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www.jacqueline.salenson.fr

QUESTIONS DE VIE ET DE MORT, DROIT AU SUICIDE ACCOMPAGNE LOIS DU SYSTEME DE SANTÉ QUANT A LA FIN DE LA VIE/ pour que les lois permettent enfin aux médecins de RESPECTER les volontés de tous les citoyens quant à leur vie, leur santé, leur mort, exprimées dans leurs DIRECTIVES ANTICIPEES avec leur PERSONNE DE CONFIANCE nommée par écrit, Y COMPRIS en cas de DEMANDE D'INTERRUPTION DE VIE VOLONTAIRE, en fin de vie, avec "le choix" et "Ultime Liberté"

mon interview sur radio d autan, par la libre pensée du tarn

https://choisirmafindevie.org/2024/03/28/jacqueline-salenson-sur-r-dautan-24-04-2024/

le texte préparatoire:

Jacqueline, tu es Libre Penseuse et membre d’une association nommée :

LE CHOIX « citoyen pour la mort choisie ».

Or, il existe d’autres associations dont le thème est la fin de vie, quelles sont-elles ?

Par ordre historique,

  • l'admd fondée en 1980 par Michel Landa

  • Ultime Liberté fondée en 2009 par Claude Hury ex secrétaire générale de l'admd,

  • « le Choix, Citoyens pour une mort choisie » fondée en 2018 suite aux pétitions de Marie Godard et Nathalie Debernardi.

Il existe une Fédération Mondiale des Sociétés du Droit à Mourir à laquelle vous appartenez toutes les trois.  Quelle est l’utilité d’avoir trois associations, quelles sont les nuances qui vous différencient ?

La diversité profite aux débats. L'admd a perdu des adhérents déçus.

Les trois associations réclament la liberté de choix et le respect de la volonté du malade, y compris dans une demande d'aide à mourir plus vite et en douceur:

  • L'admd est plus axée sur un combat politique depuis toujours.

  • Ultime Liberté plus axée sur le droit au suicide libre.

  • Le Choix a privilégié une approche médicale avec son Comité Médical et ses médecins formés aux fins de vie en Belgique, qui aident les adhérents pour leurs dossiers à l'étranger.

Rien n'empêche des actions communes. Nombre de personnes adhèrent à 2 voire aux 3 associations.

Peux-tu nous exposer brièvement l’évolution de la législation sur la fin de vie ?

1986 : circulaire Laroque, tous les médecins et soignants doivent donner les soins palliatifs

1999 et 2002 le Dr Kouchner donne les premiers droits au patient (avant : médecine patriarcal : le patient n'a qu'un droit : obéir)

  • droit de refuser des traitements proposés et expliqués, y compris au risque de mourir, le médecin devra donner des soins palliatifs

  • droit de nommer une personne de confiance qui pourra expliquer le point de vue du malade aux médecins si celui ci ne peut plus s'exprimer

  • droit de demander des soins palliatifs

2005 et 2016 les lois Leonetti et Leonetti-Clayes :

  • droit d'écrire ses directives anticipées pour dire et expliquer ses volontés pour sa propre fin de vie : principalement quels refus de traitements ou soins ? Mais elles ne seront qu'un conseil pour les médecins. Aucun obligation de les suivre.

  • droit à la sédation profonde et continue jusqu'à la mort : très peu utilisé , autorisé seulement les derniers jours d'agonie - trop tard - protocole « impossible » à suivre :  Le protocole ne permet pas en réalité une sédation vraiment continue : le médecin devrait suivre le malade toutes les 2/3 heures ce qui est impossible. Procédé appelé aussi euthanasie passive (théorie du double effet : hypocrisie pour masquer le fait que tout le monde sait que le malade va mourir) .

deux cas :

  • Le médecin arrête une obstination déraisonnable il arrête les traitements et soins sauf contre la souffrance : sédation (on endort et on suppose que le malade ne ressent plus rien), et il poursuit la sédation jusqu'à la mort. Arrêt de l'hydratation, ce qui provoque des souffrances supplémentaires et la mort par insuffisance rénale. L'agonie peut durer plusieurs semaines. Nul ne sait ce que ressent la personne en coma artificiel.

  • Le malade demande la sédation profonde et continue, il refuse tous les traitements : même procédé pour le médecin.

Il nous semble aussi opportun de préciser le vocabulaire, surtout à une époque à laquelle les mots sont souvent détournés de leur sens premier afin d’enfumer le public.

(Fin de vie ; aide à mourir ; sédation profonde, suicide assisté ; euthanasie ; soins palliatifs, eugénisme )

La tentative de M Macron de faire unifier le vocabulaire par un groupe d'études dirigé par Erik Orsenna n' a pas abouti. Donc pas de vocabulaire officiel.

Pour moi :

Fin de vie : pour les médecins l'agonie, pour la plupart des gens la dernière période de la vie avant la mort, bien plus étendue, elle peut durer plusieurs années.

Aide à mourir : elle répond à la demande expresse et réitérée du patient

le but est de supprimer les souffrances de la fin de la vie par une mort volontaire aidée pour qu'elle soit douce et plus ou moins rapide . 2 grands procédés avec variantes :

  • sédation profonde mais brève : moins de 24h, (on ignore quand la mort arrivera exactement, cela convient à beaucoup), avec minimum d'hydratation.

  • mort presque instantanée et programmée sur rdv avec le médecin et les proches sous deux variantes : dans tous les cas si le patient répond au cadre de la loi, et que sa demande est acceptée, le médecin rédige l'ordonnance, se procure le produit, ensuite si le malade le peut, il prend lui même le produit on parle de suicide assisté, sinon, le médecin (ou un infirmier) lui injecte le produit, on parle d'euthanasie. Ces termes ne sont pas retenus dans le projet de Macron. Trop sujets à controverses et à interprétations différentes.

Soins palliatifs : par opposition au soin curatif. On ne peut pas guérir. On soulage les souffrances du mieux possible, en tenant compte de la personne dans son environnement. Ils ne sont réservés ni aux unités de SP ni à la SFAP association privée pro-vie. Tous les médecins devraient pouvoir les donner. Mais il n'est pas possible de tout soulager.

Eugénisme : L'eugénisme est l'ensemble des méthodes et pratiques visant à sélectionner le patrimoine génétique des générations futures d'une population en fonction d'un cadre de sélection prédéfini. Ne concerne pas la fin de la vie.

On connait l’opposition farouche des religions du Livre à toute liberté de choisir l’heure de notre mort. Mais des gens, qui ne sont ni religieux ni conservateurs craignent que si l’euthanasie est légalisée, les personnes âgées et les personnes handicapées subiront des pressions contre leur gré pour l’accepter ; qu’as-tu à leur répondre ?

L'aide à mourir légalisée ne le sera que à la demande réfléchie, libre et réitérée de la personne. La loi veillera à son contrôle.

Certains réactionnaires prétendent qu’une telle loi porterait atteinte aux valeurs de la République. Pour notre part, nous contestons le terme « valeurs » dont le lien avec la morale se situe dans le domaine de la conscience individuelle, dans la sphère privée. Nous disons que la République est construite sur des principes qu’hélas elle oublie trop souvent, principalement cette Numéro 5 qui fleure beaucoup trop l’ancien régime.

LE CHOIX se réfère-t-il aux principes de Liberté, d’Égalité, de Fraternité, bref vous référez-vous au principe suprême que constitue celui de la Laïcité ?

Evidemment nous nous réclamons des valeurs républicaines et laïques ,

les religions n'ont pas à s'immiscer dans les lois de la République française laïque, elles ne doivent s'adresser qu'à leurs « ouailles » : la liberté de choix leur permettra de ne pas demander une aide à mourir, contraire à leur croyance. Un droit n'est pas une obligation.

LIBERTÉ de choix de sa vie donc de sa santé et des conditions de sa mort

ÉGALITÉ : il est scandaleux qu'on soit contraint d'aller mourir en Suisse ou en Belgique pour une "bonne mort" , ce qui est réservé aux riches et sachants , tant que ces pays nous acceptent...inégalité flagrante entre les français devant la mort aujourd'hui

FRATERNITE : nécessité de solidarité, d'entr'aide, de compassion devant les mourirs difficiles voire atroces qui existent aujourd'hui. On ne veut plus laisser l'Autre agoniser dans des souffrances atroces pendant des semaines ou des mois....

Nous avons rejoint le Pacte Progressiste avec de nombreuses autres associations laiques dont la Libre Pensée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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