9 Novembre 2022
Dans le cadre de cette réflexion, Didier Martin organise un
CINÉ-DÉBAT LE 21 NOVEMBRE PROCHAIN AU DARCY, À DIJON,
autour du DOCUMENTAIRE «LES MOTS DE LA FIN» en présence du Docteur François Damas et de la réalisatrice Agnès Lejeune.
François Damas tient une consultation fin de vie à l’hôpital de Liège. Depuis vingt ans, cette figure de l’euthanasie à la belge écoute et accompagne des patients dans leur choix de mourir.
Le film porte sur les consultations médicales en fin de vie et sur la législation en Belgique qui a dépénalisé l'euthanasie pour permettre des injections létales.
en noir, les citations de cet article, en bleu mes commentaires
dépénaliser l'euthanasie? NON il s'agit de légaliser avec un cadre clair et précis les possibilités d'aide active à mourir médicalisées.
Depuis 2016, la loi Claeys-Leonetti , qui est LA dernière LOI DU SYSTÈME DE SANTÉ
RELATIVE AUX DROITS DES MALADES ET À LA FIN DE VIE
Pourquoi traite-t-on différemment les malades en fin de vie des autres ?
Pourquoi les droits que l'on avait avant la fin de la vie sont-ils supprimés en fin de vie ?
Il y a discrimination ! Sous prétexte de « vulnérabilité » on infantilise les personnes en fin de vie... auxquels on ôte le droit de décider de leur vie (et mort)
Elle encadre la fin de vie des malades incurables,
elle interdit l’euthanasie et le suicide assisté : NON elle n'en fait aucune mention
car ces mots n'existent pas dans notre législation !
Actuellement toute aide active à mourir est considérée comme un assassinat avec préméditation, peu importe au législateur que la personne ait réclamée une mort délivrance pour elle, parce que sa fin de vie lui est devenue insupportable !
Elle permet à l'initiative du médecin une «sédation profonde et continue jusqu’au décès» pour des malades en phase terminale et en très grande souffrance, dont le pronostic vital est engagé « à court terme». Même si le patient peut désormais demander une sédation terminale, seul le médecin (et son équipe) sont décideurs!
Dans le décret d'application de la HAS , on restreint l'accès aux services de soins palliatifs à la durée de 1 mois (avant la mort présumée?) et on restreint la sédation terminale à quelques jours avant la mort : à TRES court terme, seulement quand l'agonie a déjà commencé...
Fadila Khattabi est députée de la Côte-d'Or et présidente de la commission des affaires sociales à l'Assemblée nationale. Didier Martin est député de la Côte d'or, médecin neuroradiologue de profession. En octobre dernier, le député à été nommé membre titulaire du CCNE. Il participera à une mission d'évaluation de la loi Claeys-Leonetti demandée par la commission des affaires sociales.
Didier Martin a donné la parole à des professionnels de la santé et du médico-social ainsi qu'à des représentants associatifs et des élus locaux lors d'une table-ronde organisée à Dijon au Centre Régional d’Études, d'Actions et d'Informations de Bourgogne-Franche-Comté (CREAI), présidé par Jacques Nodin.
ET LA PAROLE AUX MALADES PROCHES DE LA MORT, A CEUX QUI PARTENT MOURIR A L ETRANGER, ELLE SEMBLE TOUJOURS EXCLUE ?
Conçue comme un état des lieux de la situation actuelle, chacun a pu présenter son expérience des soins palliatifs et son approche d'une façon de mourir dans la dignité, les échanges ont notamment porté sur les directives anticipées ainsi que sur les nuances entre suicide assisté et euthanasie.
En fin d'échanges, Noël-Jean Mazen, avocat de profession et président du Centre d'études pour le soin, l'aide et l'accompagnement à domicile (CESAAD), propose une première synthèse.
«Il y a le débat sur l'autonomie, c'est le débat central. Derrière, il y a le débat à bas bruit sur la place de la mort dans notre société. Or, pendant des siècles, la mort était quelque chose de normal. (…)
La mort, on a voulu l'exclure de notre société, comme les vieux, comme les handicapés.»
«Le débat est ancien. Sénèque disait il y a 2.000 ans '(…) je choisis ma maison, je veux aussi choisir ma mort ».
Derrière, il y a problématique à différentes dimensions.
Il y a la dimension politique : (…) on vous demande votre avis, un véritable avis, il va y avoir des débats pendant six mois. C'est un progrès.»
«Certains ont dit 'il y a eu plein de lois, ça bégaye'. Non, ça ne bégaye pas. Depuis quarante ans, tout a changé, notre société a changé. (…) Il faut aussi assumer. (...)
La grande réforme, c'est qu'on était à court terme auparavant, que le comité consultatif nous dit 'moyen terme'. C'est là-dessus qu'il va y avoir le débat.»
La dimension psychologique est tout à fait essentielle.
Il faut commencer par la formation du corps médical, des infirmiers, ne pas oublier les infirmiers en pratique avancée (IPA)
OUI : cela fait 40 ans que cela a été prévu par la circulaire Laroque... et jamais fait....
et créer une spécialité en la matière. NON SURTOUT PAS
Ils seront là plus facilement que le médecin, il seront là pour accompagner le médecin, pour faire l'intermédiaire, c'est extrêmement important que la société reconnaisse les soins palliatifs ( de fin de vie, car les SP doivent être donnés tout au long de la vie) comme une vraie spécialité.
NON SURTOUT PAS : la mort ne doit pas devenir une spécialité médicale, tout le monde meurt, rien de spécial. TOUS les médecins et soignants doivent connaître les "soins palliatifs" : un grand poncif pour parler de la connaissance des antidouleurs, antidépresseurs, et pour un accompagnement personnalisé des malades, ce que devrait être toute médecine ! Un médecin doit pouvoir soigner son patient jusqu'à la mort, quel que soit sa spécialité.
Il faut que l'avis de la personne soit le plus libre possible. Cela veut dire qu'il faut tout un temps d'explication. Or, très souvent, dans le monde médical, LE MÉDECIN N'A PAS LE TEMPS. C'est là que je reviens aussi à l'IPA. Il faut que l'on puisse aller jusqu'au bout. Je crois personnellement qu'un temps de consultation par un psychologue ou un psychiatre devrait être utile (…) pour confirmer ou infirmer la liberté du patient, le fait qu'il n'y a pas eu des pressions de la famille, il n'y a pas eu des pressions de la société et que la personne a vraiment décidé.»
RAS LE BOL DE L'INFANTILISATION DES PATIENTS ET DE LA GRANDE PEUR de pressions quelconques : NON un patient n'est sous la coupe de sa famille que s'il le veut bien, la pression sociale qui pousserait à enfin cesser les acharnements médicaux, y compris palliatifs ? Tant mieux.
IL FAUT SURTOUT FORMER EN URGENCE UN GRAND NOMBRE DE MÉDECINS POUR LA MÉDECINE PUBLIQUE DE PROXIMITÉ : DES GÉNÉRALISTES FONCTIONNAIRES DU SERVICE PUBLIC, QUI PRENNENT ENFIN LE TEMPS D'ÉCOUTER LE PATIENT, jeune ou vieux, plus ou moins malade et ou handicapé, L'ÉCOUTE ÉTANT LE PREMIER SOIN.
Comment concilier « d'un côté, une éthique individuelle, une demande d'entendre un libre choix d'être aidé activement à mourir et, de l'autre côté, une société avec des principes de solidarité collectifs de protection des personnes vulnérables, quelles qu'elles soient » ?
IL FAUDRAIT DÉJÀ NE PAS PRE-SUPPOSER QUE TOUTE PERSONNE ÂGÉE OU HANDICAPÉE EST « VULNÉRABLE » ! La seule vulnérabilité c'est celle des débiles mentaux ou des personnes qui ont « perdu la tête » (dites Alzeihmer) et ne savent plus qui elles sont... Tous ceux qui sont capables de penser et de s'exprimer ne sont pas si vulnérables que çà. Et LES DIRECTIVES ANTICIPÉES permettent de donner son opinion sur sa propre fin de vie dans le système de santé français bien avant d'être incapable de s'exprimer, elles sont faites pour çà ! IL serait temps que la Médecine s'occupe d'aider les personnes à les rédiger de façon précise (un essai récent au CHU de Poitiers).
Nous vivons aussi une société de vieillissement CAR ON PROLONGE DEJA BEAUCOUP LES VIES
où se développent des maladies évolutives neurologiques, où se développe le cancer à un stade final, où se développe aussi chez les personnes âgées une poli-insuffisance des fonctions vitales qui rendent déraisonnables une dialyse rénale, des perfusions excessives et des chimiothérapies. Tout ceci est maintenant abordé par les médecins..... mais toujours pratiqué !
L'euthanasie dont on parle dans un éventuel futur projet de loi, c'est de répondre à quelqu'un dont le pronostic vital est engagé à TRÈS COURT TERME, NON justement, à moyen terme serait raisonnable,
qui est en face d'une souffrance intolérable et qui demande soit un suicide assiste, soit une injection létale. C'est de cela dont il s'agit si on prend le cas de ce qui se passe en Suisse et de ce qui se passe en Belgique»
On admet à la mort choisie tant en Suisse qu'en Belgique des personnes dont la mort n'est pas envisagé à très court terme mais à moyen terme !
«Il y a aujourd'hui en France un vide juridique donc une inégalité sur ce soin ultime qui est l'aide active à mourir, une inégalité entre ceux qui peuvent aller en Suisse ou en Belgique et ceux qui ne peuvent pas», pointe le député.
«Les personnes doivent émettre leur volonté. C'est le corps médical qui consent.
Il ne s'agit pas de faire consentir les patients à une euthanasie. TRES BIEN
Il s'agit que le corps médical – dans une forme qui reste à définir et dans des conditions très strictes – soit autorisé légalement à consentir à la demande d'euthanasie du patient.
NON PAS TROP STRICTES... par contre elles doivent être TRÈS CLAIRES pour ne pas poser de difficultés lors de leur utilisation.
IL FAUT QUE LES CONDITIONS ne soient pas plus strictes qu'en Belgique, sinon les Français iront toujours mourir en passant la frontière ! Ils ont avec les Pays Bas vingt ans d'expérience, il suffit de les imiter !
Le choix a été fait par Didier Martin de rencontrer des religieux lors d'un autre temps d'échanges.
Choix politique, utile ? mais il est évident que le droit de choisir sa façon de mourir est incompatible avec la plupart des religions, qui supposent a priori que seul leur dieu nous fait vivre et mourir...
Mais la France est majoritairement sinon athée, du moins très éloignée de la pratique religieuse stricte. Et notre République laïque doit respecter toutes les convictions religieuses et athées ou agnostiques : Il est évident que le malade qui ne veut pas de mort accélérée ne l'aura pas. La mort accélérée ne sera possible que pour ceux qui la demandent instamment, de façon répétée. Donc aucun risque pour ces religieux qui préfèrent souffrir..
L'éventuelle législation sur la fin de vie pourrait être débattue au parlement à la fin de l'été 2023.