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www.jacqueline.salenson.fr

fin de vie : droit à la mort volontaire accompagnée par un médecin pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'IVV = interruption volontaire de vie , lorsque la mort s'annonce

si l’euthanasie active et/ou l’aide médicale à mourir entrent dans la loi française, ce ne sera pas parce que les médecins l’auront décidé ou même accepté, mais parce que les législateurs l’auront voté. Dans l'intérêt de la population. Et en son nom

https://ecoledessoignants.blogspot.com/2018/03/est-ce-que-tuer-cest-soigner.html?fbclid=IwAR2ohDrZ3O2CzhmvyOtobtuFEyUjsabssWXeC8_giqNkq5WCF4C-Bs_kwU0

retour sur ce texte écrit en 2018 avec Martin Winckler, médecin  (En souvenir d'André)

Qu’est-ce qu’un acte médical ?

Un acte médical peut être beaucoup de choses différentes. Y compris des actes qui ne sont pas des actes de traitement ou de soin, cotés et rémunérés comme tel.

  • échographie ou radiographie

  • prendre un scalpel pour ouvrir un abdomen à la recherche d’une tumeur et refermer l’incision sans retirer la tumeur parce qu’elle est trop volumineuse ou invasive

  • prescription d’une cure, de séances de rééducation, d’un arrêt de travail ou d’un certificat de décès – ou de non-contagion –

  • prescription d’une contraception est un acte médical même quand ce n’est pas un médecin qui la donne, mais une sage-femme.

  • Examen d'un prélèvement biologique ( même s’il se fait en l’absence de la personne à qui on a fait le prélèvement )

  • consultation d’information sur les MST, même s’il n’y a aucun contact entre professionnel⋅le de santé et patient⋅e

    Les actes médicaux – c’est là que je veux en venir – ne sont pas définis par les médecins, ils sont définis comme tels par la loi et les règlements qui en découlent, pour répondre aux besoins de la collectivité.

C’est d'ailleurs pour cela qu’un acte médical ne peut pas être fait par n’importe qui, mais par un⋅e professionnel⋅le dûment agréé⋅e.

La loi définit l'acte et qui est habilité à le faire. Dans l'intérêt de la population.  

Par conséquent, si l’euthanasie active et/ou l’aide médicale à mourir entrent dans la loi française, ce ne sera pas parce que les médecins l’auront décidé ou même accepté,

mais parce que les législateurs l’auront voté. Dans l'intérêt de la population. Et en son nom. 

Qui décide qu'un acte médical a lieu ? La loi définit le caractère médical ou non d’un acte,

mais ce n’est pas la loi qui décide si cet acte sera effectué.

Quand l’acte est proposé ou suggéré par un médecin, son accomplissement nécessite le consentement de la personne.

D'après  la loi du 4 mars 2002 sur les droits des patient⋅e⋅s,

« Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences de ses choix » (Art. L. 1111-4.) et

« Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. »

La loi est claire.

Lorsque les patient⋅e⋅s ne peuvent exercer ces droits, ce n’est pas faute d’un cadre juridique clair, c’est faute de la coopération des personnes qui les soignent ou faute de lieux ou de ressources disponibles.

La loi du 4 mars 2002 protège les patientes : 

pratiquer des gestes médicaux contre la volonté des personnes est illégal.

Il n’appartient jamais aux médecins de dire si un acte médical est praticable, mais à la loi et aux patient⋅e⋅s. 

La seule chose qu’un médecin a le droit de décider, c’est s’il pratiquera l’acte ou non. 

Il peut accepter ou refuser (un geste chirurgical, une IVG, une prescription).
Il ne peut pas en revanche interdire à d’autres médecins de le pratiquer – et encore moins interdire à une patiente d’y recourir ou d'y avoir accès.

Les vétérinaires sont les professionnels de santé les plus souvent confrontés à l'aide médicale à mourir. Et ils auraient beaucoup à apprendre aux médecins, si beaucoup parmi ce derniers ne les regardaient pas avec mépris. 

(dans mon esprit, le bien-être d’une vache laitière ou d’un poulet en batterie n’a pas moins d’importance que celui de Gilbert, le chat avec qui ma blonde et moi vivions jusqu'en 2019 et que nous avons accompagné quand sa vie s'est achevée.)

Pour la majorité des humains, il semble assez naturel, si leur chien ou leur chat souffre de manière continue - ou quand un cheval s'est cassé le paturon - de demander au vétérinaire de le délivrer de ses souffrances. « C’est la chose humaine à faire. »

Est-ce qu’injecter à mon chien qui souffre d'une tumeur inopérable une drogue qui le fera mourir c’est le tuer ? Oui. Est-ce que c’est un soin ? Je prétends que oui. Si on le fait mourir, c'est parce que tous les autres soins possibles ne l’empêcheront pas de souffrir. Et parce qu'on ne veut pas le laisser souffrir. METTRE UN TERME À LA SOUFFRANCE, C'EST UN SOIN. 

L'euthanasie d'un animal est une décision arbitraire : le chat ou le chien qui la subit ne demandait rien.

- Est-il moins légitime, moins digne et moins éthique d’aider un humain qui demande librement à mourir que de faire mourir arbitrairement - en invoquant l'« humanité » du geste - un animal qui n’a rien demandé ?

- Est-il plus légitime (digne, éthique) de décider de mettre fin aux souffrances d'un animal que d'en décider pour soi ? 

Que demandent les personnes favorables à une légalisation de l’aide médicale à mourir ?
Quand la mort est provoquée par un tiers de manière unilatérale, il y a effectivement de quoi s'interroger. Mais c'est malheureusement ce que beaucoup de médecins ont fait et font encore trop souvent : ils décident seuls, ou presque, qui meurt et qui survit. Sans demander l'avis des premiers intéressés. Et ça, oui, c'est un meurtre. 
Mais les partisans de l'aide médicale à mourir ne demandent pas qu'on les tue - et encore moins que quelqu'un d'autre décide à leur place quand comment et où ils vont mourir. 

Sur le plan philosophique et moral, nombreuses sont les cultures, aussi bien en Occident qu’en Orient, qui voient le suicide comme une décision respectable.

En France, au 21e siècle, une tentative de suicide n'expose pas à des poursuites judiciaires.

Les citoyen⋅ne⋅s (j’en fais partie) qui demandent qu’on légalise l’aide médicale à mourir souhaitent tout simplement qu'on respecte l'idée simple, et indiscutable, que

si nous sommes aptes à voter, à payer des impôts, à avoir et élever des enfants ou à décider de ne pas en avoir, à garder ou interrompre une grossesse, a accepter ou refuser un traitement,

nous sommes également aptes à choisir notre façon de mourir et à nous faire aider par un médecin sans que ce médecin soit poursuivi pour meurtre. 

Une dizaine d’états au monde ont  déjà légalisé l’aide médicale à mourir

DANS TOUS LES CAS, LA DEMANDE VIENT DE LA PERSONNE CONCERNÉE. 

Elle ne vient ni des médecins, ni de la famille, ni de personne d’autre.

Et les personnes qui ne peuvent pas décider pour elles-mêmes (personnes dans le coma, personnes handicapées qui ne sont pas légalement autonomes) ne peuvent pas bénéficier de cette aide. Et on ne peut pas la leur imposer.

POURQUOI DEMANDER AUX MÉDECINS DE NOUS AIDER À MOURIR ?  

PARCE QUE LA MANIÈRE DONT NOUS ALLONS MOURIR A DE L’IMPORTANCE.

Si la manière de mourir importait peu, nous ne serions pas horrifiés par la manière dont chaque jour des milliers de personnes meurent de faim ou de froid, en mer ou dans le désert, dans un lit d’hôpital ou sur le trottoir d’une métropole de pays riche, seules dans un EHPAD ou chez elles, entourées par leur famille. Et, plus récemment, isolées dans des services de réanimation...  

Si la manière de mourir ne comptait pas, nul ne verrait d’inconvénient à ce que les vétérinaires égorgent ou noient les chiens et les chats qui souffrent trop.

Si la manière de mourir ne comptait pas, nul ne verrait d’inconvénient à ce qu’une personne qui désire mettre fin à ses jours se fasse sauter la cervelle, se jette par une fenêtre ou se pende dans un coin sombre.

Mettre fin à ses jours est une liberté, mais le suicide est un acte d’une extrême violence, aussi bien pour soi que pour les personnes de l’entourage, par le moment de sa survenue et par les méthodes employées.

De plus, aujourd’hui, alors même que des dizaines de médecins pratiquent chaque jour des gestes d’euthanasie clandestins parce qu’illégaux, tout le monde n’est pas égal devant la mort.

En France, au 21e siècle, les riches meurent bien plus confortablement que les pauvres.

NE PAS ENCADRER L’AIDE MÉDICALE À MOURIR, C’EST PÉRENNISER UNE INÉGALITÉ CONTRAIRE À LA DÉMOCRATIE. 
"LE DROIT À LA VIE, À LA LIBERTÉ ET À LA SÉCURITÉ".

Eh oui, choisir de mourir est un acte posé par une personne vivante, un acte de liberté. Et il devrait pouvoir être fait en toute sécurité, sans souffrir - pour elle, pour sa famille - avec l'aide d'un médecin. 

Nous demandons simplement que  on aille jusqu’au bout dans la logique de L’AUTONOMIE DES PATIENT⋅E⋅S inscrite dans la Loi de 2002 :

à savoir qu’on donne à chaque personne juridiquement capable la liberté de décider de sa fin. 

NOUS NE DEMANDONS PAS AUTRE CHOSE : POUVOIR CHOISIR L'AIDE MÉDICALE À MOURIR LÉGALEMENT, EN TOUTE SÉCURITÉ. 

Aucun médecin n’est obligé de faire quoi que ce soit. 

Et aucun partisan de l'aide médicale à mourir ne souhaite que des médecins soient obligés de la pratiquer. 

Nous voulons partir en paix, avec l'aide de quelqu'un qui nous respecte, pas sous les yeux de quelqu'un qui nous méprise ou est terrorisé par notre geste de liberté. 

Dans l'idéal (lire :  En souvenir d'André) chacun.e de nous devrait pouvoir se procurer (sur prescription médicale, s'il le faut) de quoi mourir sans souffrance chez soi, entouré par les personnes de son choix.Sans qu'obligatoirement un médecin soit présent. 

( c'est la demande de l'association Ultime Liberté)

En attendant que cette utopie advienne, nous avons besoin que la loi autorise les médecins à pratiquer l'aide médicale à mourir.

Etre médecin n’est pas une « mission », c'est une profession soignante. 

Et soigner est un engagement qui consiste à mettre son savoir et son savoir-faire au service des autres ; à répondre du mieux qu’on peut aux besoins des personnes qui souffrent. Sans jugement, sans paternalisme, sans chercher à imposer ses propres valeurs aux personnes qui nous demandent de l’aide. Sans pression, sans culpabilisation, sans humiliation, sans brutalité d'aucune sorte. 

L'engagement soignant consiste à voir l’individu qui nous fait face comme une personne autonome, dont toutes les demandes sont respectables, et dont toutes les décisions, lorsqu'elles ont été loyalement informées, doivent être respectées.

L'engagement soignant consiste à aider l’autre à exercer au mieux sa liberté, en ayant l’humilité de penser que c’est à elle ou lui d'en définir le sens et d’en assumer les conséquences.

Et cette liberté comprend de pouvoir mettre fin à ses jours.

C’est aux personnes qui souffrent qu'il appartient de définir ce qui est "bon" pour elles. 

L'assistance médicale à mourir demandée par une personne qui souffre est un soin. 

Car elle seule est capable de dire si mettre fin à ses jours est "bon" ou non pour elle. 

Ça n'appartient pas aux médecins.  Ça ne leur a jamais appartenu. 

La liberté de vivre ou de mourir est bien trop importante pour la confier aux médecins. 

 

 

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