3 Mai 2023
CANADA
L’aide médicale à mourir repose en grande partie sur le respect des droits des individus et sur l’empathie. C’est notamment en s’appuyant, dans la Charte des droits et libertés du Canada, sur le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne, que la Cour Suprême du Canada a autorisé l’aide médicale à mourir dans l’arrêt Carter c./ Canada, en 2015.
voici les principaux arguments en faveur de l’aide médicale à mourir :
1. L’aide médicale à mourir permet de mettre un terme à des maux irrémédiables.
Rien ni personne ne doit obliger un être humain à endurer des souffrances, qu’elles soient physiques, psychologiques ou existentielles. Quand les douleurs ne peuvent être soulagées, même avec les meilleurs soins, l’aide médicale à mourir peut être vécue comme une délivrance.
La Cour Suprême du Canada avait d’ailleurs considéré que l’interdiction de l’aide médicale à mourir empiétait sur la sécurité des patients qui devaient endurer des souffrances intolérables, car cela peut conduire à des actes violents contre eux-mêmes.
2. Disposer librement de son corps est un droit fondamental.
C’est l’un des principaux arguments en faveur de l’aide médicale à mourir : elle offre aux patients la possibilité de décider des conditions et du moment de leur propre mort. L’aide médicale à mourir repose sur la liberté de choix. En effet, pourquoi une personne apte à consentir ne pourrait-elle pas décider librement de sa fin de vie ?
La Cour Suprême considérait dans son arrêt de 2015 que la prohibition de l’aide médicale à mourir « privait les patients du droit de prendre des décisions relatives à leur intégrité corporelle et aux soins médicaux et qu’elle empiétait ainsi sur leur liberté ».
3. L’aide médicale à mourir permet de partir dans le respect de ses propres valeurs.
Les patients peuvent considérer que la maladie va porter atteinte à leur conception personnelle de la dignité, et préférer ne pas vivre dans ces conditions.
Pour les personnes dont l’état va se dégrader en raison d’une maladie neurodégénérative cognitive confirmée, les demandes anticipées ont fait l’objet d’une proposition au printemps 2022 et devraient être réétudiées lors de la prochaine session parlementaire.
4. C’est une procédure très stricte et réglementée.
Les textes en vigueur encadrent rigoureusement l’aide médicale à mourir. Les patients doivent répondre à plusieurs critères pour y avoir recours afin d’éviter les dérives. Ainsi, l’AMM représente seulement 3,3 % de tous les décès au Canada.
Critères (tous les critères doivent être vérifiés)
être admissible aux services de santé financés par le gouvernement fédéral, d’une province ou d’un territoire (ou pendant le délai minimal de résidence dans une province ou un territoire, ou de carence d’admissibilité applicable).
avoir au moins 18 ans et être mentalement apte, ce qui signifie avoir la capacité de prendre des décisions éclairées en matière de soins;
avoir un problème de santé grave et irrémédiable qui cause des souffrances physiques ou psychologiques intolérables, selon l’appréciation personnelle de la personne;
faire une demande volontaire d’aide médicale à mourir qui n’est pas le résultat de pressions ou d’influences externes;
donner un consentement éclairé pour recevoir l’aide médicale à mourir.
5. L’accompagnement est sécurisé et médicalisé.
Effectuée dans un cadre spécialisé avec des professionnels de santé, l’aide médicale à mourir permet de protéger le patient. Elle empêche la clandestinité du geste et ses dérives, voire le suicide, déchargeant d’une souffrance supplémentaire les patients et leurs proches.
6. Les citoyens sont pour l’aide médicale à mourir.
L’opinion publique est très majoritairement en faveur de l’aide médicale à mourir.
De plus, et selon une étude récente, 80% des Québécois souhaitent également permettre aux citoyens de faire une demande anticipée d’AMM advenant un diagnostic confirmé de maladie neurodégénérative cognitive de type Alzheimer.