12 Février 2022
Le collectif « Pour une mort sereine » Février 2022
Je reçois à l'instant ce texte que j'approuve entièrement :
La parole est à Robert Wohlfahrt, Médecin généraliste
Membre fondateur du deuxième centre de soins palliatifs en France.
Dans le cadre de l’ADMD : Administrateur, Délégué pour le Bas-Rhin, Médecin conseiller.
Quel terme choisir ?
AMM devrait représenter Aide Médicamenteuse à Mourir, plutôt que Médicalisée,
car
choisir sa fin de vie n'est pas une question médicale, mais individuelle.
La place du médecin
Nous devons distinguer ce que nous voulons de ce que nous pourrions obtenir de la société.
Nous ne voulons pas d’un acte médical, mais d'un choix personnel décidé entre moi et moi.
La morale actuelle fait référence au médecin en tant que grand sacrificateur de la société, mieux que le curé et mieux que le politique.
Le médecin a son langage, son écriture et son autel du sacrifice (la table d'opération) sous l'œil des dieux : le scialytique* (dispositif d'éclairage intense, sans ombre portée, utilisé en chirurgie)
Mais la société exige que ce soit le médecin qui constate le décès alors que n'importe qui peut le voir.
Les conditions d'accès à l’AMM
À mon sens, l'idéal serait que la demande soit acceptée sans aucune condition.
L'âge de la personne ne fait aucune différence, ni une pathologie psychiatrique comme la schizophrénie, MAIS la morale de notre société ne donne pas le droit au suicide.
Le suicide est simplement « accepté » depuis la Révolution.
La prise de décision
Faut-il une décision unanime ? C’est plutôt une entente qui devrait se créer entre les participants à la décision.
La loi va exiger une décision collégiale (le « collège » étant l'équipe médicale)
que je trouverais plus pertinente avec des avocats par exemple, des tuteurs et surtout la personne elle-même.
Je pense qu’aucune autorité ne peut prétendre emporter la décision contre la volonté de la personne.
L’AMM comme soin ?
L'AMM devrait être considérée comme un soin dans l'absolu, mais ce n'est pas le cas.
Le mot soigner signifie aider, « donner la main ».
Le soin vient de l'autre qui donnera son accord, son cœur, ou non.
L’AMM n'est pas un soin au sens médical, thérapeutique du terme.
Le médecin ou l'infirmière n'ont rien à faire là-dedans.
La place de la liberté
C'est la personne qui décide ; on n'a pas à juger, ni critiquer, ni approuver.
La formation des médecins
Comme ils l’ont été pour l’avortement puis pour les soins palliatifs, les médecins devront être formés pour l’aide à mourir. La formation favorisera leur prise de conscience et nourrira leur réflexion. On sortira enfin du non-dit sur ces questions : la loi provoquera forcément des échanges, des discussions, sur ce qu’elle contient mais aussi sur ses manques car elle sera de toute façon incomplète et ne répondra pas à tous les besoins. Ce sont toujours des combats titanesques, où chacun pense et croit qu'il va sauver la création.
Une chose qui me permet de tenir debout, c'est que la liberté (le choix de nos limites) est et reste la dynamique de base de l'individu.
Vous avez des questions ? des commentaires ?
Si vous voulez réagir à ces libres propos, écrivez à contact@pourunemortsereine.org
Nous pourrons faire suivre à leur auteur.
Rappel : Les opinions des médecins interrogés n’engagent qu’eux-mêmes et ne reflètent pas forcément le point de vue du collectif «Pour une mort sereine».
Enthousiasmée par ce texte …
J’approuve entièrement… :
Notre société a pour nouveau dieu la médecine informatisée et robotisée actuelle à mon grand regret… constaté encore avec les mesures liées au covid…
Notre société refuse toujours la liberté du suicide, comme elle renâcle toujours devant al liberté de l’avortement et de la contraception… même si la loi est plus permissive.
L’aide – qui n’en est pas une en vérité- que nous demandons, c’est le droit de nous informer sur les différents moyens de mort rapide et douce et d’avoir la possibilité de nous les procurer, médicaments ou autres.
La censure sur l’information et l’interdiction de se procurer le produit qui nous convient est une atteinte à notre liberté d’être.