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QUESTIONS DE VIE ET DE MORT, DROIT AU SUICIDE ACCOMPAGNE LOIS DU SYSTEME DE SANTÉ QUANT A LA FIN DE LA VIE/ pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'INTERRUPTION DE VIE VOLONTAIRE, en fin de vie, avec "le choix" et "Ultime Liberté"

ma réaction à la lettre « santé nature environnement » qui parle de l'euthanasie, 18 mai 2014, JM Dupuis

 

Extraits du texte de « santé nature environnement »

 

lettre du 18 mai 2014, par Jean-Marc Dupuis

qui parle de l'euthanasie...


 

MES COMMENTAIRES  en bleu :

 

Je ne suis pas d'accord avec cette conception idéaliste de la vie, qui voudrait qu'entouré d'un océan de tendresse (ou noyé dedans?) la vie serait merveilleuse, sans qu'on se préoccupe des autres aspects de la vie : avoir de quoi vivre, payer son logement, sa nourriture, son chauffage, ses vêtements (les pauvres sont trop nombreux, de plus en plus nombreux), avoir une occupation rémunérée ou bénévole qui relie aux autres, être capable de communiquer avec les autres, de bouger, d'agir, ce qui fait la vie.

 

Je trouve dommageable la confusion entre mort brutale imprévue et mort aidée préparée.

 

Et beaucoup d'affirmations sont fausses à mon sens.

 

D'où ma réaction.

 

« La mort idéale serait de mourir d'un coup, sans douleurs, sans même avoir le temps de voir la mort arriver. Ainsi seraient évitées la déchéance, les souffrances préalables et inutiles. »

 

Cette approche, qui nous paraît évidente, ne l'était pas pour nos ancêtres.

 

Pour nos ancêtres, c'était là l'aspect le plus terrifiant de la mort: qu'elle puisse vous prendre par surprise, à tout moment, au détour d'un chemin, dans votre sommeil, sans que nous n'ayez eu le temps de vous y préparer. Que la mort existe et attende tout le monde, il était impossible de l'ignorer à cette époque. Il était rarissime dans une famille de ne pas perdre des enfants en bas âge. Accidents, maladies, épidémies, guerres rendaient la mort omniprésente. À chaque décès, des veilles, cérémonies, processions et habits de deuil rendaient la mort encore plus visible à tous, si besoin était. Mais le simple fait de vivre à la campagne faisait qu'on côtoyait la mort en permanence, ne serait-ce que celle des animaux. Par contraste, qui, parmi nous, a déjà tué un cochon ou égorgé un agneau de ses propres mains ? Ou même un poulet ou un lapin ? Ce geste, que connaissaient les enfants dès le plus jeune âge, participait à rendre la mort extrêmement familière à chacun. C'est pourquoi la grande terreur n'était pas de mourir, mais de mourir sans préparation.
Pourquoi se préparer à mourir ? On voulait d'abord mourir la conscience en paix. Les difficultés de la vie pratique rendaient indispensable de laisser autant que possible ses affaires en ordre...C'était une question de responsabilité vis-à-vis du monde que l'on quittait... Tout cela demandait du temps et de la réflexion, et il valait mieux que la Mort ne vienne pas vous surprendre sans crier gare. … On comprend que, dans cette vision, la question de savoir si l’on allait souffrir avant de mourir paraissait secondaire.

 

La souffrance était alors considérée comme rédemptrice et nécessaire !

 

Au contraire, si l’on n'avait pas eu le temps de tout faire, par exemple de dire pardon, merci, et au revoir aux personnes que l'on aimait, on était content de gagner des moments de vie supplémentaire,y compris avec une jambe broyée par la roue d'un chariot, une pointe d'arbalète enfoncée dans le ventre, ou le visage gagné par une lèpre affreuse.

 

Mais au fond, sommes-nous si différents aujourd'hui ? Souhaitez-vous vraiment mourir d'un coup ? Celui qui a perdu un proche brutalement, sans avoir eu le temps de lui dire pardon, merci et au revoir, sait combien le deuil est plus difficile, long et douloureux.

 

Sans cesse revient le remords lancinant de n'avoir pas eu le temps de lui dire ces choses si importantes.

 

Pourquoi du remords ? Pour moi, c'est ridicule : je me souviens toujours de la dissertation que j'ai dû faire en terminale sur « regrets et remords, ordures de l'esprit », phrase dont j'ai oublié le nom de l'auteur, et j'ai vécu depuis dans cette idée : le passé est passé, nul ne peut y revenir, donc s 'y plonger est inutile et nuit à la vie.

 

Comment s'en prémunir : en agissant du mieux possible tout au long de sa vie. La vie se conjugue au présent, même si des rêves ou des utopies d'avenir peuvent donner des buts.

 

Le succès actuel des « assurances-vie » montre que la plupart des personnes qui ont charge de famille craignent que, venant à mourir brutalement, leurs enfants, conjoints ou vieux parents, se retrouvent démunis...

 

C'est aussi, trivialement, une façon de diminuer ses impôts, plus que la sollicitude envers d'autres, c'est d'ailleurs là dessus que se fait la publicité.

 

Si nous réfléchissons un peu, nous nous apercevons donc que, lorsque nous parlons de notre désir de mourir un jour dans notre lit, nous « oublions » de préciser que, bien entendu, il s'agit de mourir une fois accomplies toutes nos tâches, et si possible après avoir passé une dernière soirée dans la tendresse, entouré des personnes que nous aimons, sans laisser de graves conflits ou malentendus non résolus.

 

S'il nous reste des choses importantes à faire ou à dire avant de mourir, alors nous préférons que la vie se prolonge un peu, et ce d'autant plus que la médecine moderne nous offre aujourd'hui de très efficaces moyens de supprimer la douleur (pas toujours!, mythe de la science moderne : on soulage toutes les douleurs physiques, c'est faux, on peut les soulager à 90%, ce qui n'est pas si mal... et soulager ne veut pas dire supprimer … )sans pour autant nous tuer.

 

Il était un temps où tous (ou presque) croyaient au Ciel, à la souffrance rédemptrice, permettant d'atteindre le Paradis après la mort, ce qui aidait à supporter les souffrances sur terre, et permettait aux puissants de réduire d'autres humains à leur pouvoir, en leur faisant croire à une vie mirifique après leur mort terrestre.

 

Demander pardon, donner son pardon ? À qui ? Pourquoi ? Là encore, ce sont pour moi des notions religieuses. Croyance largement imposée par l’Église Romaine en France, pour asseoir son pouvoir, pouvoir relayé par les Rois et les Puissants.

 

Au delà de ces dogmes auxquels peu de gens croient désormais, mourir tranquille demande une conscience tranquille, avoir « bien » vécu, laisser derrière soi les choses en ordre : avoir préparé son départ de la vie, pour ceux qu'on aime et qu'on laisse. La mort ne devrait jamais être « imprévue », elle fait partie de la vie.

 

Et si, malgré cela, la demande d'euthanasie ne cesse d'augmenter, c'est évidemment parce qu'il y a un autre problème, sous-jacent, et beaucoup plus grave que celui de la douleur.

 

NON, la demande d'euthanasie (geste médical permettant une mort douce et très rapide, accompagnée selon son choix) n'augmente pas :

 

elle reste stable d'ailleurs dans les pays qui la permettent à la demande de l'intéressé, entre 1 et 2% des mourants.

 

  • Ce qui augmente, c'est la demande d'arrêt des acharnements médicaux, thérapeutiques ou palliativistes, qui perdurent malgré l'interdiction légale, par ailleurs non définie : où commence et où s'arrête l'acharnement ? Les limites sont apparemment différentes pour les médecins, et même entre eux, et pour les usagers du système de santé, qu'on refuse d'écouter.

  • Ce qui augmente, c'est la demande de cesser une médecine patriarcale qui impose ses choix aux usagers.

  • Ce qui augmente, c'est la demande de ne pas souffrir dans une longue agonie inutile , payée au prix fort, tant moralement que financièrement.

  • Ce qui augmente, c'est la demande de respect du citoyen et de ses choix, de son éthique personnelle, par les lois de notre République.

 

Nul n'a le droit de juger du bien-fondé ou non de ma demande de soins ou traitements, c'est mon corps, ma vie et je dois en rester maître, cela fait partie des Droits de l'Homme.

 

Ce problème, c'est le fait de mener des vies qui n'ont plus aucun sens.

 

La vie moderne rend possible, voire courant d'atteindre la fin de sa vie en ayant perdu toute raison de vivre. On n'a plus aucun désir, aucun espoir, aucune conviction ni croyance. Plus personne ne tient à vous, ni n'a besoin de vous. Vous n'avez plus aucune tâche importante à terminer; aucun message à transmettre ; plus rien à faire ici, et donc plus aucune raison valable de vivre. La vie elle-même semble absurde, quand bien même elle serait confortable et sans douleur. Alors si en plus vous êtes un poids pour la société et que vous souffrez, et ce depuis des années et sans espoir d'amélioration, pourquoi vivre un instant de plus ? Dans ce cadre, il est normal que l'on se soit mis à parler partout d'euthanasie.

 

LES GRECS PARLAIENT DÉJÀ D'EUTHANASIE ! RIEN DE NOUVEAU.

 

Pour les philosophes grecs, la « bonne mort » (sens originel du mot « euthanasie ») était la mort brutale, qui ne laissait pas perdurer ni souffrances, ni déchéance physique ou mentale, qui laissait les autres dans le souvenir d'un homme ou d'une femme ayant bien vécu jusqu'au bout. Ils ne faisaient pas la distinction entre mort naturelle (crise cardiaque par exemple) et mort provoquée par soi-même ou un ami aidant.

 

Ils expliquaient à tous que la mort pouvait se montrer à tout instant et qu'il fallait y être prêt à tout moment : préparer sa mort, pour soi et les autres faisait partie d'une vie d'adulte responsable.

 

Dans bien d'autres pays, hors influence occidentale, la mort est naturelle, et se prépare toute la vie, la personne devenue incapable d'agir consciemment de façon irréversible meurt, tout naturellement, aidée si besoin.

 

Puisque la vie ne vaut plus la peine d'être vécue, demandons aux médecins de nous faire mourir tout de suite et sans douleur. On vous augmente vos doses de morphine, non plus pour atténuer vos douleurs mais dans le but de vous faire mourir, parce que vous estimez, ou vos proches estiment, que votre vie n'en vaut pas la peine, qu'elle n'est « plus digne ».

 

NON, CELA NE SE PASSE COMME ÇÀ !

 

La sédation partielle ou continue se termine par la mort, à plus ou moins long terme, parce que la personne est en train de mourir naturellement. C'est un geste médical, destiné à ce que l'agonie se passe sans souffrances non voulues, ni morales ni physiques.

 

Si j'estime que ma vie ne vaut plus la peine d'être vécue, je peux demander (et obtenir ou non) d'être aidé à mourir vite, on appelle çà « euthanasie », ce n'est pas une sédation.

 

On ne m'aidera, en Suisse, ou au Benelux, que si MA DEMANDE est une volonté ferme et réitérée, que si ma demande est accompagnée de grandes souffrances, morales du moins, mon état de santé déficient étant irréversible, avec en prévision une grande déchéance et de grandes souffrances que je pense devenir insupportables pour moi.

 

Les Droits de l'Homme disent que je suis libre de vivre selon mon choix, donc de mourir selon mon choix propre (la mort fait partie de la vie).

 

Si d'autres que moi pensent que ce serait mieux que je meure, nul ne doit les écouter, nul ne les écoute en Suisse ou ailleurs, à juste titre ! Ceux qui décideraient de ma mort à ma place seraient des assassins, et jugés comme tels.

 

C'est donc cette question (celle du sens de la vie) qu'il nous faut résoudre de toute urgence.

 

Que dois-je faire aujourd'hui, non pour éviter la douleur physique puisqu'on sait que les moyens techniques existent désormais dans les centres de soins palliatifs, mais pour éviter la terrible souffrance psychique d'avoir l'impression d'avoir raté sa vie, et de mourir dans l'absurdité et privé de tendresse?

 

L'expérience (plus de 10 ans au Benelux, et en Suisse, et ailleurs dans le monde) montre au contraire que ce sont ceux qui ont l'impression d'avoir réussi leur vie, ceux qui sont entourés de tendresse, qui demande le plus souvent de l'aide pour mourir vite et en douceur. Ils ont réussi leur vie, ils veulent aussi réussir leur mort, c'est-à-dire vivre pleinement jusqu'au bout, et éviter un suicide violent.

 

Il n'existe pour cela à vrai dire qu'un seul moyen : nous concentrer sur la seule tâche qui en vaille la peine, à savoir découvrir et exploiter tous les talents que nous avons pour contribuer, à notre échelle, à embellir le monde. Chacun, selon sa situation, peut trouver des moyens d'embellir le monde : …

 

Pour cela il faut pouvoir être « agissant » : tous ceux qui terminent leur vie dans la démence sénile, qu'elle soit d'origine Alzeihmer ou autre, ont perdu la capacité d'agir en conscience. Quant aux grabataires, même pour ceux qui sont conscients, leur capacité d'agir est bien diminuée.

 

Ils peuvent encore trouver du goût à la vie, pour certains, mais ils n'agissent plus sur quoi que ce soit, d'ailleurs on les enferme dans les EHPAD ou hôpitaux.

 

C'est ainsi que vous pourrez peut-être rêver un jour, non de mourir brutalement, sans vous en apercevoir, mais au contraire lentement, calmement, baigné dans une mer… de tendresse.

 

Quelle contradiction !

 

Le rêve de ceux qui demandent une euthanasie n'est pas de mourir brutalement, sans s'en rendre compte...

 

Au contraire, ils ont préparé leur fin de vie et leur mort avec leurs proches et leurs médecins, avec des directives anticipées écrites, une personne de confiance dûment nommée par écrit, pour que leur fin de vie soit conforme à leur éthique de vie, et ils espèrent pouvoir s'en rendre compte, pour pouvoir être accompagné selon leur choix, à l'endroit de leur choix.

 

Mon rêve personnel est de mourir vite par suicide assisté ou euthanasie (si je ne peux pas agir moi-même) pour éviter les souffrances de l'agonie et une déchéance mentale et/ou physique que je refuse (j'ai écrit mes volontés dans mes directives anticipées, que je prends soin de renouveler depuis des années), pour rester maître de ma vie comme je l'ai toujours vécue, mais en ayant préparé ma mort, tant pour moi que pour mes enfants qui, j'espère, vivront après moi. (j'ai 68 ans, 3 enfants, 4 petits-enfants aimants).

 

Pour moi, je préfère la mort solitaire, je pense inutile d'imposer la vue de mon agonie à mes enfants, j'ai vécu solitaire depuis longtemps, pas besoin de me noyer dans une mer de tendresse ou d'autre chose...

 

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