27 Février 2012
Sujet de la fin de vie et de la dernière loi sur la santé 2005 : libérer la possibilité d'euthanasie, mort douce réclamée par le mourant, ou celui ou celle qu'on a mis en état de survie qu'il ou elle juge insupportable, sujet important pour les élections prochaines, ou accessoire ?
je pense que ce sujet rejoint les thèmes des idées républicaines de notre vieille révolution française, de la laicité loi 1905, thème essentiel dans le choix de nos futurs élus: nous voulons conserver les valeurs de la République laïque, celles des « hussards » de la République, celle de nos frontons : liberté, égalité, fraternité, et laicité 1905.
il est donc aussi important que de résoudre les autres problèmes pour améliorer la vie des citoyens, car il les rejoint : tout citoyen a droit à une vie digne, donc à un logement, à avoir de quoi vivre ou survivre: manger, s'habiller, se déplacer (salaire minimum pour tous), système de santé et école publiques de qualité, travail pour tous, partage des richesses du pays pour que l'écart entre riches et pauvres diminue, il a grandi depuis des années de façon scandaleuse, une fin de vie selon son choix fait partie de ce système de valeurs.
ne votez pas pour ceux qui nous refusent la liberté de nos vies! qui nient notre dignité et la façon dont nous la voyons, différente de la leur:
pour eux la dignité est inhérente à l'humain... passez votre chemin, il n'y a rien à voir... pour eux le sentiment d'indignité vient du regard des autres...
pour nous, la dignité est le regard que l'on porte sur soi-même, donc différent et relatif à chacun...
pour eux l'euthanasie est la mort aidée par un tiers, pour soulager les souffrances de l'agonie, ou d'une survie insupportable, sans que l'intéressé soit nécessairement concerné par la demande... ce qui en fait un meurtre par compassion
pour nous, l'euthanasie est la bonne mort, douce et rapide, donnée à la demande exclusive et réitérée de l'intéressé, pour soulager ses souffrances, alors qu'il n'est pas possible de le soulager autrement, ce serait donc plutôt une aide à l'autodélivrance: interruption volontaire de vie, par l'intéressé lui-même.
le suicide n'est plus interdit depuis la révolution française, il n'est pas interdit dans les lois de la République, il est encore interdit par les églises, mais il fait encore partie des libertés que tout gouvernement craint... on fait tout pour l'empêcher, même en fin de vie...
venez manifester avecl'admd le 24 mars à paris...
il s'agit de modifier une loi qui ôte à chaque citoyen sa liberté de choix sur sa vie, car la mort fait partie de la vie.
Choisir sa vie, c'est aussi choisir la façon dont on souhaite mourir, sauf mort brutale, la bonne mort par excellence des anciens grecs et romains, nos ancêtres, certes mêlés d'autres peuples depuis, ave leurs croyances diverses.
la loi actuelle sur la santé (droits des malades et de la fin de vie 2005) nous livre pieds et poings liés à la Médecine toute puissante dès lors qu'on ne peut plus s'exprimer: car si nos directives anticipées sont maintenant reconnues par la loi, elles ne servent que de conseil au médecin, seul décideur de la suite à donner à notre vie: réanimer, s'acharner à une survie quel que soit l'état de santé qui suivra, laisser mourir, ou abréger la vie pour soulager les souffrances.
le médecin qui pratique le contraire de vos directives a tous les droits! Ni contrôle, ni sanction prévus...
que penseriez vous d'un testament que le notaire ferait appliquer selon son bon vouloir? selon les avis des proches, de la famille? Non, votre dernier testament, pour vos biens, est reconnu comme valable, y compris si vous terminez votre vie dans un long coma... où nul ne suppute que vous auriez pu changer d'avis si vous aviez gardé votre conscience...
alors pourquoi entend-on nous dire que pour nos directives anticipées, sorte de testament de fin de vie, si nous n'étions pas incapables de nous exprimer, nous aurions peut-être changer d'avis? c'est un scandale...
tant que nous sommes conscients, comme pour un testament, nous pouvons changer nos directives et changer d'avis, évidemment, cela ne pose aucun problème. C'est la dernière version qui est valable.
chaque citoyen devrait écrire ses volontés pour sa fin de vie, s'il veut être respecté. qu'il souhaite un prolongement de vie maximum, le laisser mourir ou une "euthanasie", mort douce très rapide, aidée si besoin.
il faut cesser de faire comme si nous n'étions pas mortels, à tout âge, à tout moment: des jeunes meurent tous les jours dnas les accidents de voiture, mort brutale certes, mais aussi réanimations et acharnement. il faut cesser de mettre la mort à l'écart de la vie, et il faut se préparer à mourir, c'est ce qui donne la meilleure qualité possible à la vie.
la loi devrait obliger les médecins à respecter ces volontés qu'on a pris la peine d'écrire, de réitérer, auxquelles on a réfléchi, parfois pendant de longues années... c'est pourquoi on doit la changer
d'autre part, nul n'a l'air de se poser la question: pourquoi tant d'acharnement médical, tant de souffrances non soulagées aujourd'hui? pourtant interdit aux médecins et infirmiers depuis au moins 1986, circulaire laroque, qui demande à tous les médecins de pratiquer des soins dits palliatifs, en cours ou en fin de vie, et de ne pas abuser de traitements et soins déraisonnables?
sans aucun contrôle sur leur pratique, ou presque, sans sanction à la clef, chaque médecin chef de service ou généraliste fait ce qu'il veut...
besoin de remplir les lits vides d'un hopital? on s'acharne...
besoin de place? on pratique des euthanasies clandestines...,
envie de s'acharner pour faire avancer la science (les malades inconscients servent trop souvent de cobayes, à leur insu)? on s'acharne... au cas où un miracle arriverait...
la seule solution pour le malade : porter plainte, faire venir des experts, faire un procès... pas facile quand on est mourant, encore moins quand on n'a plus sa conscience...
soulager les souffrances? physiques, on essaye mais on peine à donner les doses nécessaires, sous prétexte de ne pas "droguer" le malade, comme si tout médicament n'était pas une drogue... et lorsque le malade est mourant, s'il devenait accro à la drogue pour mourir, quel drame!!! les hopitaux ont des budgets toujours en baisse, et certains, nous dit-on, n'ont pas les moyens d'acheter les médicaments nécessaires? ...
soulager la détresse morale du malade, du mourant et de ses proches? on dit que c'est trop compliqué, alors on abandonne... au mieux, en soins palliatifs institués, on a une (un) psychologue plus ou moins formé, qui accompagne... infirmiers et auxiliaires de vie font ce qu'elles peuvent (plus souvent femmes que hommes), mais peu de moyens en hopital public, encore moins en maison de retraite publique...
il reste encore dans certaines mentalités l'idée que la souffrance est nécessaire, rédemptrice...
la loi doit donc aussi être modifiée pour que contrôles et sanctions soient prévus pour le médecin qui s'acharne et ne soulage pas les souffrances alors qu'il le pourrait (on ne peut pas tout). Sans que l'usager soit obligé de porter plainte...
les citoyens qui n'ont pas écrit leurs directives anticipées acceptent par avance la toute puissance médicale actuelle. Ils remettent leur vie, aveuglément, aux médecins. C'est aussi leur droit.