3 Juillet 2016
Travaillant en maison de retraite depuis plus de 20 ans, je pouvais parler de la pluie et du beau temps, ou de l’incontinence.
Les grands thèmes comme le droit à l’euthanasie, la religion ou la surpopulation mondiale, sont domaine réservé des scientifiques de renom, énarques ou grands penseurs !
Ça m’interpelle.
Victime de la maladie d’Alzheimer, absente, je devrai donc répondre présente jusqu’au bout ?
Et toi là-bas, auras-tu d’autre choix que de vivre dans une jungle pendant ce temps-là ?
Trouver une association pour un monde meilleur ? Laquelle ? Il y en a beaucoup, même des grandes. J’en sors.
D’où la rage d’écrire ce livre.
Je viens de le lire :
HUMOUR, JOIE ET RÉFLEXIONS d'une anonyme douée pour l'écriture !
JE VOUS LE RECOMMANDE, PETIT LIVRE À 12€.
Eh oui, penser à la mort ne fait pas mourir, rédigez vos directives anticipées dès 18 ans, n'attendez pas l'accident, la maladie subite ou l'agonie
voir http://aavivre.blogspot.fr/p/a-faire.html
Certes heureusement, tous ne finiront pas « Alzeihmer ou assimilés », tous ceux qui « perdent la tête » plus ou moins, pour des causes diverses, mais …
Combien ont souhaité qu'on les fasse manger, boire, dormir, qu'on les lave, qu'on les bouge, alors qu'ils ne sont devenus incapables ?
Combien ont souhaité se retrouver enfermés, surveillés sans cesse,
car il ne faudrait surtout pas qu'ils meurent comme la nature l'a programmé… (car comment continuer à vivre si on ne sait plus si c'est le jour ou la nuit, si on a faim ou pas, si ce qu'on mange est bon ou mauvais, si on ne sait plus se protéger du froid ou de la chaleur?)
on les empêche de sortir (ils pourraient se perdre ou mourir de froid, de chaud, de faim, de soif…) ,
on fait tout ce qu'on peut pour éviter leurs suicides (car ils essaient souvent, comme ils peuvent, avec leurs capacités défaillantes, ils préféreraient la mort à la vie qu'on leur fait mener)
certes on les bichonne question habillement, propreté, affection même quelquefois, mais… est-ce suffisant pour leur faire oublier qu'ils sont devenus des OBJETS de soins… qu'ils ont perdu la qualité de « personne humaine » digne de respect et d'écoute, d'affection, même si on fait semblant de croire que si, car il leur reste des moments de lucidité, et une conscience, quoique abîmée et on ne les écoute pas.