6 Mai 2024
MA LETTRE POUR LES DÉPUTÉS ET SÉNATEURS
Vous allez discuter du projet de loi « fin de vie » bientôt.
Vous pourrez proposer des amendements.
En tant que député, vous êtes représentant du peuple qui veut, à 80% environ,
la loi qui n'obligera plus à survivre dans des conditions de souffrances intolérables et contraire à la dignité de la personne qui est en train de mourir et réclame la mort-délivrance
la loi qui permettre aux médecins volontaires de nous aider à mourir selon notre propre choix, lorsque les souffrances deviennent intolérables pour le « mourant ».
Vous devez donc défendre les intérêts du peuple au delà de vos convictions personnelles.
Je souhaite que le projet soit élargi
tant sur le type de maladies concernées,
que sur l'idée de mort « à court ou moyen terme » alors que ce terme n'est prévisible par aucun médecin de bonne foi.
élargi aussi pour ne pas oublier d'utiliser les directives anticipées qui doivent devenir opposables en Justice, ni la personne de confiance nommée qui doit être réellement le mandant de la personne qui ne peut plus s'exprimer.
LE PROJET prévoit la possibilité pour ceux qui souffrent sans espoir d'amélioration de souffrances intolérables pour eux mêmes , de demander une aide médicale pour que leur mort soit accélérée médicalement , ce par leur unique volonté exprimée clairement et réitérée, directement*.
pour qu'ils cessent de souffrir, alors que leur état de santé est tel que seule la mort-délivrance est leur but.
LE PROJET DIT : Souffrances liées à une maladie grave et incurable à un stade avancé (mort envisagée à moyen terme)
ce qui exclut le très mauvais état de santé, du à des polypathologies (fréquentes dans la vieillesse) et de nombreuses maladies dégénératives dont le terme est totalement indéterminé
On a oublié de tenir compte des directives anticipées soutenues par leur personne de confiance si la personne ne peut plus s'exprimer,
alors à quoi va servir le droit de les écrire et de les personnaliser ?
Oubli qu'il me semble essentiel de corriger.
M Macron a demandé que soient exclues les maladies psychiatriques pourtant sources de souffrances autant que les autres...
Il a aussi demandé que soient exclus les mineurs, même avec l'accord de leurs parents.
Et pourtant la maladie grave accélère le mûrissement des jeunes et ils sont capables assez jeunes de pouvoir décider de la suite de leur vie, alors qu'ils vont mourir de par leur maladie. Ils souffrent autant que les adultes pourquoi faut-il préférer les voir souffrir pour mourir ? S'ils demandent la mort-délivrance et que leurs parents (responsables des enfants) l'acceptent...
Est-ce bien humain ?
A vous de décider quelles maladies seront élues, et quels malades n'auront pas droit à l'aide pour une mort douce et accompagnée...
Faites en sorte de ne pas vous créer regret et remords... pour les oubliés de la loi... qui vont continuer à souffrir le martyre, de ne pas être entendus...
sauf à aller mourir à l'étranger s'ils le peuvent ou à se suicider par des moyens violents faute d'en avoir d'autres.
Pour moi personnellement, je ne comprends pas qu'on puisse hiérarchiser les maladies et décider par avance que selon la ou les maladies, les maux de maladies inconnues, on aura droit ou pas à l'aide pour une mort douce et digne de soi même.
Il me semble qu'il s'agit en priorité de soulager des souffrances intolérables pour la personne qui demande de l'aide...
Comment peut-on la laisser souffrir et combien de temps ? N'est-ce pas la pousser à un suicide violent dommageable pour les proches ?
La question du moyen terme :
Le projet parle aussi de la notion de mort « à moyen terme »... mal défini (de 6 mois à 1 an a-t-on dit ? ) mais tous les médecins s'accordent pour dire qu'
il est impossible de prédire le terme de vie d'un malade condamné par sa ou ses maladies...
Aucun pays n'a légalisé le droit à l'aide à mourir en précisant le terme prévu de la mort naturelle...parce qu'il est impossible de le prédire tout simplement...
J'espère que vous modifierez le projet dans ce sens : pas de terme précisé pour une mort certaine certes, mais quand ? Nul ne le peut le prédire.
Ce qui me paraît essentiel à assimiler et que les opposants ne semblent pas vouloir comprendre :
Dans tous les cas :
La personne qui veut mourir est le « mourant » qui attend une mort certaine, à plus ou moins long terme, terme incertain par essence, sachant que toute amélioration de son état est impossible.
La responsabilité de la mort aidée est donc celle du mourant , comme pour tout suicide.
Le médecin est un aidant, pas le décideur de la mort.
L’aide à mourir est acceptée pour soulager les souffrances intolérables par la mort-délivrance réclamée par le malade.
Quels sont les moyens de l'aide à mourir ?
Deux principaux :
1) L'aide dite « passive » à mourir : la sédation réellement profonde et continue, avec minimum d' hydratation jusqu'à la mort, avec des doses augmentées rapidement pour qu'elle n'excède pas 1 jour ou 2.
pas la sédation actuelle qui peut durer de longues semaines, cruelle pour les proches et les soignants qui sont condamnés à regarder mourir à petit feu une personne incapable de communiquer... et qui n'est possible que dans les derniers jours d'agonie, donc bien trop tard pour être utile...de plus, la déshydratation obligatoire augmente les souffrances et provoque la mort.
Nul ne sait ce que ressent une personne mise dans un coma artificiel.
Elle convient mieux que l'aide plus rapide à une majorité de « mourants » qui ne veulent pas fixer la date et l'heure de leur mort par avance.
Elle garde une indétermination sur le moment où la personne va mourir, sachant qu'elle est mise dans un coma artificiel dès le début de la sédation.
Les accompagnants par contre ne pourront pas toujours être présents au moment de la mort, qu'on ne peut pas prévoir exactement.
Et pendant la durée de la sédation ils ne pourront pas communiquer avec le mourant : Inutile de faire durer cette sédation au delà de1/2 jours.
2) L'aide dite « active » à mourir procure une mort presque immédiate après endormissement, elle demande donc de prendre rendez vous avec le médecin et les accompagnants que le mourant souhaite avoir près de lui .
Après consentement à donner cette aide, après vérification de la volonté libre du mourant et de son état incurable, d'entrée dans le cadre légal, le médecin s'étant chargé de l'ordonnance et de se procurer le ou les produits nécessaires,
le dernier geste peut être celui du « mourant » s'il le peut encore, ou sinon celui du médecin qui l'a suivi dans cette démarche.
Les conditions d’acceptation de l’aide médicale demandée sont
la vérification de la volonté libre du « mourant », renforcée par ses directives anticipées renouvelées
la vérification de son affirmation de souffrances intolérables impossibles à soulager (lui/elle seul.e peut en juger)
la réitération de sa demande dans un délai d’une semaine environ
plus généralement la concordance de sa demande avec le cadre futur de la loi
que je souhaite le plus large possible, contrairement au projet actuel,
n’excluant aucune maladie, physique ou psychique, ni les affres de certaines vieillesses polypathologiques,
pour tout adulte responsable mais aussi pour des plus jeunes avec accord des parents.
Pour les maladies psychiatriques, le jour où on les acceptera, il faudra tenir compte de la durée des traitements et soins reçus : si au bout de 10 ans il n’y a aucune amélioration on peut considérer que la maladie est incurable, il me semble ???
La maladie psychiatrique est mal définie, mal connue scientifiquement, elle fait encore peur à beaucoup, mais elle fait souffrir peut-être encore plus que la maladie physique connue.
Vérifications et contrôles
La vérification que le demandeur est bien dans le cadre de la loi est faite par le médecin qui suit le malade, avec un 2ème médecin indépendant. Pas de collégialité qui serait trop lourde à gérer.
Elle devra être inscrite dans le dossier du mourant et l'acte déclaré pour contrôle a posteriori et statistiques sur cette nouvelle pratique.
Décrets d'application et divulgation des nouvelles dispositions légales :
les législateurs doivent se préoccuper de veiller a ce que les décrets d'application soient rapidement posés et aussi à veiller à faire connaître les dispositions nouvelles, et à encourager tout français majeur à écrire des directives anticipées personnalisées et à les donner à leur médecin.
Les lois actuelles et les textes qui entrent en contradiction avec cette loi nouvelle devront être modifiées en même temps.