN.

il y a la crainte que l’environnement créé par l’euthanasie fait peser sur les personnes âgées un sentiment d’inutilité et d’improductivité…

C’est exactement l’inverse ! Les gens atteints de maladies graves et évolutives, sachant que l’euthanasie existe, expérimentent un effet positif.Je pense que c’est la même chose pour les personnes âgées : le jour où elles se trouveront dans les circonstances de la loi, atteintes de souffrances incurables, y compris dans le cadre de « poly-pathologies », avec une impotence systématique, elles pourront adresser leur demande.

Quant à la crainte que vous évoquez, nous avons été perpétuellement attentifs à cela. Si le sentiment de déchéance est dans les yeux des autres, il faut corriger ce regard.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article