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www.jacqueline.salenson.fr

QUESTIONS DE VIE ET DE MORT, DROIT AU SUICIDE ACCOMPAGNE LOIS DU SYSTEME DE SANTÉ QUANT A LA FIN DE LA VIE/ pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'INTERRUPTION DE VIE VOLONTAIRE, en fin de vie, avec "le choix" et "Ultime Liberté"

réponse à l'article de rémi brague lu sur le figaro du 6 février

http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/02/06/31003-20140206ARTFIG00191-euthanasie-digne-et-dependant.php


Le philosophe Rémi Brague s'interroge sur la pertinence de l'expression « mourir dans la dignité »

il est hostile à ceux qui s'en réclament.

 

Ma réponse à ce texte : Question de mots, de définitions ? Mais aussi question de croyance.

 

Évidemment, comment communiquer et partager en utilisant les mêmes mots avec des sens différents ?

 

Rémi Brague pose comme postulat (définition chrétienne) que

La dignité est ce qui différencie l'humain de l'animal, donc que cette dignité est inhérente à tout être humain.

 

Çà rejoint le « la vie est sacrée »... sauf en temps de guerre ? Où la vie de jeunes hommes (et femmes et enfants) ne compte plus.

partir de ce postulat, parler de vie digne ou de mort digne n'a pas de sens pour un humain.

Toute discussion devient impossible.

 

D'ailleurs Rémi Brague dit : « Or, tout homme étant digne, la mort de tout homme est digne ; »


Mais les animistes, de nombreuses philosophies orientales, indiennes, pensent qu'il n'y a pas de différence sensible entre les différentes formes de vies, végétal, animal ou humain.

Pour eux, la dignité humaine vue comme définition de l'Homme (on a ajouté la femme plus tard...) n'a pas de sens.

Je respecte la croyance de Rémi Brague que je ne partage pas du tout, moi qui ait été élevée hors de toute religion, dont je me passe fort bien (merci à mon père de m'en avoir éloignée) , et qui suis restée athée, mais j'aimerai qu'il comprenne que bon nombre de français ne la partagent pas non plus, et que les lois françaises doivent s'appliquer à tous les Français.

 

On me rétorquera que c'est compliqué. NON, c'est simple.

Il suffit que chaque français réfléchisse à la fin de vie qu'il souhaite et en tout cas à celles qu'il refuse pour lui-même (plus facile). Et qu'il l'écrive.

Et que les lois permettent au système de santé de respecter toutes les directives écrites, variées et diverses.


Mes philosophes de base :

Pour les anciens : les philosophes des Lumières, avec un amour plus grand pour Diderot, trop méconnu, les grecs anciens, base de notre culture avec celle des celtes et des germains.

J'ai lu quantité de livres sur toutes les religions.

J'ai remarqué que les religions mono-déistes ont ceci en commun :

« aimez-vous les uns les autres », entre membres de votre communauté, mais n'hésitez pas à tuer l'impie...l'autre, celui ou celle qui ne partage pas vos croyances... qui ont justifié la colonisation, les guerres de religion, de conquête, et certaines politiques actuelles.

J'ai lu depuis des années tout ce que j'ai trouvé sur les autres religions ou philosophies des autres pays, que je trouve pour beaucoup plus proches de l'humain, de la générosité et du partage, même avec des étrangers. J'ai vécu dans d'autres pays, non chrétiens.

Mes idées sur la vie sont plus proches des philosophies orientales ou indiennes et des croyances animistes, que de nombreux français apprécient aussi.

Mes philosophes français préférés actuels :

Michel Onfray et Frédéric Lenoir, l'un très pragmatique, l'autre aussi mais avec une idée du bonheur qui m'enchante.


LES LOIS ET L'ETAT FRANÇAIS :

La laïcité française, comprise dans l'esprit de la loi de 1905, veut que l'Etat français et ses lois respectent toutes les philosophies de vie et croyances des français, même si argent public et argent privé doivent rester bien distincts (ce qu'on a perdu malheureusement depuis longtemps...)

J'aimerais que le gouvernement actuel y songe sérieusement.

 

Rémi Bourgue :

« Ma propre mort ne sera pas nécessairement agréable ou paisible. Je souhaite bien sûr qu'elle ne soit pas trop douloureuse ou angoissée. » Trop c'est quoi ?

« J'aimerais, comme nous tous, mourir soigné, entouré, accompagné ». NON, moi, j'aimerai mourir seule, comme je vis depuis plus de 20 ans.

« Mais ma mort sera de toute façon digne. Ma dignité, nul ne peut me l'ôter. Elle tient à ce que je suis une personne, non à l'état dans lequel je me trouve. » C'est une définition du mot « dignité », c'est la vôtre, soit, ce n'est pas la mienne.

« Plus grave est la confusion de la dignité avec la maîtrise, avec la revendication d'indépendance.

Perdre le contrôle sur soi-même, ce serait perdre sa dignité. »

cette dernière phrase est mon opinion, je ne me sentirai pas digne vis-à-vis de moi-même (l'opinion des autres m'importe peu) si je ne me sens plus moi-même, parce que j'ai perdu certaines capacités intellectuelles et même physiques qui sont indispensables à ma santé (bien-être) et à mon autonomie.

 

Vous avez une autre opinion, tout à fait respectable, je demande  aux lois de respecter la vôtre comme la mienne..

 

« Auquel cas, le suicide planifié serait la mort la plus «digne» parce qu'il me permettrait de tout contrôler, de décider et d'exécuter moi-même, et de ne pas tomber dans la dépendance d'autrui. » oui, c'est l'idée stoïcienne que je partage totalement.

« Je voudrais ici prendre le contre-pied de cette logique qui me semble spécieuse. » Pourquoi ?

« Et soutenir la thèse diamétralement opposée: la dignité peut s'accommoder de la dépendance »

Evidemment avoir besoin d'aide ne fait pas perdre sa dignité, mais pour moi, j'aurai besoin d'être maître de la gestion de cette aide, au-delà je perdrais MA dignité. Pour vous, non, c'est un choix. Nous avons tous besoin des autres dans notre vie, rien d'indigne à cela.

« voire elle culmine dans la dépendance absolue. »

Je ne suis pas du tout d'accord ! La dépendance absolue est pour moi la pire des souffrances qui me serait imposée. Pour vous, sans doute pas.

Regardons l'enfant nouveau-né ... « Retomber en enfance », cela veut dire aussi monter au statut de ce qui, comme l'enfant, mérite le respect maximal. Cela veut alors dire très précisément: la dignité, ce qui rend digne de respect, est portée à l'incandescence, atteint son comble indépassable dans le cas de l'enfant. Et elle l'est précisément parce que la dignité est présente en lui sous sa forme la plus pure, parce qu'elle est alors privée de tout autre appui qu'elle-même.

On peut estimer quelqu'un en fonction de ses réalisations. Mais ce n'est pas là le respecter.

On respecte quelqu'un à cause de la présence en lui, comme d'ailleurs en tout homme, d'une capacité à faire le bien.

Drôle d'idée... je respecte l'humain, parce qu'il est mon frère,  ou ma soeur, en quelque sorte, qu'il fasse le bien ou le mal ou les deux (le plus fréquent, l'humain sans défauts serait un dieu).

Dans le cas de l'enfant, il est encore incapable de faire quoi que ce soit. Il ne peut même pas encore parler, comme le dit le mot latin in-fans, celui-là même qu'emploie Juvénal deux vers plus loin.

On dit parfois qu'un vieillard est «retombé en enfance». Expression profonde.

Cela ne veut pas nécessairement dire qu'il devient gâteux, mais qu'il est dans une situation analogue à celle de l'enfant qu'il faut nourrir et changer.

Bien sûr, l'enfant va grandir, et le vieillard mourir.

Leur situation de dépendance va dans des directions opposées. Mais comme telle, elle est la même.


Je ne partage pas du tout cette idée :

Je ne vois pas l'enfant qui vient de naître, totalement dépendant, comme le maximum de la dignité, je trouve cette idée bizarre...

même situation pour le bébé et le vieillard sénile? NON

pour le bébé, situation provisoire, il va grandir et devenir indépendant, c'est le but de l'éducation des parents (et autres intervenants)

pour le vieillard, situation qui va durer et empirer jusqu'à sa mort, pas d'espoir d'amélioration.

 

Vieillard « retombé en enfance », pour moi, et de nombreuses personnes, çà veut dire « gâteux », oui, c'est la réalité brute, çà veut dire qu'il devient totalement dépendant des autres, comme l'enfant qui vient de naître, çà veut dire aussi que d'autres vont prendre l'autorité patriarcale sur lui et penser à sa place...

Pourtant, on sait que pour tout humain qui a « perdu la tête » (j'aime bien cette expression ancestrale), il y a aussi des moments de lucidité, et qu'on doit donc le traiter avec le respect dû à l'ETRE qu'il était avant, avec ses idées sur la vie, sur sa vie et sa mort. Il n'a pas changé.


« Retomber en enfance, cela veut dire aussi monter au statut de ce qui, comme l'enfant, mérite le respect maximal. Sous son apparence fragile et souvent repoussante, le vieillard rayonne de dignité. Il devient l'objet d'une exigence de respect sans condition. Il n'est plus capable de fournir aucune prestation. »

 

Pour moi le vieillard qui ne sait plus qui il est, qui ne communique plus avec les autres, qui n'est plus capable de rien, a perdu le sens de sa vie avec le sens de l'humain (communiquer, bouger, ressentir, reconnaître). Ce qui ne veut pas dire ne pas le respecter, au contraire, cela veut dire respecter la personne qu'il était avant d'être dans cet état, donc respecter les directives sur sa vie qu'il a pu donner avant.

 

« Tout «donnant-donnant», matériel ou affectif, est exclu.

Il ne lui reste plus, pour qu'on s'interdise de le supprimer, que sa dignité d'être humain. »

 

Personne en France ne demande le droit de tuer un être humain, quel que soit son état de santé.

Les associations qui militent pour une fin de vie « digne » (vocabulaire périmé?) militent en réalité pour que chacun puisse choisir sa façon de terminer sa vie, et que ses volontés soient respectées* par le système de santé, dont les médecins, y compris en cas de demande d'aide à la mort volontaire pour abréger des souffrances incurables, que j'appelle suicide raisonné, le mot « suicide » étant actuellement entaché de « dépressif et guérissable » a contrario.

* de préférences écrites de sa main et signées alors qu'il a encore toute sa conscience, portées par sa personne de confiance auprès des médecins

 

« Que l'on souhaite en finir par un suicide est, à tout le moins, excusable. »

Et pourquoi pas plus qu'excusable ? Parce que ce serait une faute ? Pour qui ? Par rapport à quoi ? Pourquoi pas un droit ? Ma vie, c'est la mienne, et la mort en fait partie, j'ai le droit d'en décider.

je peux préférer la mort à des souffrances que je juge insupportables, même si elles ne sont que morales.

ce n'est pas "excusable", ce n'est pas une faute, ce devrait être compris, admis dès lors que rien ne peut améliorer la situation.

 

« Le suicide présente en effet ce paradoxe d'être à la fois peut-être condamnable, »

NON, la République a décidé que cet acte n'était pas condamnable et l'Eglise catholique ne l'a considéré condamnable que très tard dans son histoire, et de nombreux suicidés sont admis par l'église lors de leurs funérailles, l'église condamne sur le principe mais excuse la réalité

.

« mais en tout cas respectable, deux qualifications qui s'excluent partout ailleurs. »

Mais honte sur nous si nous ne sommes pas capables de faire sentir à ceux qui en sont tentés que leur dignité ne dépend pas de ce qu'ils font (même si c'est se supprimer), mais de ce qu'ils sont.

 

C'est votre opinion, je la respecte, mais je ne la partage pas du tout.

 

 

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