5 Mars 2019
mes réflexions suite à cette journée passionnante où nous avons pu parler de tous les choix possibles pour sa fin de vie: voir sur e site de l'association "le choix" le compte rendu de cette première réunion d'anniversaire
DROITS DES CITOYENS DANS LE SYSTEME DE SANTE
La loi actuelle parle de : « droits des patients et de la fin de vie »
Un progrès puisque jusqu’en 1999, les patients n’avaient qu’un droit et devoir :
celui d’obéir au médecin tout puissant… ou de s’en abstenir...
Mais un progrès qui garde en mémoire la toute puissance des médecins sans l’écorner beaucoup… car elle laisse toujours au final le médecin - ou son équipe, ce qui ne diffère guère car qui ose s’opposer au chef de service hospitalier ? - décider de nos vies.
De quel droit une catégorie de citoyens peuvent-ils ainsi imposer leur point de vue à tout autre alors qu’il s’agit de l’intimité de leur corps et leur santé ?
Où est l’égalité des droits ? La fraternité ? Sans parler de la liberté ?
Pourtant la base de notre République … au moins en paroles…
LES DROITS DE L’HOMME PRÉCISE QUE CHACUN.E EST LIBRE DE DISPOSER DE SON CORPS , QUI LUI APPARTIENT À LUI-ELLE SEUL.
Un citoyen est un adulte majeur responsable de sa vie, donc des ses choix de vie, jusqu’à la mort. Pourquoi notre médecine infantilise-t-elle ses patients en leur refusant le droit de gérer leur vie jusqu’à sa fin ?
EN RÉALITÉ C’EST LA HANTISE DE LA MORT VOLONTAIRE TROP SOUVENT ASSIMILÉE À UN SUICIDE QUE BEAUCOUP DE RELIGIONS INTERDISENT.
C’est le fait que pour l’adoucissement du regard des religions à l’égard des suicidés (dont autrefois on interdisait la sépulture, dont on prenait les biens, avec excommunication de tous les proches considérés aussi responsables), elles ont imposé que toute personne qui décide de sa mort est une personne qui ne sait pas ce qu’elle fait, ce qui permet de lui pardonner cet acte : la maladie mentale supposée excuse l’offense faire au dieu créateur par le suicide.
MAIS CEUX DES FRANÇAIS QUI N’ONT PAS ENVIE DE RESPECTER L’INTERDIT RELIGIEUX ? CEUX QUI SONT ATHÉES ET N’ONT PAS CES INTERDITS VENUS D’EGLISES DIVERSES ?
ONT-ILS DROIT DE CITÉ DANS NOTRE SYSTÈME DE SANTÉ ?
NON … pourquoi ?
au vu de cette loi sur les droits des patients qui, sous couvert de protection de personnes déclarées « fragiles » , dites en « fin de vie » sans définir la période de vie concernée,
veut empêcher de fait toute mort volontaire,
et interdit évidemment dans ce cadre toute aide à mourir, même pour ceux qui souffrent le martyre et demandent une mort libératrice réfléchie pour eux et leurs proches.
LA LOI FRANÇAISE SUR LE SYSTÈME DE SANTÉ CONTREDIT CE DROIT ÉLÉMENTAIRE (disposer de mon corps à ma guise) :
Tout médecin peut opposer à nos directives anticipées, même clairement exprimées, une fin de non recevoir s’il les juge inappropriées, sans plus de précision dans la loi.
L’inappropriation est laissé à son seul arbitrage…
Tout médecin a ordre de ne pas les regarder en cas d’urgence :
vous avez demandé à ne pas être réanimé, vous le serez d’abord si possible et ensuite, on regardera vos propos…
L’équipe médicale n’a rien d’un « collège » au sens de la Justice :
nombre impair de personnes indépendantes les unes des autres, dont la décision est prise non pas à l’unanimité mais avec la règle des 50 % + 1 voix.
La plupart des équipes médicales demande l’unanimité des décisions, elles ne font pas participer ni la personne de confiance (ou proche par défaut) ni aucun tiers neutre. Ce n’est pas la consultation d’un deuxième médecin qui améliore le processus. On reste dans l’idée de l’équipe médical alors qu’on sait bien qu’elle a un chef, et que les autres lui sont inféodés.
LA LOI ACTUELLE EST CRIANTE D’INÉGALITÉS :
ELLE TRIE LES CITOYENS EN DEUX CATÉGORIES :
ceux qui font appel au système de santé public : ses clients car ils paient
via leurs cotisations sécurité sociale et mutuelles privées type vraies mutuelles à but non lucratif et type assurances privées qui à mon avis usurpent le nome de « mutuelle ».
ceux qui ne l’utilisent pas, malgré l’aide de la sécurité sociale, pour diverses raisons, de bonne santé avant tout, mais qui sont tous susceptibles de l’utiliser un jour.
DANS LA CATÉGORIE « PATIENTS » ELLE SÉPARE DANS LA LOI DEUX TYPES DE PERSONNES :
CEUX QUI SONT EN « FIN DE VIE »
ET LES AUTRES ….
MAIS…
QUI A DÉFINI CLAIREMENT LA « FIN DE LA VIE » ? PERSONNE.
Est-ce les quelques jours ou semaines d’agonie ?
Est-ce les derniers mois voire années où la qualité de la vie s’est dégradée de façon irréversible ?
LA SEULE FIN D’UNE VIE EST LA MORT.
Comme le disent les soins palliatifs, avant de mourir, on est tout simplement « en vie ».
ALORS POURQUOI DEUX POIDS, DEUX MESURES
SELON QUE NOS MÉDECINS CONSIDÈRENT OU PAS
QU’ON EST DANS UNE PHASE DE
FIN DE VIE LAISSÉE À LEUR SEULE INTERPRÉTATION ?
QUELS REMÈDES A CETTE SITUATION ?
1) FORMATION DES SOIGNANTS , du médecin généraliste ou spécialiste, de ville ou hospitalier, à l’infirmier.e et l’aide soignant.e
La loi doit protéger les soignants en précisant bien leurs attributions, leur rôle :
être au service des citoyens : les aider pour une plus grande qualité de vie,
donc accepter d’aller où on a besoin d’eux : 1 médecin pour x (à définir) habitants, comme c’est le cas pour les professions paramédicales
refuser les dépassements d’honoraires (ce qui n’interdit pas une médecine privée non remboursée, libre de ses prix selon sa clientèle)
soigner avec bienveillance
guérir si possible
aider à augmenter la qualité de la vie malgré des handicaps et des maladies chroniques incurables
utiliser pour cela les techniques connues et les médicaments avec modération, en tenant compte des résultats prévus : ne pas gaspiller l’argent de la collectivité (sécurité sociale)
tenir compte de l’acceptation des soins ou de leur refus par la personne concernée, donc être toujours à l’écoute, la décision finale appartenant toujours à la personne concernée et à elle seule, dès lors qu’elle est majeur responsable.
savoir que la mort est inévitable puisqu’elle fait partie de la vie, et que, si on peut repousser l’échéance, il faut que ce soit un bienfait pour la personne et pas un méfait.
A l’heure actuelle, nous avons des praticiens formés à toutes les techniques modernes, qui ont tendance à en abuser, leur idéologie restant de tout faire pour que nul ne meure, comme si c’était possible ! Ce sont des techniciens.
Ils n’ont pas de formation à l’humanisme, à l’écoute de l’autre, à l’empathie ce qui manque terriblement aux patients.
Ils sont aussi tellement spécialisés qu’ils soignent une maladie, un organe sans tenir compte de l’ensemble de la personne.
Ils nous soignent comme on répare une voiture avec pièces indépendantes, mais le corps humain n’est pas comparable à une voiture !
Notre corps est un tout, où chaque organe ou maladie retentit sur les autres, où le mental et l’environnement de la personne est essentiel à la bonne santé.
Il faut revenir à des soins qui prennent en compte la personne entière, dans son environnement et pas seulement une fonction ou un organe déficient.
Il faut supprimer le cloisonnement entre les différents médecins, contrairement à la situation actuelle.
2) LA LOI : elle devrait s’intituler :
« DROITS DES CITOYENS DANS LE SYSTÈME DE SANTÉ » :
ELLE DOIT CESSER DE CRÉER DES CATÉGORIES DE MALADES A TRAITER DIFFÉREMMENT : elle s’adresse donc à tous les usagers du système de santé, aujourd’hui et à venir, sans discrimination entre eux.
ELLE DOIT RESPECTER TOUT USAGER DE LA MÉDECINE PUBLIQUE : LUI REDONNER TOUTES LES DÉCISIONS FINALES SUR SA SANTE
Le médecin et son équipe étant des conseillers mais pas des « ordonnateurs » contrairement à l’usage actuel.
LES DIRECTIVES ANTICIPÉES ÉCRITES ET ORALES DOIVENT ÊTRE RESPECTÉES ABSOLUMENT.
En l’absence de directives précises, il est évident que l’équipe médicale fera pour le mieux avec les proches, en son âme et conscience…
Il faut donc éduquer les citoyens à écrire leurs directives sur les soins qu’ils acceptent ou refusent en fonction de leurs croyances, philosophies de vie diverses, sur les demandes d’aide à mourir qu’ils pourraient faire un jour ou pas, et sous quelle forme.