13 Septembre 2023
Sauver des vies et inscrire dans la loi le droit de mettre fin à ses jours: une contradiction sur le chemin de la légalisation de l’aide active à mourir?
«La loi ne peut pas envoyer deux messages différents en même temps, le suicide ne peut être que médicalement évité et non assisté.
Pr Michel Debout est psychiatre et membre de l’Observatoire national du suicide
Agnès Firmin-Le Bodo, ministre déléguée aux Professions de santé, a déjà indiqué que l’expression «mort choisie» pourrait être retenue afin d’éviter un télescopage avec l’emploi du mot «suicide».
«Nous travaillons avec les membres du Groupement pour l’étude et la prévention du suicide (Geps) afin que cette politique éminemment importante reste centrale et qu’à aucun moment elle ne soit questionnée par les travaux menés sur l’ouverture d’une aide active à mourir», précise son cabinet.
AUCUN RAPPORT ENTRE LE SUICIDE « ORDINAIRE »
ET
LA MORT CHOISIE EN FIN DE VIE
donc évidemment
LA PRÉVENTION DES SUICIDES ET L'AUTORISATION POUR L'AIDE À LA MORT CHOISIE NE SONT PAS INCOMPATIBLES !
QUAND ON PARLE DE PRÉVENTION DU SUICIDE, IL S'AGIT DE PERSONNES QUI NE SONT PAS EN FIN DE VIE, c'est à dire condamnés par maladies et handicaps à une mort relativement proche et avec trop de souffrances incurables qu'ils ne veulent plus supporter.
Ceux qui se suicident hors fin de vie ne demandent jamais d'aide aux médecins ni souvent à quiconque. Quelles causes des suicides hors fin de vie ?
Souvent événementiel, suite à un deuil, une perte de travail, un chagrin d'amour, une mise à la rue (perte de logement) … : si la personne rate son suicide, on peut espérer l'aider à résoudre son problème... et donc lui permettre de vivre à nouveau normalement
Autres causes : maladies dites mentales souvent incurables et très difficiles à gérer pour l'intéressé et les médecins. Lorsqu'on peut guérir, tant mieux. Lorsque la personne peut trouver avec un suivi une qualité de vie acceptable, tant mieux.
Mais combien de maladies mentales incurables ? Faut-il alors permettre la mort choisie, après 10 ans de traitements sans amélioration par exemple ? (j'ai rencontré de telles personnes qui souffrent atrocement, alternativement enfermées à l'hôpital et chez elles par leur entourage ? depuis plus de 10 ans... et sous l'empire de drogues chimiques qui les abrutissent... voire détruites par des chocs électriques au cerveau... )
Pour le moment le gouvernement a décidé d'exclure ces cas difficiles de l'autorisation de l'aide à la mort choisie... possible récemment en Belgique pour certains cas rares.
Le suicide, c’est aussi «une déflagration pour ceux qui restent», témoigne Marie Launay, une sexagénaire dont le mari et père de ses cinq enfants s’est suicidé. Ancien alcoolique, suivi en psychiatrie après un sevrage, il a mis fin à ses jours en 2016. « Quand un parent se suicide, c’est d’une brutalité inouïe. »
un exemple particulièrement mal choisi : un homme gravement malade qui n'a pas supporté la privation de sa drogue (l'alcoolisme est une maladie)
DEPUIS 1789 LE SUICIDE EST UNE LIBERTÉ ! UN DROIT DE L'HOMME, propriétaire de son corps et de sa vie.
Condamné par les religions SAUF CHEZ LES MARTYRES ET LES MILITAIRES EN GUERRE, mais
HONNEUR DE L'ÊTRE HUMAIN chez les grecs anciens, au Japon et dans bien d'autres civilisations, y compris chez nous : plutôt le suicide que la torture pour les prisonniers politiques ou en temps de guerre pour ne pas risquer de parler et devenir des traîtres...plutôt le suicide que la honte...
Ce qui est brutal pour les proches, c'est que le suicidé tient volontairement ses proches à l'écart, dans l'ignorance de son geste, qu'il soit spontané – souvent- ou pensé depuis quelque temps...Non pas abandon des proches mais sentiment d'être incompris donc impossibilité de partager ses sentiments de détresse. D'où sentiment de culpabilité fréquent – à tort- chez ceux qui restent : ils n'ont pas PU écouté, entendre, aider à vivre... Ils n'ont pas mesuré la détresse de l'autre... qui la cachait bien. Pas étonnant qu'ils n'aient rien vu venir.
AU CONTRAIRE DANS LA MORT CHOISIE EN FIN DE VIE, le mourant en parle avec ses proches, ses médecins, leur demande de l'accompagner, ou du moins de respecter son choix.
Un mort préparée, programmée avec les proches et les médecins. Rien de caché, pas de secret.
On constate que dans ces cas là, au contraire, le deuil des proches est plus simple, préparé avec le mourant depuis plusieurs mois, voire des années.
«Nous ne sommes pas que des individus atomisés. Il faut être très prudent sur ce qu’est une demande de mort. On a tous rencontré dans notre pratique clinique des personnes qui ont fait une tentative de suicide et ont voulu tuer une partie d’elles-mêmes, mettre fin à une partie de leur vie mais non mourir. »
Alors il ne s'agit pas de « suicide » !!! le suicide c'est l'intention de se tuer soi même.
Si la volonté n'était pas de mourir, il ne s'agit pas d'un suicide.
L’INTERDIT DE TUER EST TOUJOURS RESPECTÉ en Belgique et dans tous les pays qui ont autorisé l'aide médicale à mourir
Il ne s'agit pas de « tuer » quiconque dans l'aide médicalisée à la mort choisie par le patient en fin de vie : c'est la les maladies les handicaps les souffrances incurables qui tuent,
pas le médecin qui aide le patient à mourir sereinement, en douceur, quand il le décide :
l'intention est celle du patient.