7 Juin 2016
Le droit de mourir? Benoît Aubin / Dimanche, 5 juin 2016
Commentaires : phrases en bleue qui répond au texte en brun.
« J’ai 68 ans. Il y a un siècle à peine, j’aurais, à cet âge, été un pépère édenté, souffrant, maussade et fatigant; passé date.
Il n’y avait pas de débat de société sur le droit de mourir à l’époque. La vie s’en occupait.
En 1900, 38 % des hommes et 44 % des femmes seulement atteignaient l’âge de 65 ans.
Aujourd’hui, le débat sur le «droit de mourir» déchire notre société, parce qu’
on ne « meurt » plus.
On parle plutôt de «fin de vie» ou de «soins palliatifs».
La mort fait beaucoup moins partie de la vie qu’avant: elle est devenue une condition clinique, constatée dans l’ambiance stérile de salles éclairées au néon. »
Et pourtant, on meurt toujours, de façon normale puisque c'est la vie elle même qui fait mourir !
On voudrait toujours trouver une excuse à la mort : un organe fatigué, une maladie, un risque opératoire, une faute médicale, et pourtant, la mort est le résultat de la vie, c'est tout.
On peut mourir « en bonne santé », même sans le faire exprès !
Les médecins peuvent prolonger nos vies dans certains cas, dans quel état ??? pas toujours souhaitable…, mais nous empêcher de mourir, impossible !
Seuls les rêveurs et les « sots » peuvent y croire ….
La mort clinique est devenue la mort cérébrale et pourtant combien de morts cérébraux ont une vie artificielle médicalisée entretenue par des machines ?
Positions irréconciliables
La médecine qui rallonge nos vies peut aussi écourter nos souffrances.
Mais quand? Comment? Pour qui?
Normal que la société ne s’entende pas sur la question du droit de mourir, alias, suicide assisté, alias, euthanasie:
on cherche un texte de loi qui tienne compte de trop de positions irréconciliables.
Comment rencontrer les intérêts – ou les objections – des médecins, des juristes, des politiciens, des gestionnaires, des assureurs, des familles, et celles des croyants, alors que leurs dieux eux-mêmes ne s’entendent pas?
La seule loi valable est celle qui demande aux médecins de suivre leur client dans ses demandes ou refus de soins, y compris d'aide à mourir… :
RESPECT DU CLIENT en priorité !
N'oublions pas que la médecine actuelle est un commerce, lié à l'industrie pharmaceutique, que nous payons nos médecins, nos soins, directement ou indirectement (sécurité sociale ou/et mutuelles ou assurances)
Quelles responsabilités ?
«Vous, M. Aubin, si votre état devait se dégrader rapidement...?»
Quand on m’a posé la question, j’étais à l’urgence, trop malade pour faire une colère et dire: prenez vos responsabilités! Mais voilà: quelles responsabilités, justement?
Je n’ai pas peur de mourir, mais peur de souffrir, oui.
Surtout, évitez-moi l’indignité d’une longue agonie débilitante.
Je pensais avoir été clair, mais on m’a posé cette même question à plusieurs reprises depuis.
C’est que personne ne veut vraiment prendre l’ultime responsabilité.
Et ce n’est pas clair que le vœu du malade lui-même soit toujours le premier souci de tous ces gens qui débattent de ses droits
Bien évidemment, les intérêts de nombreux médecins et des industries pharmaceutiques est de maintenir en vie artificielle le plus longtemps possible : çà rapporte de l'argent !
Il est clair que lorsqu'un malade ne veut plus d'autres soins que ceux destinés à ne plus souffrir, on lui donne quand même, contre son gré, la plupart du temps, des soins qui prolongent la vie ! Manque total de respect !