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www.jacqueline.salenson.fr

QUESTIONS DE VIE ET DE MORT, DROIT AU SUICIDE ACCOMPAGNE LOIS DU SYSTEME DE SANTÉ QUANT A LA FIN DE LA VIE/ pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'INTERRUPTION DE VIE VOLONTAIRE, en fin de vie, avec "le choix" et "Ultime Liberté"

11-09-17 les admd européennes en congrès

CONGRES INTERNATIONAL DE L’ASSOCIATION « RIGHT TO DIE EUROPE » à MONDORF

17/09/2011

Sujet :

Présentation et application de la loi sur l’euthanasie et le suicide assisté du 16 mars 2009 au Luxembourg

Accueil/introduction : Christophe SCHILTZ : (Président de l’ADMD-Luxembourg)

Prise de parole M. Mars DI BARTOLOMEO Ministre de la Santé

Ouverture officielle : Jean Huss (Vice-président de l’ADMD-L et co-auteur de la loi au Luxembourg)

Prise de parole : Dr Aycke SMOOK : (Président of Right to Die Europe, hollandais)

autres intervenants :

Docteur Dominique LOSSIGNOL (chef de clinique des soins supportifs et palliatifs, Institut Jules Bordet à Bruxelles « l’euthanasie n’est ni une exception, ni une transgression éthique »

Professeur Em. Jan Bernheim (VUB Bruxelles « L’expérience belge des soins palliatifs et de l’euthanasie légale.

Questions et réponses.

 

Christophe SCHILTZ (Président de l’ADMD-L)

Maintenant que la loi est passée au Luxembourg, l’ADMD-L a un rôle d’information du personnel médical et du public.

Mars DI BARTOLOMEO (Ministre de la Santé)

Depuis 2 ans, le Luxembourg a deux lois, l’une pour le droit aux soins palliatifs et l’autre pour l’euthanasie sous conditions strictes. Le monde politique a permis la liberté de pensée. Ces deux lois sont déclarées non-incompatibles et peuvent coexister ensemble. Un contrôle est effectué depuis le vote de la loi et il n’y a pas eu d’abus d’enregistrés.

Le Luxembourg ne pratique pas le tourisme de la mort. Durant ces deux années, 5 euthanasies ont été réalisées, ce qui représente moins de 1/1000 des décès. Ces 5 euthanasies ont été pratiquées sur des personnes en grande souffrance, cancers généralisés et fin de vie.

Aussitôt que la loi a été mise en vigueur, l’information a suivi dans le monde médical qui a pris l’initiative des formations des 2 possibilités qu’offre la loi.

Deux réflexions :

« La question de l’euthanasie reviendra sans cesse dans l’actualité si on ne va pas au bout de ce qui doit être, c'est-à-dire le respect de la vie mais aussi celui d’une mort digne ».

« Quand on naît, on déroule le tapis rouge, mais quand on meurt on part par une porte de sortie »

A noter qu’il n’y a pas eu de triomphalisme des pro-euthanasie lorsque la loi a été votée.

Dr Aycke SMOOK : (Président of Right to Die Europe) (Il est Hollandais)

- RDE existe depuis 1993, regroupe 18 associations de 13 pays européens.

- La société doit apprendre à autoriser un individu à prendre une décision pour lui-même.

Jean Huss (Vice-président de l’ADMD-L et co-auteur de la loi au Luxembourg Ancien Député)

Première phase :

Cela a été un combat humaniste pour la liberté de choix soumis à des conditions strictes, avec un contrôle à postériori.

Il est à noter que l’opposition à la légalisation de l’euthanasie est très forte et mieux organisée que nous ! Le Vatican a bloqué le dossier luxembourgeois pendant longtemps, de façon agressive avec un matraquage journalier et des publicités mensongères. Il y a même eu une lettre épiscopale émanant du Vatican lui-même.

Il existe encore aussi un paternalisme médical qui freine pour que l’euthanasie ne soit pas légalisée dans les pays qui n’ont pas encore obtenu qu’elle le soit.

Certains médecins défendaient le « tout palliatif » et pourtant, soins palliatifs et euthanasie sont complémentaires et non pas en opposition.

Deuxième phase :

Une fois la loi votée, la deuxième phase de l’ADMD-L a été de faire un accompagnement de la loi sur le terrain en proposant une information et une formation.

Une brochure à destination des médecins a été établie car faire voter la loi est une chose mais la faire appliquer en est une autre !

Jean Huss confirme qu’ils sont d’accord pour apporter leur aide aux pays qui n’ont pas encore cette loi chez eux.

Docteur Dominique LOSSIGNOL (chef de clinique des soins supportifs et palliatifs, Institut Jules Bordet à Bruxelles « l’euthanasie n’est ni une exception, ni une transgression éthique »)

Il nous rappelle que les demandes d’euthanasie ne sont pas des cas exceptionnels et que, même s’ils l’étaient, ce n’est pas pour cela qu’il ne faudrait pas une loi car ce qui est exceptionnel n’est pas sans intérêt ! Même si peu de cas sont rapportés, même s’il n’y en a que 5, il faut s’y intéresser.

Il a fallu un acte de courage d’un médecin qui aurait été considéré comme un assassin si la loi n’était pas passée.

Il prononce cette phrase très juste :

« L’euthanasie a été votée au Benelux, trois pays fondateurs de l’Europe qui sont une lumière pour cette Europe mais (je pense qu’il parlait de la France) c’est un abat-jour au pays des lumières »

Le Benelux nous aidera et sera partenaire de la France dans cette quête de reconnaissance de l’euthanasie.

Contrairement à ce qu’a raconté Jean Léonetti, avant le vote de la loi, il y a eu un débat riche et beaucoup d’auditions.

La dignité des gens est aussi qu’ils ne veulent pas partir avec une autre image que celle qu’ils veulent laisser.

Bizarrement, quand on promet une possibilité d’euthanasie à un malade, il se bat mieux et plus longtemps car il sait qu’il restera maître de sa demande jusqu’au dernier moment.

Un médecin a pour devoir d’accompagner son malade jusqu’au bout et de lui éviter une fin de vie épouvantable (dyspnées, hémorragie etc…)

Comment connaître le nombre d’euthanasies clandestines ? puisque par définition, elles sont clandestines, donc pas connues. Même en unité de soins palliatifs, il y a des demandes d’euthanasie.

Précision :

-Définition de la sédation terminale : faire dormir le malade avec des médicaments qui entraîneront un phénomène de double-effet. Le décès survient en général dans les 24 heures après celle-ci.

- Tous les médicaments peuvent avoir un effet létal : c’est uniquement une question de dosage.

 

Ce que le patient doit faire :

  • Prévenir son médecin référent

  • Prévenir la ou les personnes de son choix

  • Ecrire une lettre de demande d’euthanasie

  • Choisir la date, le lieu en fonction des disponibilités de son médecin

Pour accéder à une demande d’euthanasie, voici ce que le médecin doit avoir :

  • avoir une lettre du patient qui demande une euthanasie

  • Notes des différents intervenants portées au dossier

  • Documents pour la commission de contrôle

  • Médicaments (3 flacons de Penthotal + 1 ampoule de curarisant)

Réflexion du Dr Lossignol : « on peut gloser dans les salons philosophiques mais devant un malade, on ne s’occupe que de sa dignité et de sa demande. Certains médecins se réfèrent à l’éthique qu’ils ne connaissent pas vraiment ».

 

« La pente glissante » : Quand il y a un cadre légal clair, il n’y a plus de problème et ça évite de dire qu’on euthanasie « tout ce qui bouge ».

 

Professeur Em. Jan Bernheim (MD PHD université de Bruxelles)

VUB Bruxelles « L’expérience belge des soins palliatifs et de l’euthanasie légale »Jan.bernheim@vub.ac.be

www.endoflifecare.be/Zrl (en anglais)

Le Benelux est un laboratoire pour une évolution mondiale.

Actuellement, l’euthanasie a été acceptée par les unités de soins palliatifs en Belgique.

Les soins palliatifs ne sont ni alternatifs ni antagonistes car l’euthanasie peut faire partie des soins palliatifs (loi passée en 2003 / résolution de la fédération flamande des soins palliatifs) et il y a une cohabitation harmonieuse entre les demandes d’euthanasie et les demandes de soins palliatifs.

Les médecins de fin de vie sont pour certains des médecins palliativistes.

 

En conclusion :

Pour qu’un peuple accepte le principe d’une euthanasie, il faut que ce peuple ait confiance dans ses médecins et dans le système médical !

Précision sur un terme employé : une sédation profonde est un endormissement du malade jusqu’à sa mort. C’est une euthanasie dite « lente » ou « douce », indirecte.

 

Echange de questions et réponses entre le public et les intervenants.

Ma question :

Jean Huss a souligné qu’il n’y avait pas de tourisme de la mort au Luxembourg. Je voulais savoir s’il était possible pour des Français de pouvoir bénéficier d’une euthanasie dans ce pays. Au Luxembourg, comme en Belgique ou aux Pays-Bas, cela est conditionné par une longue relation patient-médecin et donc ce n’est guère possible pour des étrangers.

 

CONCLUSION :

Un grand merci à Marthy Putz pour m’avoir invitée à cette conférence enrichissante et très agréable à écouter de par la qualité des intervenants et des échanges qui ont eu lieu en fin de réunion. Habitant un endroit stratégique en France, à 10 km de la Belgique et du Luxembourg, et ayant une partie de ma famille belge, j’entretiens de très bonnes relations avec les responsables de ces pays voisins et amis. J’avais à ma droite une délégation italienne et à ma gauche, une délégation anglaise. Nous avons entendu s’exprimer bien sûr des Belges et des Luxembourgeois mais aussi des hollandais, des allemands, des anglais et le Dr SOBEL d’EXIT INTERNATIONAL.

Pour la France, Mr Walter, délégué 57, était présent ainsi que Marie-Paule Maraval et moi-même, tous trois ayant été invités par Marthy Putz et faisant partie du public. Nous avons regretté l'absence de représentant officiel de l'admd France, sans doute indisponibles ce jour-là, d’autant plus que nos amis belges et luxembourgeois ont rappelé qu’ils nous épaulaient et qu’ils seront toujours à nos côtés pour nous soutenir dans le bras de fer qui est engagé entre notre association et la majorité de Français qu’elle représente, et notre gouvernement sourd et aveugle à cette volonté.

 

Claudette Pierret, déléguée adjointe admd54, membre de la commission d'ouverture de l'admd.

clo.pierret@laposte.net

 

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