19 Septembre 2023
19 SEPT Ouest france , courrier des lecteurs et lectrices : par Daniel Ardner, Morbihan
"grand âge : une loi chasse l'autre, avec une certaine ambiguïté"
texte qui critique à la fois la réforme des retraites, les maltraitances en EHPAD, et la future loi de fin de vie qui permettra, on l'espère, à chacun chacune, de décider de la manière dont il elle veut terminer sa vie et d'être respecté.e dans ses choix, aidé.e par une médecine redevenue humaine... s'il y a demande expresse
Depuis toujours les lois évoluent pour répondre davantage à l'attente des citoyens, fort heureusement !
Dans ce texte on mélange tout et n'importe quoi :
réforme des retraites, âge de la retraite retardé...quoique bien avant 70 ans...
amélioration des conditions de vie des personnes âgées et fortement dépendantes, donc en EHPAD : très utiles mais pas suffisamment surveillés pour répondre à de bonnes conditions de vie... (vie très largement prolongée par notre médecine allopathique)
loi de santé sur la fin de vie pour permettre enfin que chacun.e puisse être entendu et suivi dans ses demandes sur la façon de mourir qu'il préfère, alors que la mort est annoncée, plus ou moins proche, donc permettre au x médecins d'aider à mourir passivement ou activement ceux qui le demandent et souffrent le martyre... en attendant la mort, jeune ou vieux ....
Alors que ces problèmes (grand âge) ont pour seul point commun : un âge entre 60 et 100 ans voire plus...
Nombre de retraités sont en parfaite santé, d'autres sont morts avant d'atteindre l'âge de la retraite...
Une grande majorité de personnes âgées n'est pas totalement dépendante, même si certaines ont besoin d'aides ponctuelles. Beaucoup de personnes âgées vivent chez elle et avec les aides à domicile qui se développent, ce sera de plus en plus fréquent.
Les mauvaises morts ne concernent guère que 10% de la population, même si c'est dramatique, 90% des personnes ont une mort « normale » rapide : il arrive souvent qu'on meurt très rapidement, sans rien faire pour cela, crises cardiaques ou maladies foudroyantes...
L'aide médicale pour mourir ne s'adresse que à ceux dont les souffrances souvent liées à des maladies « chroniques », dégénératives ou multiples deviennent insupportables ,et qui, en plus, la réclament ! jeunes et vieux... la mort n'a pas d'âge...
Demander un service spécialisé de soins palliatifs par département est une aberration :
il faut un service hospitalier de soins palliatifs pour X (nombre) de personnes , dans un rayon kilométrique de X km... Nombres X à déterminer : l'inégalité est énorme d'un département à l'autre, tant en population ( de 80000 en Lozère à plusieurs millions d'habitants pour les grandes villes) qu'en surface de territoire... , incomparables...
Comme il faudrait 1 médecin généraliste pour X habitants selon la région et le type d'habitat dispersé ou resserré(comme pour les pharmaciens, kinés et autres professions paramédicales), donc obliger les médecins généralistes à s'installer où on a besoin d'eux et où ils peuvent donc mieux gagner leur vie. Avec des médecins généralistes fonctionnaires ? Retour des dispensaires ?
On a laissé la médecine générale uniquement aux mains du privé... alors qu'elle est principalement payée par les citoyens via la sécu et les complémentaires santé... Capitalisme libéral...
Dire que le droit à la mort choisie un peu anticipée aidée pourrait favoriser l'économie est une grave erreur. Les soins et les médicaments sont payés par les citoyens via la sécu et les complémentaires santé, voire par des dépassements d'honoraires, courants dans le privé, mais pas par nos impôts donc l'état .
Certes si 5% de mourants anticipaient leur mort de quelques semaines ou mois, cela coûterait un peu moins cher, surtout en médicaments, mais dire que les soins palliatifs coûtent cher est une idée fausse : Les soins palliatifs (un grand mot pour parler antidouleurs, écoute et accompagnement) sont le devoir de base de tout médecin : une médecine humaine, qui s'occupe de la personne : accompagner son malade avec empathie donc l'écouter, l'informer, lui expliquer les soins, investigations, opérations, traitements... proposés avec les rapports bénéfices-risques selon les diagnostics faits, connaître son environnement matériel et affectif, rencontrer au moins sa personne de confiance, favoriser un lieu de vie conforme à son état de santé.
Loin d'une médecine actuelle toujours pressée, de plus en plus informatisée, technique qui ne vient plus à domicile, et ne s'intéresse que aux symptômes mais pas à la personne...