12 Mars 2012
les candidats à la présidentielle opposés à la modification de la loi en vue du respect des volontés de la personne, opposés à la reprise du débat... pour une loi républicaine, qui respecte les volontés du mourant ou de celui (ou celle) qui subit une survie insupportable pour lui-même.
L'avis des candidats à la présidentielle: http://admd24mars.fr/euthanasie-partis.pdf
MANIFESTATION A PARIS LE 24 MARS AVEC L'ADMD!
eh oui, que feraient-ils ?
Sans doute se feraient-ils aider en cachette plutôt que de souffrir le martyre et de laisser souffrir leurs proches, car :
Quelle pire souffrance que d'être réduit à regarder celle ou celui qu'on aime mourir, impuissant ?
Quelle pire souffrance que d'être finalement heureux de sa mort, car ses souffrances ont enfin cessées, mort-soulagement ?
Quelle pire souffrance de que garder l'image atroce d'un corps souffrant et déformé... ? Pour quelle raison? Je ne vois que l'idée de la rédemption qui le justifie, et quand on n'y croit pas ? Pourquoi nous l'imposer ?
Car ce sont les médecins qui décident de nos vies et survies... en toute légalité
ils connaissent tous des médecins bien placés, des pharmaciens généreux prêts à les aider...
ils peuvent tous aller à Zurich et se faire aider, ils en ont les moyens financiers...
Mais peut-être se rêvent-ils immortels ?
Ou veulent-ils marquer leur différence de puissant, la loi n'est pas pour eux ?
Eux peuvent la contourner ? Donc inutile de la changer pour les autres...
c'est malheureusement une réponse que j'ai trop souvent entendue de la part de médecins pourtant bien intentionnés...
Pourtant, la mort est pour tous les vivants, sans exception, et elle touche tout le monde, jeunes et vieux, riches et pauvres, c'est bien la seule chose commune à tous. Et malheureusement, elle est souvent précédée des souffrances de l'agonie...
voici une réalité : la supportez-vous ? Et ce n'est qu'une image...
mon père agonisant en 2008, prolongation de l'agonie grâce aux soins dits « de confort », ventilation, hydratation artificielle, nettoyage des sécrétions pour l'empêcher de s'étouffer, qui, parait-il, est très douloureux (on m'a interdit d'y assister), etc... , 98ans passés,
arrêt après 8 jours pleins de supplice, il n'y a pas d'autres mots, grâce à l'intervention de l'admd :
appliquer au moins la loi du laisser mourir, tout en sachant que soulager les souffrances revient à abréger la vie... quelle vie ?
aucune réaction à nos paroles ou notre toucher
démence sénile vasculaire depuis 3 ans, suite à des AVC successifs, déjà réanimation forcée à 97 ans...
Je n'ai pas osé filmer … mais il sursautait à chaque respiration... pas assez de morphine...
Un médecin (femme, roumaine d'après l'accent, sans doute catholique ?) m'a dit lorsque j'ai demandé plus de morphine pour au moins faire cesser ces « bonds » sur le lit: « vous voulez tuer votre père ! » Quelle honte de dire une chose pareille! Aucune compassion... car, dès son arrivée à l'hopital, on avait demandé à ma mère (sa femme, 94 ans, 74 ans de vie commune et d'amour), d'apporter les vêtements pour habiller le mort et demandé dans quelle morgue elle voulait exposer le corps à la famille et aux amis... en parlant de 48h de survie maximum...
on ne demandait pas une euthanasie directe, bien qu'il l'aurait souhaitée : mon père nous a nourri des grecs et des romains, et interdit tout catéchisme, anticlérical, plutôt panthéiste, il admirait les stoiciens et les épicuriens, mais à défaut d'autorisation légale de l'aide à mourir rapide et douce, au moins l'application de la loi actuelle !
8 jours d'enfer imposé, inutile et méchant, pour sa femme, 94 ans à l'époque, et pour ses enfants et petits-enfants
De quel droit ?
Celui du plus fort ? Celui du puissant ? Celui des intégristes religieux qui voudraient imposer leurs convictions – pour les autres du moins- à la République ?
Mais pas du droit de l'Homme à disposer de son corps, de sa vie, de lui-même, pourtant droit universel de l'être humain...
ne dites pas que la loi empêche l'acharnement médical : certes, elle l'interdit en mots, mais sans contrôles ni sanctions, seul le médecin qui s'acharne peut décider de s'arrêter, juge et partie à la fois...
certains sont raisonnables, mais combien préfèrent s'acharner, par habitude, par peur de la mort, qu'ils voient encore comme leur échec et pas comme le phénomène naturel par excellence, par méconnaissance de la loi (et rien n'est fait pour qu'ils la connaissent!), par peur de dénonciation, d'enquête et de procès car ils voient mal les limites entre acte autorisé (double effet) et acte interdit (euthanasie directe, même à la demande express de l'intéressé), pas très claires, on leur reproche l'usage de certains médicaments quand d'autres sont autorisés, alors que ce devrait bien être la responsabilité du médecin et pas des législateurs de décider des médicaments à employer pour soulager les souffrances...