24 Juin 2011
un phénomène normal, attendu, préparé?
ne pas y penser? ou y réfléchir, s'y préparer?
La société nous propose des tas d'assurances, y compris pour notre mort et notre fin de vie, entre enterrement ou crémation payés d'avance, assurance privée pour une éventuelle dépendance lourde plus tard... (à peine 10% des personnes âgées deviennent totalement dépendantes avant de mourir, et un certain nombre d'entre elles préfèreraient ne pas vivre cette vie là...). La loi respecte les testaments pour le transfert de nos biens après notre mort, même si vous terminez votre vie par un long coma...La loi actuelle ne respecte pas nos choix de vie, en fin de vie, surtout lorsque nous ne pouvons plus les dire, même si nous les avons écrits auparavant, et réitérés, papiers reconnus pourtant par la loi de 2005! Elle donne tous les pouvoirs aux médecins! (ce dont beaucoup se passeraient...)
la vie est bien meilleure lorsqu'on est libéré de l'angoisse de la mort et d'une fin de vie incompatible avec notre liberté de conscience et notre dignité (sentiment de notre dignité, très personnel)
or la médecine moderne, allopathique, et la chirurgie, toute puissante, alliées à l'industrie pharmaceutique, rêvent encore d'éradiquer la mort, à nos dépens, elles considèrent encore notre mort comme leur échec, l'échec d'une science qui se voudrait toute-puissante...
mais la médecine n'est pas une science, c'est un art... et elle n'est pas responsable de la mortalité de l'être humain...(sauf erreurs médicales, rares...)
d'où l'acharnement thérapeutique (théoriquement interdit sous le nom d'obstination déraisonnable, mais encore pratiqué couramment car c'est le médecin seul qui décide si les traitements sont devenus inutiles... Quel médecin va dire que ce qu'il fait est déraisonnable???
Un « progrès en 2010: hors le médecin qui est apte à réunir son équipe médicale pour proposer l'arrêt de traitements ou soins inutiles, le patient ou sa personne de confiance (à défaut, un proche) peut demander cette réunion. Mais … infirmiers et aides-soignants oseront-ils s'opposer à leur patron, chef de service?
Le médecin nous doit la vérité sur ce qu'il sait de notre état de santé et les possibilités d'amélioration ou non, les avantages et inconvénients des soins ou traitements proposés:
Pensez que vous avez le droit de refuser tout traitement que vous jugez inutile!
Soit en direct, soit par anticipation par vos directives anticipées, si vous ne pouviez plus vous exprimer.
Nous constatons encore trop souvent acharnement médical et mensonge
essais, investigations où nous sommes cobayes involontaires...(notre accord devrait être indispensable: peut être écrit -accord ou refus- dans les directives anticipées)
souffrances morales sinon physiques, non soulagées
non respect de notre volonté, même écrite et réitérée, si nous préférons la mort bonne, rapide et douce, à des agonies et des survies que nous jugeons interminables et indignes de nous-mêmes.
Nous refusons l'autorité légale donnée actuellement au médecin sur notre fin de vie.
Comment être responsable de sa vie jusqu'à sa fin? comment éviter la peur, l'angoisse d'une fin de vie imposée dont on ne veut pas?
- se préparer dès 18 ans (ou le plus tôt possible) pour être maître de sa vie jusqu'au bout:
- n'attendez pas la vieillesse ou la maladie établie: nous sommes tous mortels, la mort ne prévient pas et arrive à tout âge (accident, maladie, etc...), brutale ou lente, avec son cortège de souffrances, autant l'intégrer à notre vie, c'est la loi de la nature.
- en cas d'accident (comme vincent humbert, par exemple), et d'incapacité à s'exprimer, il faut avoir réfléchi à la façon dont on veut que les médecins nous traitent: acceptation/refus de certains traitements, soins, dans quelles conditions, demande ou refus d'acharnement, acceptation ou non des souffrances, jusqu'où?, limites du respect de notre dignité, liées à notre philosophie de vie....
- pour être "sûr" que nos volontés seront respectées:
d'abord, les exprimer, les écrire, donc y avoir réfléchi posément, les faire connaitre (photocopies) à nos médecins, notre personne de confiance, notre famille, les faire reconnaitre légalement: "directives anticipées", "désignation d'une personne de confiance" : papiers reconnus par la loi (droits des malades et de la fin de vie 2005) mais que les médecins n'ont pas l'obligation de respecter...:
La loi dit qu'ils « doivent » les respecter mais dans la mesure du possible... sans prévoir aucune sanction en cas de non-respect. Ils ne peuvent pas les respecter, hors transgression clandestine de la loi, si vous demandez une aide à mourir trop rapide pour eux (« euthanasie » ou aide à l'autodélivrance)...
ensuite, lutter pour faire changer la loi pour qu'on reconnaisse la priorité sur tout autre avis de vos directives, données directement ou par anticipation, y compris si vous demandez une euthanasie ou une auto-délivrance en fin de vie. C'est ma vie, mon corps, j'en suis responsable et nul autre n'en peut décider à ma place.