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www.jacqueline.salenson.fr

fin de vie : droit à la mort volontaire accompagnée par un médecin pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'IVV = interruption volontaire de vie , lorsque la mort s'annonce

SUJET OU OBJET DES SOINS? réflexions croisées d'adhérents du Choix citoyens pour la mort choisie

l’importance des mots

quelques adhérents du Choix ont été interpellé par une dame qui trouvait normal d'obéir au médecin "sachant" et se faisait ainsi "objet" de soins au lieu d'être "sujet" de soins

« Nous devons rester sujet du soin et ne pas en être l’objet... »

« Mots importants puisque cela a été l’objet d’une loi : janvier 1974

le décret n° 74-27 du 14 janvier 1974 relatif aux règles de fonctionnement des centres hospitaliers et des hôpitaux locaux, d’une part, et de la charte du malade hospitalisé, d’autre part, constituent une étape décisive dans la reconnaissance des droits et devoirs des personnes malades et, à travers ces droits, dans la reconnaissance du nécessaire respect de leur dignité et de leur personnalité, du malade « objet de soins » au malade « sujet de soins »

Dr Chantal Calmat

« Parfois, certains confondent acteur des soins et sujet du soin. L’acteur c’est celui qui effectue l’acte, le sujet, c’est toi, c’est moi, c’est nous, sujets de la parole.

Dans ce domaine des soins, l’on parle de « se vouloir sujet de ses soins ».

C’est un vouloir pour soi, d’assumer une position non subie.

Plus on est sujet, plus on est responsable et en mesure de répondre de ses décisions.

Au sens plein, on choisit ou pas d’être sujet (d’un verbe, d’une responsabilité collective, etc.

Au point que l’on peut se sentir sujet d’un malheur du monde, de la misère par exemple, c’est de l’ordre d’une position intérieure de vie, de valeurs.

Donc, selon une éthique du soin, Sujet suggère que je sois actif et participe. 

Objet évoque une attitude passive voire soumise et incapable de pouvoir décider. 

Tout un programme !

Être sujet c’est participer à la décision médicale, en discuter de sa modeste place, et adhérer ou pas, accepter ou refuser.

Les deux positions sont de l’ordre de notre responsabilité morale de sujet.

Ce qui implique de s’intéresser au pourquoi et au comment, quelle que soit la marge d’ignorance que l’on a tous sur tel ou tel acte médical ou chirurgical.

Mais pour aller de l’avant, il vaut mieux se vouloir sujet des soins aux quels on a consenti.

A l’inverse être objet, c’ est s’assumer comme déterminé et choisi par d’autres auxquels on se livre « les yeux fermés ».

En tout cas, « l’éducation aux soins » présuppose une « bonne volonté » à en être sujet »

Jean Lecourt

« Le malade n'est pas objet du soin, dans la mesure où le soin va dépendre, non seulement de la maladie, mais du malade lui-même.

Le garagiste ne demande pas au véhicule ce qu'il envisage de faire pour le réparer. Le soignant partage avec le malade avant de prodiguer des soins. C'est d'ailleurs le malade qui décide, au final, si tel ou tel soin sera effectué.

Si le malade était l'objet du soin, il ne serait pas considéré autrement que l'automobile chez le garagiste. »

Christian Espérandieu

« La personne sujet est libre, autonome de ses décisions, acteur de sa vie. La personne objet est soumise à la décision de l'autre ....sans possibilité de choisir. »

Françoise Bergeron

« Rester le "sujet du soin" signifie en conserver la maîtrise, alors qu'on perd cette maîtrise si on en devient l'objet.

Si j'ai bien compris le sens de ces mots, j'approuve sans réserve la première proposition. »

Claire Labrèque

« Je préfère être le sujet du soin et non l'objet.

J'aime aussi partager avec les soignants qui me suivent. J'aime savoir ce qu'ils me font.

Et quant à ce qui nous occupe sur la fin de vie, j'espère que nous pourrons prendre sereinement nos décisions en toute confiance et connaissance de cause. »

Frédérique Beurrier

« Ma mère et ses amies étaient persuadées que si elles n’obéissaient pas au médecin, elles seraient punies et pas bien soignées ensuite …

Elles parlaient toujours de représailles…

Il devait y avoir une part de vérité ? et pourtant autrefois les médecins de campagne avaient meilleure réputation qu’aujourd’hui… ?

Trop de médecins aussi bien généralistes qu’à l’hôpital ne nous considèrent que comme des maladies, des symptômes et pas comme des êtres humains : on est alors des objets pour eux, objets d’études techniques… cobayes parfois…

Nous voulons pouvoir être à égalité de discussion avec le médecin, entre humains,

lui a appris certaines techniques , on veut bien qu’il nous propose des traitements s’il nous dit honnêtement le rapport bénéfices risques, on lui demande même, on lui demande aussi de soulager au mieux nos souffrances ,mais moi seul.e connaît mon corps et son fonctionnement, ses antécédents, et mon environnement extrêmement important et peut décider de ce que je vais choisir parmi ce qu’il elle me propose :

c’est mon droit (depuis 1999) de refuser ou d’accepter ce qu’on me propose.

Jacqueline Salenson

« C’est une évidence d’être sujet et non pas objet du soin ou de relations.

Être réduit à la position d’objet c’est supposer que l’autre a tout pouvoir comme sur une chose.

Cet étonnement mérite une interrogation. Peut-être cette personne a intégré et accepté ce lien de subordination comme naturel parce qu’il s’agit d’un sachant.

Comme si le sachant avait tout le pouvoir et avait le droit à la toute-puissance. »

Danièle Katz

« Le sujet, c'est une notion philosophique qui désigne quelqu'un "je" autonome, libre face à la liberté de l'Autre , c'est l'Autre dans sa singularité.

C'est une notion développée par la philosophie et la culture occidentale, qui a donnée naissance à la notion de citoyen, d’individu 

L'objet : un objet n'a pas d’autonomie, il est utilisable, instrumentalisé :

les femmes n'avaient pas d'autonomie juridique, elles n'étaient pas reconnues comme des sujets, elles étaient sous tutelle de leur père et de leur mari.

L’objet n’agit pas par lui-même et pour lui-même, il correspond à la notion ancienne de

« sujets du roi ».

La notion de sujet au sens philosophique n'existe pas  dans les cultures communautaristes ou l'individu comme entité distincte du groupe n'est pas reconnu.

Il faut s'assurer que les gens ne comprennent pas le mot sujet dans son ancien contexte de « sujets du roi" qui devient l'équivalent à "objet" aujourd'hui . »

Annie Wallet

« Nous avons eu cette discussion en rédigeant le guide*.

L’approche linguistique, la mienne, est de dire que le sujet est celui qui agit, qui active le verbe, donc l'action, et sans lui rien n'est possible. L'objet est passif dans la langue et même quand on est l'objet des meilleures intentions on n'est que celui sur qui il est agi ...

Et donc je suis bien d'accord, nous revendiquons d'être sujet des soins et non objet. 

L'autre approche est l'étymologie du mot qui veut dire "soumis", et qui évoque les sujets d'un roi. 

Mais il me semble que dans l'usage d'aujourd'hui, qui se fout autant de l'étymologie que de la grammaire, c'est la première approche qui domine.

Dans notre discussion sur le guide, je n'ai pas convaincu et nous avons finalement opté pour  la "personne", pour éviter le mot "sujet".

Moi, je n'aime pas du tout parler d'une "personne", c'est tellement impersonnel ! »

* guide réalisé en 2022 par différentes personnes du Nord .

Monique Ladesou

« Absolument d’accord sur l’importance des mots. Et dans cet exemple, c’est le cas.

Un « objet » est par essence passif, et ne fait que subir ce qu’on lui impose. 

Un « sujet » est partie prenante, et même partie principale, Et c’est lui qui doit avoir le dernier mot. »

Denis Rousseaux

« Je suis bien d’accord avec toi, les mots peuvent être les pires des maux et peuvent même tuer !

Oui nous devons rester sujets de nous-même ce qui n’est pas toujours évident car cela signifie rester indépendant et faire respecter notre indépendance dans un monde encore patriarcal (mais il peut être matriarcal aussi) où le pouvoir et/ou la connaissance ou la conviction du savoir, permettent souvent de transformer l’interlocuteur en objet »

Eliane Katz

« Effectivement nous sommes sujet du soin, c'est la maladie qui est objet du soin ; beaucoup de médecins n'ont pas encore intégré cette nuance »

Alain Tenaillon

« Le soin est la résultante de la rencontre de multiples expertises dont celle du patient qui est donc sujet du soin »

Bertrand Riff

« C’est un bon moment pour me poser la question : je reviens de cinq jours passés à la polyclinique Grand Sud à Nîmes où j’ai été opéré d’une HBP.

J’ai eu l’occasion de réfléchir concrètement à la question.

Quelle place est-ce que je me donne dans la relation de pouvoir soignant/soigné ?

Si je ne me donne aucune place : « le soignant sait, moi je ne sais rien, je lui donne carte blanche, c’est lui qui décide sans même à devoir me demander mon avis » j’accepte d’être un objet.

Si, au contraire, je suis d’avis que, in fine, les décisions concernant ma santé m’appartiennent : je n’ai pas les compétences scientifiques nécessaires mais je compte sur le soignant pour me donner toutes les informations qui me permettront de faire un choix éclairé, je suis sujet du soin.

J’ai le souvenir de mon père, né en 1918, à qui je demandais ce qu’il pensait de se faire mettre ou non un pacemaker et qui m’avait répondu « je n’ai pas d’avis, c’est le médecin qui décide » alors que c’était un homme intelligent et cultivé.

J’ai le souvenir extrême d’une amie partie habiter au Bangladesh. Elle avait demandé au médecin local ce qu’étaient les médicaments qu'il lui prescrivait et avait été étonnée de sa réaction : une grosse colère : « si vous ne me faites pas confiance, sortez de mon cabinet » !

C’est donc une question culturelle qui change selon les époques, les milieux et les endroits du monde.

A la base, quels sont les critères qui me font choisir un soignant ?

Parmi ceux-ci, il y a, son point de vue bien sûr : considère-t-il ses patients comme des objets ou comme des sujets ?

Il y a quelques années, installé récemment dans le Gard, je cherchais un ou une dentiste. Après m’avoir examiné, l’une telles m’a dit : « il faut entièrement repositionner vos mâchoires. Prenez rendez-vous avec ma secrétaire, au revoir Monsieur ». Je n’ai évidemment pas pris rendez-vous.

J’ai besoin de soignants capables de m'écouter et de partager avec moi leur savoir pour me permettre d’être sujet. »

Serge Vidal

« Sujet suggère que je sois actif et participe. 

Objet évoque une attitude passive voire soumise et incapable de pouvoir décider. 

Tout un programme ! »

Daniel Morizot

 

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