5 Juin 2019
PHILIPPE BATAILLE, Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales :
La France médusée suit l’imbroglio médico-judiciaire qui entoure la fin de vie de Vincent Lambert. La perplexité l’emporte. Comment en est-on arrivé là ?
Pourquoi la médecine ne parvient-elle pas à interrompre l’acharnement thérapeutique qu’elle a mis en place ?
Qu’apprendre d’une telle histoire pour éviter qu’elle ne se reproduise ?
Tout tient à l’intervention des juges et des juridictions qui se recoupe, en se chevauchant plus ou moins.
Il appartient au métier d’avocat de s’y retrouver.
Les Français pensaient pourtant que leur loi sur la fin de vie s’en était souciée.
À quoi auront donc servi tant de débats et controverses sur la décision de la mort à l’hôpital ?
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L’arrêt de vie – artificielle - est une décision médicale avant tout.
Tout le monde a bien compris dès cette première incursion dans l’agonie de leur fils que
CES PARENTS TRANSFORMAIENT LEUR CHAGRIN EN CAUSE MILITANTE.
Les avocats rétribués par la Fondation Lejeune, qu’on sait farouchement anti-avortement et anti-aide médicale à mourir, s’en sont occupés.
L’intégrisme religieux catholique perdure avec l’Église de France et le pape François, qui ont applaudi l’inique décision de rebrancher Vincent Lambert ce 20 mai 2019, dix ans après l’accident qui lui a ôté toute conscience.
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Pas plus que la loi Leonetti de 2005, celle Claeys-Leonetti de 2016 n’a résolu les nombreuses impasses éthiques et morales qui bordent très souvent la mort à l’hôpital.
Les insuffisances de la loi sur la fin de vie des Français apparaissent
avec la sédation mortelle qui ne dit pas son nom,
alors qu’elle prête le flanc aux recours juridiques les plus farfelus,
comme de transformer un gisant en handicapé.
Nommer la mort pour la réaliser dignement ne devient-il pas une nécessité ?
Faire mourir sans le dire donnera toujours de la force à la dénonciation de l’intention,
offrant une voie de recours devant une juridiction quelconque, précisément ce qui se passe depuis des années.
OUI IL FAUT MODIFIER LA LOI? LA RENDRE CLAIRE PAR RAPPORTA LA JUSTICE , AU PENAL ET AU CIVIL,
PAR RAPPORT AUX OBLIGATIONS DES MEDECINS QUANT AUX SOINS OBLIGATOIRES OU NON;