15 Décembre 2022
Le docteur Jean-Marie Gomas, est farouchement opposé à une légalisation de l'euthanasie. Il s'en explique ici.
Extraits . Et mes commentaires en bleu.
Non ce n'est pas un discours de bien portants... : Dans nos associations défendant le droit à la liberté de choix quant à notre fin de vie, nombreuses sont les personnes qui vivent avec des handicaps et des maladies graves depuis un certain temps, c'est avec des longues maladies qu'ils se rendent compte de l'acharnement de notre médecine à faire vivre à tout prix, ce qui leur convient tant que la vie qui reste leur paraît acceptable mais ils savent qu'à un moment donné ils voudront arrêter et être aidé à mourir pour une mort volontaire indolore, préparée avec leurs proches.
Le dr Gomas dit : On traite l'euthanasie, le suicide assisté et la sédation profonde comme s'il s'agissait de la même chose, alors qu'il n'en est rien.
Je ne suis pas d'accord, ce n'est pas la même chose et les gens le savent d'autant plus que la sédation est autorisée et les autres pratiques interdites !
Commençons donc par rappeler quelques vérités simples.
Dans l'euthanasie, un médecin administre la mort. Uniquement à la demande express réitérée d'un patient en fin de vie et après acceptation d'une commission médicale pour vérifier l'incurabilité ! C'est le patient qui a choisi sa mort volontaire, le médecin aide parce que la personne ne peut plus agir seule. C'est donc en réalité une forme de suicide assisté.
Dans le suicide assisté, c'est le patient lui-même qui se tue – avec une aide qui, en Suisse où cela est permis par une dérogation de la loi fédérale, n'est pas considérée comme relevant de la médecine. L'aide relève bien du médecin qui est acteur dans la commission d'acceptation du dossier – vérifier l'incurabilité des souffrances - et encore acteur dans l'ordonnance du produit requis. Il n'y a pas de loi en Suisse concernant le suicide assisté, juste une possibilité liée au fait que le suicide étant un acte non condamnable, y aider sans intérêts particuliers ne peut pas être condamnable non plus .
Cela devrait être la même chose en France où se suicider n'est pas un acte condamnable !
Dans ces deux cas de figure, LA DÉCISION DE MOURIR EST CELLE DU PATIENT en voie de mourir de par son mauvais état de santé incurable qui lui rend le reste de vie insupportable. C'est pour cela que la France préfère le terme d'AIDE ACTIVE À MOURIR aux mots « euthanasie » et « suicide assisté »
largement déviés de leur sens originel par l'opposition à la liberté de choix du fait que les nazis ont employé le mot euthanasie pour leurs crimes atroces et que le mot suicide a une connotation maladive donnée par l'église catholique pour arrêter d'atroces pratiques anciennes contre la famille du suicidé, privée de ses biens et excommuniée... , avec l'interdiction d'inhumation au cimetière !
La « sédation profonde et continue jusqu'au décès » a, elle, été prévue en France par la loi Claeys-Leonetti. Elle permet, sous certaines conditions, de plonger le malade dans un état de perte de conscience qui abolit la perception de ses souffrances (morales) et de ses douleurs (physiques) sans, pour autant, provoquer directement le décès.
Les conditions d'application sont très – trop- restrictives : la fin de vie est interprétée comme l'agonie, les derniers jours de vie seulement ... et les souffrances morales sont la plupart du temps non considérées...
La grande différence avec les deux cas précédents est que :
la sédation continue terminale peut être DÉCIDÉ PAR LE SEUL MÉDECIN (AVEC SON ÉQUIPE... qui n'est pas un « collège ») avec ou sans demande préalable du patient !
Il s'agit ici de rendre la médecine enfin responsable de soulager les souffrances par tous les moyens, y compris un coma artificiel ( ce qu'est la sédation) dont nul ne sait en réalité s'il supprime réellement les souffrances... on peut le supposer si le corps est tranquille.... ?
Mais en cas de convulsions, fréquentes ???
Pourquoi attendre les derniers jours de l'agonie ?
UNE ÉNORME DIFFÉRENCE QUANT À LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE DU PATIENT !
Depuis quand la liberté peut-elle s'exercer au mépris de la solidarité humaine ? Ma liberté n'est pas celle d'un individu ne dépendant de rien et qui ne doit rien à quiconque : elle est enchâssée dans un tissu sociétal, dans un tissu familial. La demande existe, cependant. Et, selon les sondages, une écrasante majorité de Français est favorable à une évolution de la loi. Lorsque l'accompagnement est là, lorsqu'il est adapté et efficace, la demande d'euthanasie est très résiduelle : elle concerne 1 ou 2 % des patients.
Aux Pays Bas la demande d'euthanasie se fait avec les soins palliatifs, souvent donnés par le médecin traitant à domicile, et atteint au bout de 20 ans de législation 4% environ des mourants.
Sous quel prétexte obligerait-on ces personnes à souffrir le martyre avant leur mort certaine ?
Ma liberté de mourir selon mon choix ne porte atteinte en rien à la solidarité humaine...
Si ma mort touche évidemment mes proches, ils sont plus à même de l'accepter si je l'ai préparée avec eux. La mort est inévitable pour tout être vivant, on le sait même si on feint trop souvent de l'ignorer...
Pourquoi vous êtes vous spécialisé dans les soins palliatifs ?
POUR ÊTRE DANS LA VIE JUSQU'AU BOUT : accompagner, écouter, accueillir, laisser s'épanouir le sens que le malade peut donner à sa vie jusqu'au bout.
Je ne suis responsable ni de la maladie ni du décès de mes malades, mais de leurs soins et de l'épanouissement du sens de leur vie jusqu'au dernier instant. La mort arrive, c'est vrai, mais la personne est bien là. Pour mourir, il faut non seulement un corps abîmé mais le lâcher prise du mourant.
Le respect qu'on lui doit, l'attention qu'on apportera à sa souffrance et sa douleur, fera qu'il sera vivant jusqu'au bout et que cela aura du sens.
Quel sens et pour qui ? C'est au patient de le dire, pas à d'autres personnes !
LE RESPECT DU MALADE IMPLIQUE QU'ON RESPECTE SA VOLONTÉ tant de ne plus souffrir que de mourir volontairement pour ceux qui le demandent.
Dans les soins palliatifs il est courant d'utiliser des « machines à prolonger la vie » donc ce n'est pas le patient qui décide de ne pas mourir, c'est bien le médecin qui agit contre la mort avec ses machines ! TOUJOURS UNE MÉDECINE PATRIARCALE QUI VEUT DOMINER !
Que fait-on pour ceux qui, justement, ne veulent pas continuer ? ils sont très peu nombreux, 1 ou 2 % … dans des services de soins palliatifs ! qui à l'heure actuelle refusent d'entendre toute parole suicidaire... : alors quand le patient a demandé la mort une fois, deux fois et qu'on l'a renvoyé : on va vous cajoler et vous accepterez de vivre encore un peu... il ne demande plus, il se soumet au diktat ambiant. Il est dans une position de faiblesse vis à vis de médecins tout puissants...
ACTUELLEMENT CEUX QUI VEULENT DÉCIDER DE LEUR MORT SONT CONTRAINTS DE REFUSER LES SOINS PALLIATIFS SPÉCIALISÉS.
S'ils veulent se suicider, ils le peuvent, et c'est en effet leur liberté. NON
JUSTEMENT ILS NE PEUVENT PAS TOUJOURS SE SUICIDER ET PAS AVEC DES MOYENS INDOLORES ni pour eux ni pour leurs proches !
À titre personnel, je suis prêt à ouvrir la porte au suicide assisté strictement encadré selon certaines modalités qui restent à préciser....
La loi est par essence générale : elle ne répondra jamais à tous les cas particuliers, y compris aux cas tragiques et douloureux de malades qui ne sont pas soulagés par les meilleurs soins et qui veulent « en finir ».
Si justement ! Dans ces cas douloureux et tragiques l'autorisation d'aide active à mourir est seule capable de les soulager !
Encore une fois, je suis prêt à discuter du suicide assisté.
Mais les pays qui ont rendu l'euthanasie légale, comme la Belgique et le Canada, sont aujourd'hui en pleine dérive : ne nous engageons pas dans cette voie.
TOTALEMENT FAUX
En Belgique, il est possible d'euthanasier des personnes dépressives, y compris lorsqu'elles n'ont aucune autre pathologie et ne sont absolument pas proches de la mort,
Des dépressions graves et incurables rendent la vie épouvantable, d'hôpital psy en hôpital psy , avec des posologies médicamenteuses énormes, c'est une grave maladie incurable.
Alors oui pour ceux qui ne veulent plus de cette vie là, je pense qu'on doit les aider à mourir comme cela se pratique au Benelux ou en Suisse.
Lire le livre :
« quand la nuit devient jour » qui raconte la vie horrible d'une jeune fille dépressive depuis son enfance, très entourée de sa famille et soignée depuis toujours sans succès. Son seul bonheur vient quand on a enfin autorisé son euthanasie... en Belgique.
Il y a trop peu de soignants bien formés : Depuis la circulaire Laroque en 1982, la formation aux soins palliatifs en fin de vie ou au cours de la vie est obligatoire pour tous les soignants !
Visiblement cela n'a jamais été fait ou si peu... Pourquoi ? Qui décide de la formation des médecins et autres soignants ? Qui fait de la formation continue ?
Peur de la mort chez des médecins persuadés d'être des dieux capables de tout maîtriser de l'être humain et de ses souffrances, perdant le sens des réalités ? En partie...
Volonté de puissance et d'argent : si prolonger des vies coûte cher à la sécu et aux systèmes de retraite, il est évident que « l'or gris » rapporte beaucoup d'argent à tous les acteurs du système médical et aux EHPAD et autres lieux d'accueil de malades.
Tout un monde employé à faire vivre le plus longtemps possible, tant pis si la qualité de vie qui reste est épouvantable... et si le patient ne veut qu'une chose : qu'on le laisse mourir en paix !
On sait que actuellement il y a 20 ans d'écart entre la vie en bonne santé et la vie de malade jusqu'à la mort... 20 ans de vie assisté par médecine, opérations, médicaments, etc...
Ce qui satisfait tant que la qualité de vie restante est suffisante, mais il peut arriver un moment où on veut dire stop ! Là il est nécessaire de m'aider pour une mort douce et rapide pour ne pas traumatiser mes proches par un suicide violent. Pour préparer mes proches à ma mort !
Pour moi il est inadmissible que le système s'y oppose en république laïque !
Car on sait que toutes les religions sont opposées à la mort volontaire et que leur emprise morale est encore grande même chez ceux qui ne pratiquent plus la religion de leurs ancêtres.
Mais pourquoi une république laïque aurait des lois qui tiennent compte des avis religieux ? NON.