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www.jacqueline.salenson.fr

fin de vie : droit à la mort volontaire accompagnée par un médecin pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'IVV = interruption volontaire de vie , lorsque la mort s'annonce

ma réaction à l'interview de jacques Ricot, le Pélerin magazine: FIN DE VIE IL FAUT DE NOUVEAUX DROITS POUR LES PATIENTS

Suite à l'article paru dans le journal très catholique "le <pélerin" le 26 SEPT, je réagis : 

https://www.lepelerin.com/france/societe/jacques-ricot-face-a-la-mort-on-ne-peut-pas-tout-maitriser-8182

Qui est Jacques Ricot : Né le 23-10-1945 en Vendée, Jacques Ricot a fait ses études à Nantes. Licencié de philosophie, sociologie et lettres, titulaire d’un D.E.A. de psychologie, agrégé de philosophie en 1969. Professeur honoraire : cours de bioéthique au département de philosophie , Université de Nantes,Membre du bureau de l’association Philosophia. 1992 rencontres avec des soignants, pionniers des soins palliatifs et en demande de formation philosophique.  De 2007 à 2019 Auteur de plusieurs ouvrages, dont « Penser la fin de vie, l'éthique au cœur d'un choix de société »

Quelques idées de J Ricot opposé à tout changement de loi comme nombre d'acteurs de soins palliatifs :

Suite a son travail avec des soignants de soins palliatifs, il s'intéresse particulièrement à la fin de vie . Naturel : Philosopher, selon Montaigne, n'est-ce pas apprendre à mourir ?

RAPPEL SUR LA LOI ACTUELLE 2016 et ce que nous voulons pour demain :

au delà de la liberté de conscience à laquelle nous devrions avoir droit encore plus au seuil de la mort,

donc liberté de choisir notre façon de mourir

nous voulons l'égalité de droits et la solidarité des médecins envers leurs patients-clients :

nous ne voulons plus être obligé d'aller mourir à l'étranger, ce qui est impossible aux plus pauvres

nous ne voulons plus qu'on nous regarde souffrir et qu'on refuse de nous aider à mourir en paix

Actuellement la Médecine peut abuser de son pouvoir quasi absolu sur ses patients surtout en fin de vie, pour prolonger des vies contre la volonté de l'intéressé et nombre de médecins mentent et donnent de l'espoir quand il n'y en a pas.

LA LOI DIT certes que le médecin doit suivre les directives anticipées mais :

HORMIS demande d'aide active à mourir... et demande déraisonnable de prolonger la vie

SAUF en urgence,

et

SAUF si les directives lui paraissent inappropriées...

autant dire qu'il n'est tenu que à faire ce qui lui plait...

d'autant que la déraison et l'inappropriation est relative au médecin... aucun critère légal, aucun critère médical...

Certes le médecin prend la décision avec son équipe, mais cette équipe est sous ses ordres... non indépendante.

Certes le médecin doit écrire sa décision et la justifier mais les directives ne sont regardées que lorsque le malade est mourant... donc difficile pour lui de contester la décision... même s'il en a le droit... et trouver un autre médecin relève de la gageure !

Notre critique de la loi actuelle est d'abord la critique du pouvoir absolu des médecins qui persiste en fin de vie, lorsque le patient est le plus vulnérable... alors que tant que le malade peut s'affirmer, il peut refuser traitements, soins opérations etc... même si les médecins n'aiment pas çà : certains refusent alors de soigner...

Citations personnelles de Jacques RICOT :

« Face à la mort on ne peut pas tout maîtriser » : banalité

"La vie a sa part propre de mystère. On ne sait pas et on ne peut pas tout. banalité

« Liberté de choisir sa mort ? C'est une compréhension erronée de la notion de liberté qui embrouille les choses. »

C'est son opinion... et il juge mauvaise l'opinion des autres...

« Une partie de la société française aujourd'hui veut faire coexister des libertés personnelles avec des droits individuels qui s'étendraient ainsi à l'infini. »

NON, l'infini est hors de portée...

« Comment, alors, faire société, comment avoir une notion équilibrée de ce qu'est le bien commun? »

LE BIEN COMMUN:

La liberté s'arrête où commence celle des autres, tout simplement...

Ne pas faire à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'il vous fasse...

Egalité de droits , Solidarité et entr'aide.

J.R. "Le suicide, qui est d'abord une énigme, constitue une liberté personnelle, nullement un droit impliquant la société."

le suicide n'est pas une énigme particulière,  nombre de personnes l'ont choisi et le choisiront encore demain, depuis des millénaires...

pour des raisons très diverses...

choix ponctuel ou après longue réflexion... ,

il est parfois honni (offense au dieu créateur) en particulier des religions sauf martyrs... et soldats...

mais aussi demandé et glorifié (du militaire qui préfère mourir que risquer de trahir sous la torture, des martyrs de toutes les religions (qui préfèrent mourir plutôt que de se renier) , pour laver un honneur bafoué dans certaines sociétés, etc... ,

J.R. « si vous considérez le suicide comme un droit ultime, comme un droit de l'Homme, vous troublez sa prévention....

La prévention se révèle de fait une condamnation du suicide : Ce serait mal de décider de mourir.

Celui qui a raté son suicide est considéré comme un malade psychiatrique, on veut le ramener à une raison qui serait de ne plus jamais recommencer... retrouver le goût de la vie...

Qui en est juge ? La médecine...

et pourtant, non, tous les suicides ne relèvent pas de maladie mentale guérissable ou non.

Notre société technocrate a laissé depuis les années 1980 environ, explosion des techniques de survie, la Médecine moderne, alliée à Big pharma, de plus en plus technocrate et inhumaine, prendre l'autorité sur nos vies, médecine toute puissante qui refuse toute mort .

Petite histoire : le suicide, maladie mentale? 

Dans la société très catholique d'autrefois, du temps de la monarchie de droit divin, le suicide était interdit, crime de lèse-majesté envers Dieu, on condamnait non seulement le suicidé, ex-communié, interdit des derniers sacrements, interdit d'enterrement (toujours religieux) et de cimetière , mais toute sa famille était excommuniée et privée de ses biens... donnés à l'Eglise...

A un certain moment, il y a eu amélioration : l'Eglise, devenue riche avec les indulgences (12ème siècle, apparition des protestantismes avec Luther et Calvin), a accepté de pardonner au suicidé et à sa famille (non responsable ne réalité) en décidant que le suicide était le signe d'une maladie mentale... ce qui exonérait sa famille de l'excommunion et de la privation de ses biens.

C'est l'Eglise romaine  en France au 12ème siècle qui a décidé que se suicider était signe de maladie mentale...

Avec la révolution de 1789,  et l'abolition avec la monarchie absolue de la religion catholique obligatoire... LE SUICIDE DEVIENT LA LIBERTE PAR ESSENCE

Aimer la vie, serait-ce une obligation ?  Peu de vies faciles et agréables d'un bout à l'autre, la majorité des vies connaissent des périodes difficiles... particulièrement dans la fin de la vie.

Le goût de la vie dépend des conditions de notre vie, un minimum de besoins doit être satisfait, ce qui n'est pas toujours le cas ni dans la famille, ni dans la société. Combien d'enfants élevés sans amour et soins suffisants quand ce n'est pas plus grave avec des agressions subies ? Combien d'adultes laissés à l'abandon par la société ? Combien de souffrances non soulagées car non soulageables?

Aider les mourants qui demandent une mort plus rapide et presque instantanée, est demandé par plus de 75% de LA CONVENTION CITOYENNE 2022.

Tous les sondages depuis des dizaines d'années montrent plus de 90% des Francais favorables au droit de choisir sa mort et d'y être aidé par un médecin lorsque les souffrances deviennent insupportables et sont incurables.

J.R. « deux dynamiques différentes : Quelqu'un qui se suicide, même avec assistance, croit poser un acte de souveraineté ultime – même si ce dernier me paraît illusoire. Mais en le faisant, cet individu n'entraîne personne d'autre dans sa décision, excepté un médecin prescripteur. Pour l'euthanasie, des tiers sont impliqués pour décider sa mort. Et cela change tout. »

tout simplement FAUX ! DANS LES DEUX CAS

(suicide assisté et euthanasie, vocabulaire qu'on abandonne d'ailleurs pour parler d'aide médicale active à mourir )

LA DÉCISION DE MOURIR EST CELLE DU PATIENT – en voie de mourir -

jamais celle du médecin !

Dès lors que la personne (mourante, souffrante ) demande l'aide de la médecine pour une mort anticipée très rapide programmée avec ses proches (ou plus lente , non programmée si sédation),

le médecin qui consent à l'aider est impliqué comme soignant pour soulager les souffrances

  1. çà commence par l'étude du dossier médical de la personne par une équipe médicale.

  2. ensuite le médecin rédige l'ordonnance du produit mortel (il est seul habilité à le faire, décision de l'OMS)

  3. le médecin se procure les médicaments utiles

  4. ou bien la personne prend le médicament seule si elle le peut, ou bien on le lui injecte (médecin ou infirmier) , la mort vient en quelques minutes comme prévu.

J.R. « Je trouve regrettable que certains organismes d'éthique en France aient cru devoir proposer l'euthanasie à des personnes prétendument dans l'incapacité de se suicider seules ! »

Faut-il préférer les laisser souffrir ?

J.R. «  Les soignants ne veulent pas donner la mort »

EXPRESSION FAUSSE : il n'est pas question de cela, il est question d'accepter la volonté de mourir plus vite de celui/celle  qui va mourir et le demande et refuse les prolongations habituelles qui prolongent aussi ses souffrances...

J.R. « Moins vous êtes en relation directe avec la mort, plus vous êtes favorable à l'euthanasie. Et inversement ».

Ce n'est que son opinion, pas la mienne, au contraire... pas celle de nombre de témoins de morts dans des souffrances atroces...

J.R. « D'ailleurs, si 90 % des personnes en bonne santé se disent favorables à l'accès à l'euthanasie, seules 0,3 % des personnes gravement malades persistent dans une telle demande quand elles sont accompagnées, soulagées, soutenues. »

Ce n'est pas du tout les chiffres donnés en Suisse ou en Belgique :

moins de 10% des personnes « mourantes » demandent une aide pour mourir plus vite

moins de 5 % l'obtiennent.

Environ 25% des personnes demandant une aide active pour mourir, et l'ayant obtenu, vont jusqu'au bout. Les 75% d'abandon sont en réalité des personnes mortes avant la date choisie, naturellement (entre la demande et la date fixée, il se passe habituellement 3 à 6 mois), des personnes qui repoussent la date sans renoncer à leur projet, et quelques uns qui changent d'avis, ce qui est tout à fait possible jusqu'au dernier moment.

J.R. « Il n'appartient pas aux médecins d'être les juges ultimes du droit de vivre ou de mourir. »

C'est pourtant la réalité actuelle avec des médecins toujours décideurs en fin de vie !!!  qui majoritairement prolongent les vies... même quand la personne le refuse...

La loi Leonetti invite les citoyens à rédiger des directives anticipées pour clarifier les situations en fin de vie. Vous-même, l’avez-vous fait ?

Pas encore, car ce que j'aurais à y écrire se trouve déjà dans la loi française: pas d'acharnement thérapeutique, pas de souffrance inutile. En revanche, si je suis victime d'une pathologie à l'évolution prévisible, je les rédigerai. Mais, à mes yeux, il est plus important encore de nommer quelqu'un de confiance qui pourra s'exprimer en mon nom. Je le suis moi-même pour plusieurs personnes que j'accompagne et soutiens.

À bientôt 78 ans se croirait-il immortel ? Et inaccessible à l'accident imprévisible par essence ? ou bien s'il souffre changera-t-il d'avis comme beaucoup de ses confrères... ?

 

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