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www.jacqueline.salenson.fr

fin de vie : droit à la mort volontaire accompagnée par un médecin pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'IVV = interruption volontaire de vie , lorsque la mort s'annonce

ce film "amour": esprit de sacrifice, valorisation de la souffrance et de l'amour fusionnel

signalé par l'admd comme intéressant...

 

mais si le film est bien joué avec de bons acteurs, il est loin de mes préoccupations et de celles de ceux qui réclament une aide à mourir

 

je me suis ennuyé terriblement...

 

les agonies, j'en ai tellement vues et accompagnées, je n'ai trouvé aucun intérêt à ce film,

 

les agonies que j'ai vues ne se passaient pas dans de riches appartements avec des gens musiciens cultivés, mais dans de pauvres appartements, ou dans des hospices et maisons de retraite, avec des vieux bien plus laids à regarder, des ventres enflés, de la grande maigreur, avec du vomi, des diarrhées, des gestes obscènes, des chutes, des insultes et des cris, et j'en passe...

 

cela ressemblait plus à ce que décrit Zola qu'à ces décors bourgeois riches

 

la mort je l'ai vue de près plusieurs fois, mes grands-parents, mon beau-père, ma tante, des cousins, j'ai même habillé mon oncle mort (assis, pour ceux qui savent ce que veut dire la rigidité du corps), sans difficulté sentimentale: mon oncle - que j'adorais- était sans doute enfin heureux : il mourait chez lui, 3ème infarctus,(furieux qu'on l'ait sauvé des précédents à l'hôpital, contre son consentement) à presque 90 ans... et heureux de rejoindre sa femme, morte quelques années avant, et dont il avait assumé lui aussi la longue agonie: arthrose déformante qui la laissait pliée en deux, grandes difficultés à marcher, et le cerveau abîmé, elle avait aussi près de 90 ans...

ils étaient catholiques, croyants... pas d'enfants (un enfant mort à la naissance en 1919 et stérilité ensuite), beaucoup de neveux.

pas question de se suicider, l'église l'interdit, même si elle a assouplit ses réactions

 
le thème du film n’est ni le suicide, ni l’euthanasie

 

le thème du film est l’amour (comme le dit le titre) d’un couple fusionnel qui ne veut pas se quitter, mais qui ne réussit pas à mourir ensemble, et qui se complait dans sa souffrance.

 

ni une euthanasie :
bien que la femme dise bien qu’elle préfèrerait ne plus vivre, à ce moment là, son mari élude et lui dit qu’elle ne sera jamais un poids pour lui,

malgré son état, elle accepte donc son amour, bien qu’elle dise bien que ce n’est pas cela qu’elle veut, elle voudrait mourir mais elle ne dit pas le mot. elle dit qu'elle ne veut pas vivre comme çà, dès sa première attaque

 

ni un suicide assisté: qu’elle ne peut pas faire seule (on peut penser qu’elle a essayé de se jeter par la fenêtre, mais elle n’a pas réussi depuis son fauteuil, lorsqu’elle lui dit qu’il rentre trop tôt...)
et son mari ne lui propose pas des médicaments à cet effet, il n’en est jamais question au long du film

 

par contre, son mari l’étouffe avec un oreiller lorsqu’il n’en peut plus:
 
c'est un meurtre
 
même pas par compassion, mais pour son propre confort
 
non pas euthanasie à sa demande, qu’elle n’est alors plus capable de la reformuler (bien qu'on se doute que c'est son souhait)

 

ensuite, il se laisse mourir de faim, mais ne se suicide pas

 

le thème, c'est roméo et juliette âgés, c’est ces couples fusionnels dont l’un mourant, l’autre se laisse mourir (on dit de chagrin, en fait de faim)... rien de plus

 

valorisation de l’amour romantique qui fait souffrir et du sacrifice de soi dans le mariage

 

voyeurisme et apologie (chrétienne) de la souffrance sont là:

 

souffrance de la femme qui préfèrerait mourir et

 

souffrance de son mari qui ne veut pas qu’elle meure
acceptation du pire dans le mariage – chrétien- (unis pour le pire et le meilleur, là c’est le pire),

 

seul respect de sa volonté:  ne pas la mettre ni à l'hôpital (où on ne pourrait rien faire) ni en maison de retraite
surtout pas l'aider à mourir avant que les autres attaques (inévitables) n'arrivent, sans toutefois la tuer

 

 

la nourrir même si elle refuse, quitte à la gilfler pour cela... demander pardon ne change rien à l'autorité du mari

 

on pourra remarquer que le mot “mort” ou “mourir” n’est jamais prononcé...

 

on remarque aussi des corps vieux mais beaux, minces, bien conservés, et un environnement de grand luxe et de culture comme si l'agonie passait mieux dans ce beau décor..., pas de problème d'argent pour se faire aider (courses, ménage)

 

personne ne dit franchement que la seule issue est la mort, et qu’on le sait depuis le début!

 

“cacher ce sein que je ne saurais voir”...
on ne parle pas de la mort, on ne la montre pas, on la cache

 

(il enferme sa femme pour que sa fille ne voit pas dans quel état elle est)

 

 

bref, en analysant, je déteste ce film qui valorise ce que je n'aime pas:

amour fusionnel, détestable pour moi (on oublie les autres, même les enfants et petits enfants),

esprit de sacrifice et souffrances valorisées... très peu pour moi

 je préfère la vie, le rire et la joie...
bien assez de souffrances inévitables dans une vie pour ne pas les rechercher en plus... je suis épicurienne par choix et pour le respect des autres:

 

si je demande un jour à mourir, parce que ma vie devient insupportable de souffrances, même seulement morales, parce que je ne peux plus vivre "debout", active, intellectuellement et physiquement, je demande qu'on m'aide si je ne peux pas me suicider seule (ce qui serait mieux dans l'absolu).

si je refuse de manger, je ne veux pas qu'on me nourrisse de force

 

 

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