6 Mai 2023
5 MAI MARIANNE
"Nous, médecins, craignons de voir le droit à mourir se transformer en désir de mort"
Tribune collective : 12 médecins, dont 10 de soins palliatifs, 2 gériâtres
Benjamin Autric, médecin, EMSP, Villeurbanne, Elisabeth Quignard, médecin, gériatrie et soins palliatifs, retraitée. Troyes, Alix de Bonnières, médecin, USP, Paris, Nicolas Sena, médecin, USP, Roubaix, Colette Peyrard, médecin, soins palliatifs retraitée, Grenoble, Julie Pouget , médecin, Soins de support, Talence, Clémence Joly, médecin, USP, Pont Audemer, Esther Decazes, médecin, EMSP, Rouen, Sylvie Schoonberg, médecin, EMSP, Agen, Isabelle Chazot, médecin, EMSP, Le Puy en Velay, Elisabeth Dell'accio, médecin gériatre retraitée, Grenoble, Marie Bacquelin, médecin gériatre, Bugey Sud
Ces médecins argumentent, à l'occasion de la conférence citoyenne sur la fin de vie, qu’il faut veiller à ce que le droit à mourir ne devienne pas un devoir de mourir chez les patients....
Apparemment
ILS N'ONT LU AUCUNE DES LOIS BELGES, CANADIENNES ET AUTRES exemples largement expérimentées, après 20 ans d'usage de la liberté de choix et d'aide possible pour mourir vite et bien lorsque la mort s'annonce et que la souffrance est insupportable et inapaisable...
Aucun devoir de mourir chez les belges, hollandais, luxembourgeois, canadiens... qui ont largement approuvé le droit de choisir sa fin de vie pour tous.
Aucune incitation à mourir : pourcentage maximum atteint au Canada avec 5% de décès choisis, 2,5% en Belgique...
LE DROIT A MOURIR CA N EXISTE PAS : TOUT LE MONDE MEURT, content ou pas, droit ou pas.
Nous demandons le droit d'une aide active médicale à mourir lorsque la mort s'annonce avec un cortège de souffrances inapaisables comme souvent.
DESIR DE MORT: en quoi cela serait-il punissable?
surtout quand la mort s'annonce de par la, les maladies, les handicaps lourds, et des souffrances inapaisables?
Est-il nécessaire de légiférer pour des cas très rares ? ...Légiférer pour des cas rares ?
OUI SINON IL Y A DISCRIMINATION, et atteinte à la liberté fondamentale sur son propre corps.
TOUTE LOI est faite pour TOUS les citoyens, pas seulement pour certains, pas même une majorité.
En quoi la mort choisie de quelques uns/unes dérangerait ceux qui ne la demandent pas ?
Car dans toutes les lois actuelles qui la permettent, l'aide active médicale à mourir ne s'obtient jamais sans demande réitérée avec accord de la Médecine suite à une étude approfondie de l'état de santé physique et mental de la personne.
La personne en grande souffrance est par définition vulnérable.
Vulnérable ne veut pas dire inconscient ou incapable...
Ce vocabulaire ambigü masque un désir de PATERNALISME de ces médecins ,
paternalisme que plus personne ou presque ne supporte !
« une loi « paternaliste » est une loi qui protège les individus d’eux-mêmes
avec l’idée sous-jacente que les individus sont des enfants, incapables de décider pour eux-mêmes »
Eh bien non, à part les personnes sous tutelle reconnues comme incapables juridiquement, et encore ! même souffrant, on est capable la plupart du temps de garder sa conscience et de savoir décider pour nous même :
SI ON VEUT UNE MORT CHOISIE OU SI ON VEUT ATTENDRE LA MORT .
La différence entre les deux vient de DEUX PHILOSOPHIES CONTRAIRES, que chacun;e a pu élaborer au cours de sa vie, philosophies qui coexistent depuis plus de 2000 ans :
LA PHILOSOPHIE STOICIENNE, épicurienne qui veut qu'on reste maître de sa vie jusqu'au bout, et qui ne voit que des avantages à la mort choisie et ne font pas d'hymne à la gloire de la souffrance.
LES PHILOSOPHIES RELIGIEUSES MONOTHÉISTES qui s'opposent à cela , disant que notre vie appartient à leur dieu, qui seul décide de notre mort, donc il faut souffrir avant de mourir, c'est normal pour eux qui glorifient la souffrance rédemptrice.
Je m'étonne toujours que la médecine qui s'oppose régulièrement à la volonté de ce dieu en prolongeant les vies puisse s'accorder à cette idée... mais...
De plus, au cas où on ne pourrait plus dire ses idées,
ON A PU ÉCRIRE NOS DIRECTIVES ANTICIPÉES ET Y NOTER NOTRE PHILOSOPHIE DE VIE.
IL SERAIT INDISPENSABLE QU'ELLES SOIENT OBLIGATOIREMENT SUIVIES, SAUF DEMANDE D'OBSTINATION DÉRAISONNABLE.
CE QUI N'EST PAS LE CAS ACTUELLEMENT où le médecin peut encore décider à notre place ! Et ne pas suivre des directives mêmes très claires.
se résigner à mourir ? en quoi ce serait mauvais?
il vaut mieux le faire quand la mort s'annonce, il est raisonnable de l'accepter... S'y résigner pourquoi pas, lorsqu'on sait que la mort est très proche, pourquoi vouloir la repousser plus tard ? Même quand c'est irréalisable de façon raisonnable et que tout le monde le sait...
Faut-il poursuivre cette tendance majoritaire de notre système de santé :
prolonger des vies au delà du raisonnable, récemment interdit mais toujours pratiqué y compris par l'acharnement palliatif.
faire croire que la médecine peut des miracles ? Et nier sa mort prochaine ?
Au lieu de préparer sa fin de vie et l'après avec et pour nos proches pour qu'ils puissent faire un deuil pas trop difficile.
Lorsqu’une demande d’euthanasie est exprimée, faudrait-il à l’avenir, si la loi l’autorisait, s’en tenir là et l’orienter dans cette voie
CE N'EST PAS LE CAS DANS LES PAYS QUI ONT LÉGIFÉRÉ :
avant de permettre l'aide médicale à mourir, qui doit être réitérée, 2 médecins étudient le dossier médical avec la personne concernée, sa personne de confiance et ses proches, on étudie les directives écrites et la motivation écrite de la demande d'aide, certaines demandes sont sinon refusées définitivement, au moins repoussées à plus tard. L'étude du cas personnel et la préparation à la mort choisie çà prend en général 6 mois... ce n'est pas facile pour le demandeur...
Les médecins qui pratiquent l'aide active à mourir sont tous des volontaires. Ceux qui ne veulent pas le faire le peuvent.
se résigner à mourir parce que notre désir d’être aimé et de ressentir que l’on a une place auprès de siens et dans la société n'est pas satisfait ?
Si dans toute notre vie, on n'a pas noué des relations satisfaisantes avec nos proches, famille ou amis, on en est en partie responsables... tant pis.
Notre place dans la société : je trouve contrairement à ce que beaucoup disent que notre société est très favorable aux personnes âgées et handicapées , en favorisant toujours le prolongement des vies... en dépit de leur qualité...
on (les SP) leur propose de dessiner un avenir ouvert malgré tout.
Quel avenir quand la mort est très proche et que la souffrance est là ? Le seul avenir c'est la mort . Faudrait-il mentir et nier cette échéance naturelle? et pourquoi?
Ce qui n'empêche pas de les aider AU PRÉSENT de profiter des rares plaisirs qui restent, s'il y en a encore, pour les derniers jours de vie. Mais souvent , il ne reste que de la souffrance … inapaisable, morale sinon physique, ce qui justifie les rares demandes d'aide médicale active pour mourir sans souffrir, pour ne pas prolonger ces souffrances inutilement, pour soi et pour nos proches surtout.