8 Mars 2023
77 ans, administratrice du Choix, citoyens pour la mort choisie, et adhérente militante à Ultime Liberté, militante pour le droit de l’aide active à mourir depuis 2004 :
autrefois admd puis AAVIVRE sa fin de vie…
Je déclare vouloir pouvoir choisir ma fin de vie, comme tant d’autres, femmes et hommes,
sans avoir besoin de m’expatrier (si j’ai assez d’argent et d’aide pour le transport) ,
sans qu’on m’oblige à souffrir trop longtemps avant de mourir, quelles que soient les raisons de mes souffrances incurables, sans m'obliger à passer par ces services spécialisés de soins palliatifs où je refuse d'aller
sans qu’on me contraigne à me défenestrer (moyen préféré des femmes qui se suicident) ou autre moyen violent de mort volontaire, pour obtenir la mort délivrance de tous les maux !
Avec les hommes qui nous soutiennent… nous réclamons le libre accès à une fin de vie qui respectera notre choix.
Nous réclamons UNE LOI DE NOTRE SYSTÈME DE SANTÉ qui permette aux médecins qui le voudront de nous aider, hommes et femmes, pour une mort douce et rapide, programmée ou non .
Nous demandons aussi une révision des lois contre la provocation au suicide et de la non assistance à personne en danger, pas encore d’actualité, dommage !
Depuis toujours, les femmes sont le plus souvent les «aidantes» lors de la maladie, la mort de nos proches. Nous connaissons donc (trop) bien les souffrances de la fin de la vie !
Les métiers d’aide dans la santé, dans l’accompagnement à domicile, sont très largement féminins : Ils et Elles côtoient la souffrance et la mort tous les jours.
Vieille tradition patriarcale : la femme au service des autres… élevée dans ce sens depuis l’enfance. Même si çà change un peu…
Nous-mêmes sommes souvent seules au seuil de la mort : Notre espérance de vie, ou de survie, est supérieure à celles des hommes…Traditionnellement, dans un couple, l’homme est plus vieux que la femme...même s’il y a des cas contraires
Passé un certain âge les femmes sont très nombreuses à vivre seules, qu’elles soient célibataires, veuves ou divorcées. En proportion beaucoup moins d’hommes, même âgés, vivent seuls. Ils ont une femme, une compagne souvent bien plus jeune, une fille qui s’occupe d’eux… parfois un fils…
La trop grande vieillesse isole : les amis sont morts avant nous, les enfants, s’il y en a, ont volé de leurs propres ailes et sont devenus lointains, notre société met les vieux à l’écart de la vie :
les résidences seniors : des ghettos luxueux peu accessibles, trop chers pour la majorité des femmes seules, pour ceux qui ne sont pas encore dépendants : d'après la DREES, les pensions des femmes sont en moyenne 40 % inférieures à celles des hommes en 2022...
les Ehpad : autres ghettos de personnes plus ou moins dépendantes, 75 % de femmes et plus , tant dans les résidents que dans les soignants…
Les mauvaises fins de vie sont plus souvent le fait des femmes…
L'idéologie de la société française d'accompagnement aux soins palliatifs SFAP, acceptée comme formatrice ! est de refuser toute demande de mort volontaire accélérée... une idéologie pro-vie imprégnée de religion. Elle veut ne rien changer et conserver un pouvoir médical toujours patriarcal : en fin de vie, c'est toujours le médecin qui a le dernier mot de par la loi actuelle!
malgré des directives anticipées précises.
Son empreinte est beaucoup trop importante pour une association loi 1901 qui se fait passer pour le porte parole des soins palliatifs hospitaliers publics... Elle demande sans cesse plus d'argent, plus de services spécialisés au lieu d'insister pour que la circulaire Laroque non démentie de 1986 soit enfin suivie : TOUS les médecins et TOUS les soignants (infirmiers et aide soignants) doivent être formés pour soulager les souffrances d'un patient, mourant ou non, ce qui implique aussi de s'occuper de ses proches.
Les services spécialisés ont plutôt un rôle de recherche pour améliorer la prise en charge des douleurs physiques et souffrances morales :
les soins palliatifs c'est un grand mot pompeux pour parler d'anti-douleurs, d'anti dépresseurs outils de soulagement des souffrances. la plupart des autres techniques utilisées dites soins de confort sont spécifiques à chaque maladie pour empêcher la personne de mourir. C'est aussi pour rappeler que le médecin n'est pas seulement un technicien des organes malades mais un humain qui soigne un autre être humain avec ses dimensions humaines dans son environnement humain : sensibilité, émotion, empathie indispensables .
Mourir est le dernier acte de ma vie, et nul autre que moi ne devrait pouvoir décider de ma façon de terminer ma vie. je préfère mourir en m'endormant dans mon lit que de finir au bout d'une corde (ou autre moyen atroce, traumatisant pour les autres) ... ceci non pas pour moi mais pour mes enfants et petits enfants, tout à fait d'accord avec mes idées. Eh oui, à la veille de la mort je pense toujours aux autres!
Je dois pouvoir être aidé.e par une médecine compatissante si je le demande pour ne pas souffrir inutilement.
Actuellement la Médecine décide de nos vies, toujours patriarcale, malgré des lois qui restreignent un peu son pouvoir lorsqu’on est encore actif, mais qui laisse le médecin décider à notre place lorsque nous sommes affaiblis et mourants :
Grâce à M Kouchner, depuis 2002,
nous avons le droit de connaître notre dossier médical, donc la vérité médicale sur notre état de santé
nous avons le droit de refuser soins et traitements qui ne nous conviennent pas,
nous pouvons nommer une personne de confiance qui pourra discuter avec les médecins à notre place si besoin
Avec les lois Leonetti
nous pouvons écrire nos directives anticipées pour dire ce que nous voulons pour notre fin de vie, mais nous ne sommes pas sûr.e.s d’être respecté.e.s,
nous pouvons demander une sédation finale mais pour l’obtenir, il faut attendre les derniers jours d’agonie… (il faudrait "mériter sa mort" par de grandes souffrances préalables? )
interdit d’être aidé.e pour une mort douce et rapide, programmée avec nos proches, toujours considérée comme un assassinat… alors que la décision de mourir étant celle du mourant, c’est une forme de suicide.
Nous sommes toujours pieds et poings liés dans notre fin de vie, considérés par une Médecine qui ne pense qu’à prolonger nos vies, y compris contre notre volonté, comme des mineurs incapables (personnes fragiles, vulnérables ? ) alors que la fin de vie nous laisse la plupart du temps adultes responsables… et si nous sommes devenus trop faibles ( "vulnérables"... je déteste ce mot! quelle suffisance de ceux qui s'auto-considèrent comme nos protecteurs) , bien que nous ayons écrit et réécrit nos directives anticipées en prévision de ce moment,
D’ailleurs le titre même de la loi Leonetti (loi des malades et de la fin de vie) indique la discrimination entre malades considérés en cours de vie et ceux qui sont en fin de vie, pour lesquels la loi est différente !
Alors que le terme « fin de vie » n’a pas le même sens pour les médecins et pour les malades !
Le décret d’application de la loi actuelle pour les médecins considère comme fin de vie les derniers jours d’agonie.
Les malades parlent de leur fin de vie dès lors qu’ils se savent condamnés par leurs maladies, suites d’accident, handicaps incurables à une mort proche certes mais peut-être seulement dans plusieurs mois voire plusieurs années.
Le mot "maladie" n'a pas le même sens dans le langage courant et dans celui des médecins :
Des médecins qui n’ont pas le droit de soulager nos souffrances en fin de vie par la mort souhaitée, mort délivrance.
Des médecins obligés de nous laisser souffrir parce que la sédation profonde et continue ne leur est permise que les derniers jours de vie.
Des médecins qui risquent de perdre leur travail s’ils nous aident pour une mort douce.
Des médecins obligés d’agir en cachette s’ils prennent ce risque.
Nous demandons aux députés et sénateurs de légiférer pour que
le patient puisse toujours être celui ou celle qui décide de sa vie, jusqu’au bout,
avec des directives anticipées nécessaires (ou testament de vie) que la Médecine devra respecter ,
avec la liberté de demander une aide médicalisée pour mourir selon son choix et de l’obtenir dans un cadre assez large.
Une grande majorité de français le réclament depuis très longtemps…
la convention citoyenne aussi, tout naturellement.
Les grands opposants sont la SFAP, association privée, les religions... qui n'ont rien à faire dans la législation de la République laïque qui devrait respecter sa devise: liberté, égalité, fraternité.
la Belgique, la Hollande, le Canada et d'autres pays, … ont des lois qui peuvent nous servir de modèles quant à la liberté de choix et l’aide possible pour le mourir de leurs citoyens, sans souffrances, et avec leurs proches.
La France est capable de légiférer ainsi. Il est urgent de le faire.