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www.jacqueline.salenson.fr

fin de vie : droit à la mort volontaire accompagnée par un médecin pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'IVV = interruption volontaire de vie , lorsque la mort s'annonce

la mort volontaire de jacqueline jencquel militante à l'admd pour la mort choisie

UNE MILITANTE POUR LA FIN DE VIE CHOISIE

2 FEV le livre de son ami sort en librairie : témoignage d'un accompagnant

https://information.tv5monde.com/societe/video/le-dernier-soir-questionne-sur-le-tabou-de-la-fin-de-vie-en-france-2707691

Thomas Misrachi, reporter, publie son premier livre « Le Dernier Soir ».

Il aborde la fin de vie d'une de ses amies, qui a fait de sa mort un acte militant.

Il s'agit de Jacqueline Jencquel.

Elle était en bonne santé, elle ne souffrait pas et pourtant elle a décidé de mourir à l'âge de 77 ans. C'était son choix.

Je voudrais rectifier :

si Jacqueline Jencquel ne souffrait pas de maladie grave,

elle souffrait chaque jour des inconvénients de santé dus à sa vieillesse, devenue indigne d'elle même,

elle n'était pas en bonne santé mais en mauvaise santé, souffrant de poly-pathologies dites bénignes mais dont le cumul devient insupportable à un certain moment.

Son état lui interdisait les plaisirs qu'elle avait tiré auparavant de sa vie. Et elle ne voulait ou ne pouvait pas vivre autrement. 77 ans d'habitudes...

"la santé est un état de complet bien être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité".Définition de l'OMS en 1946, relayée par la convention européenne des droits de l'homme.

A contrario, on peut donc être en mauvaise santé avec ou sans maladie au sens médical du terme, grave ou chronique et surtout définie par la Médecine, il suffit d’être en état de mal être physique mental et social, ce qui peut arriver avec de multiples pathologies et souffrances qui rendent la vie insupportable.

Comme nombre de personnes d'un certain âge :

  • elle souffrait du dos, des articulations fatiguées, petites pertes de mémoire, les mains qui tremblent, petite incontinence,

  • les amis qui se raréfient : ceux de notre âge sont morts ou malades,

  • incapacité de vivre comme elle aimait vivre auparavant : sortir, plaire, faire de nouvelles rencontres, trop de problèmes de santé que certains minimisent à tort :

  • elle ne supportait plus ce nouvel état de santé déficient ,

  • elle préférait bien mourir comme elle avait bien vécu, à son idée.

Des enfants adultes dispersés sur le globe, devenus parents, autonomes,

un mari qui avait voulu divorcé et s'était remarié,

il ne lui restait plus que le passé, et il ne l'intéressait pas :

elle l'avait vécu, avec des hauts et des bas comme tout le monde, plutôt bien,

mais le présent était devenu pénible et l'avenir s'annonçait encore pire...

On ne guérit pas de la vieillesse, c'est une maladie incurable...

Lisez et relisez son livre... (voir références plus loin)

J'ai bien connu Jacqueline : il fut un temps où nous étions ensemble administratrices à l'admd, par rapport à la vie et à la mort, nous étions sur la même longueur d'ondes :

vivre au présent, le mieux possible, profiter de ce que peut nous donner la vie,

et envisager une mort choisie si demain notre présent cesse d'être supportable pour nous mêmes.

Nous avons fait nos choix de vie, nous voulons choisir notre mort, comme la plupart des adhérents à nos associations qui militent pour que demain la loi permette l'aide à mourir médicalisée.

Merci à Thomas Misrachi de l'avoir accompagnée le jour de sa mort, c'est rassurant de ne pas être seul.e ce jour là.

Elle avait pensé longtemps aller mourir en Suisse avec son amie Erika Preisig, et puis le trajet était long et fatigant, pourquoi ne pas mourir chez elle ? C'est ce qu'elle avait décidé finalement mais il était plus rassurant pour elle d'être accompagné par un ami. Il est dur de mourir dans la solitude absolue.

Elle lui a demandé. Il a accepté malgré les risques dus à la loi de non assistance à personne en danger (de mort) qui ne distingue pas la fuite devant un accident de l'accompagnement à un suicide raisonné de longue date.

Mais la jurisprudence a toujours acquitté ceux qui étaient présents lors d'un suicide décidé et préparé de longue date par celui ou celle qui est mort.e volontairement.

Il en a fait un récit dans son livre que je n'ai pas encore eu le temps de lire :

De nombreuses personnes font comme lui discrètement sans que cela soit dit, médecins et particuliers. Encore moins écrit. Souvent même le décès volontaire n'est pas déclaré comme tel : une personne âgée et souffrante qui meurt, cela n'a rien d'anormal...

N'oublions pas que

2000 médecins et infirmiers avaient déclaré en 2007 avoir aidé leurs patients à mourir comme ils le souhaitaient, parce qu'ils le demandaient, atteints de souffrances incurables

https://www.infirmiers.com/profession-ide/plus-de-2000-medecins-et-soignants-lancent-un-appel-en-faveur-de-la-depenalisation-de-leuthanasie

Depuis plusieurs émissions télévisées ont montré des médecins et autres soignants, où ils disaient avoir aidé des patients à mourir, aucun n'a été inquiété par la Justice à ce jour.

Le mourant était soulagé, la famille aussi. Pas de plainte, au contraire un grand merci.

Souffrir longtemps avant de mourir n'est plus acceptable, sauf par ceux qui le veulent par foi religieuse, on ne les en empêchera pas !

on a les moyens

  • non pas de soulager toutes les souffrances en gardant la vie (soins palliatifs)

  • mais d'aider à mourir sans obliger à souffrir longtemps auparavant,

    • que ce soit par sédation terminale (à modifier complètement) dite aide passive

    • ou par aide active à mourir, programmée avec les proches,

et cela doit être fait dans LE RESPECT DE LA DEMANDE DU PATIENT.

Il est grand temps que la loi soit en accord avec les pratiques. Non à la clandestinité qui pourrait entraîner des dérives.

Il faut qu'un médecin puisse aider à mourir celui ou celle qui n'en peut plus de vivre trop mal.

Il serait bon que demain la vieillesse poly-patholique soit prise en compte, et non pas niée.

REFERENCES

LE DOCUMENTAIRE FILME PAR SON FILS

https://www.france.tv/france-3/paris-ile-de-france/la-france-en-vrai-paris-ile-de-france/5418843-la-mort-du-loup.html

Printemps 2018. Jacqueline Jencquel, 74 ans, mène une vie confortable dans un grand appartement parisien à Saint-Germain.

En dehors de quelques douleurs de son âge, cette mère et grand-mère est en bonne santé (donc elle ne l'est pas , en bonne santé ! ).  Mais voilà, Jacqueline a décidé de mourir.

La militante pour le suicide assisté crée le buzz dans les médias en annonçant qu’elle mettra un terme à sa vie en janvier 2020.  

Dans cet intervalle de temps qui se réduit inexorablement, elle fait face à la caméra de l’un de ses trois fils, celui du milieu. Jacqueline se raconte frontalement et fait exploser les tabous autour de la mort, de l’amour, du désir, de la maternité.

Elle repousse « la date » pour vivre un dernier printemps, un dernier été. Mais quand la naissance d’un petit-fils s’annonce, l’apparente solidité de Jacqueline vacille et elle repousse encore sa mort. Le temps s’étire dans ce sursis durant lequel le fils capte, comme un supplément d’âme, les moments que Jacqueline offre aux siens, à elle-même, à son combat. 

NOTES DE SON FILS

Dans cette vidéo, ma mère parle de ses projets de suicide tout en plaisantant et en usant de séduction avec le jeune journaliste qui l'interviewe. Mais même si cet événement est l’étincelle du film, celui-ci avait en vérité commencé beaucoup plus tôt.

Je filmais ma mère par intermittence depuis de nombreuses années.

Après cette interview, quelque chose a cependant changé. Elle est devenue une célébrité du « suicide assisté ». Les gens l'arrêtaient dans la rue, des journalistes, des cinéastes et des metteurs en scène lui rendaient visite et s’intéressaient à elle. Elle appréciait cette attention soudaine, qui la confortait dans ses convictions. 

Pour mon père, mes frères et moi, cela faisait déjà plus de dix ans qu'elle annonçait sa propre mort. À l'époque, elle était encore vice-présidente de l'ADMD, l'Association française pour le droit de mourir dans la dignité. Ses annonces étaient devenues si récurrentes qu'aucun d'entre nous ne les prenait plus au sérieux. Lorsqu'elle fit part publiquement de ses intentions, grandit en moi la crainte qu'elle soit finalement sérieuse et un sentiment d'urgence me submergea.

Le processus de réalisation de ce film me donnait à passer plus de temps avec elle, à échanger sur ses projets avec une franchise inhabituelle. C'était en quelque sorte une manière de l'immortaliser – pour moi, pour ma fille, pour ses autres petits-enfants.

J'étais conscient de la futilité de mon objectif et avais toujours à l'esprit les mots de Susan Sontag : « Toutes les photographies sont des memento mori. Prendre une photo, c'est s'associer à la condition mortelle (…) d'un autre être. » Avec le temps, quelque chose d'autre s'est mis en route.

À plusieurs reprises, j'ai vu ma mère se faire aborder par des hommes et des femmes partageant les mêmes idées qu’elle et qui envisageaient de mettre fin à leurs jours. Contrairement à elle, nombre d’entre eux souffraient de maladies graves en phase terminale. Malgré cela, ils ne parvenaient pas à parler de leur projet à leur famille.

C'est aussi pour elles et eux, ainsi que pour leurs enfants et leurs proches, que j'ai voulu réaliser ce film. J'espère qu'il offrira un nouveau regard sur un sujet encore tabou. 

Enfin, même si la toile de fond du film est le suicide assisté, je souhaite que ce film soit aussi une célébration de la vie. Pour citer les paroles de Guy Lombardo et l'une des chansons préférées de ma mère, voici ce que j'aimerais que les spectateurs retiennent : « Prends du bon temps, il file si vite. » 

SON AUTOBIOGRAPHIE

https://www.editionsfavre.com/livres/terminer-en-beaute/

On laisse au hasard un des moments les plus importants de la vie, celui de sa mort.

Pourquoi faire l’éloge d’une personne morte, dans un cercueil? Les enterrements sont tristes et solennels. Et surtout, la personne concernée n’est plus là.

Pourquoi ne pas y penser en amont, en parler avec ses proches et envisager une date raisonnable pour partir debout et en pleine conscience? Boire un coup, s’embrasser et rire en pleurant?

Ce n’est possible que si nous ne sommes pas fauchés à notre insu, en plein milieu d’une vie active.

Lorsque cette vie touche à sa fin et s’accompagne de trop de douleurs, de problèmes de santé, de solitude ou de détérioration des sens,

cela peut être au début, au milieu ou à la fin de l’hiver soit entre 75 ans et 100 ans,

on devrait pouvoir sereinement prendre congé, si on le souhaite.

Ne pas être un fardeau pour soi et pour ses proches, cela devrait être un choix pour tous, selon moi.

 

 

 

 

 

 

 

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E
j'ai vu le film réalisé par son fils et l'émission consacrée à la sortie du livre. le traitement du sujet dans le film m'a beaucoup déplu et ne présente aucun intérêt concernant la fin de vie en général, cette personne me semblait surtout égocentrique et en recherche de notoriété. rien à voir avec le documentaire "les mots de la fin" par exemple. quant à l'émission c'est une promo pour le livre faite par des copains et copines journalistes. sinon un grand merci pour la tenue de ce blog<br /> E. Bonnamour - adhérent Ultime liberté
Répondre
J
effectivement rien a voir avec les mots de la fin qui est un documentaire sur les fins de vie en Belgique avec euthanasie
J
moi j'ai bien aimé mais il est vrai que la situation de jacqueline lencquel était celle qui correspond au suicide assisté en Suisse et pas à l'aide médicale à mourir sous l'angle euthanasie , c 'est aussi celle de la vie accomplie que défend ultime liberté. <br /> Non j'ai bien connu jacqueline jencquel à l'époque où nous étions ensemble au CA de l'admd , une femme que je trouvais triste mais qui voulait témoigner pour notre liberté de choix de fin de vie, ce n'était pas pour sa notoriété perso dont elle n'avait cure mais pour son action pour que la loi change. Dans la fin de sa vie, elle souffrait comme nombre de personnes âgées de multiples maux non considérés par la Médecine mais pourtant handicapants, je trouve dommage qu'elle et surtout les autres (son fils et son ami) aient gommé ce côté de la vieillesse "indigne" de soi même. Elle en a parlé dans son livre, son fils l'a gommé, son ami aussi, on a tellement l'habitude de trouver normal les maux de la vieillesse que nul ne s'en préoccupe et pourtant pour la vieille personne, c'est grave et incurable... <br /> mais les autres médecins inclus ne veulent pas y prêter attention... <br /> l'idée de Jacqueline et celle de son ami est d'abord de faire la promotion de la mort choisie librement, sans contrainte, et la possibilité d'y être accompagné. L'avantage de la parole des personnes connues est qu'on l'écoute plus que la mienne ou la vôtre...